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Témoignages - Des sacoches aux remorques

 

Un choix qui peut devenir une nécessité

"Sacoches ou remorques, un choix difficile, financier bien sûr, mais technique aussi et toujours fortement lié aux objectifs du futur utilisateur. Les sacoches d’abord. Elles doivent répondre à certaines caractéristiques simples qui peuvent avoir une grande importance sur le succès du voyage. Car il s’agit bien d’un voyage et non pas d’une petite randonnée de quelques jours où il est possible d’être un peu moins exigeant. Volume-poids, étanchéité et maniabilité sont incontestablement les principales qualités que l’on attend de ce type de matériel. Pour toutes ces raisons et peut être aussi pour ne pas faire trop ringard, un grand nombre de vélo-randonneurs ne jure que par Ortlieb, marque de référence en Europe. Je n’ai jamais d’ailleurs jamais rencontré en Islande ou ailleurs un utilisateur mécontent de ce matériel. Néanmoins, pour les défenseurs de notre patrimoine économique, il est encore possible de se tourner vers une de nos grandes enseignes du sport de masse. J’ai utilisé des sacoches Décathlon (RL3) au cours de 3 voyages d’un mois en Islande (env. 3000 Km) A l’époque ce matériel coûtait environ 90 euros, pour 3 sacoches offrant un volume total de 65 litres. Nettement moins cher, donc, que le modèle de base d’Ortlieb d’un volume de 40 litres pour près de 115 euros, d’où mon choix. Sur le terrain et dans de conditions souvent difficiles, je n’ai jamais eu de mauvaises surprises. Le volume proposé est suffisant pour charger le matériel classique d’un voyage en autonomie complète. Les poches latérales et arrières permettent même d’organiser un peu son rangement et de trouver rapidement ce dont on a besoin sans avoir à tout déballer, sous la pluie bien sûr. La troisième sacoche, celle du dessus, n’est pas vraiment adaptée par sa forme au transport d’une tente et d’un duvet et comme beaucoup, je l’ai remplacé par un sac boudin étanche. Bref, avec de 25 à 30 Kg à l’arrière, j’avais un vélo très orienté weelling et pas très facile à manipuler à l’arrêt. Beaucoup, préfère répartir leur charge entre l’avant et l’arrière pour limiter ce petit problème. Cette option nécessite un investissement non négligeable (2 sacoches supplémentaires : 95 euros chez Ortlieb) d’autant qu’il vaut mieux ne pas lésiner sur la qualité du porte-bagages avant (Tubus : 66 euros !) sous peine d’abandonner son précieux chargement après quelques dizaines de kilomètres sur la tôle ondulée des pistes islandaises. De plus, la position basse de ces sacoches avant, nécessaire pour conserver une certaine sécurité de pilotage, devient un inconvénient lors de la traversée des gués quelquefois profonds, souvent très froid et toujours très nombreux sur les pistes du Landmannalaugar et d’Eldgja. L’étanchéité des sacoches Décat est très correcte, mais impose d’utiliser la housse de protection amovible qui recouvre l’ensemble une fois fixée sur le vélo. On est alors facilement identifiable, grâce au logo bleu de la marque qui s’étale sur un magnifique fond jaune vif ! La partie la plus sensible reste le coté intérieur des sacoches orienté vers la roue qui peut présenter quelques traces d’humidité après de longues heures passées sous la pluie (et oui, ça peut arriver). Les plus inquiets pourront toujours doubler la partie cartonnée qui rigidifie l’intérieur des sacoches et qui reste facilement accessible, d’un film plastique, genre sac poubelle, d’une redoutable efficacité dans cette configuration. Evidemment, tout ça fait un peu bricolage et on est loin de la rigueur et de la qualité de la marque allemande déjà évoquée. Pour autant, espérer rester complètement « sec » quand on traîne ses roues en Islande en autonomie complète, c’est à dire en utilisant sa tente pour seul refuge, reste un vœu pieux auquel il vaut mieux ne pas accorder trop d’importance. Le principal inconvénient de ces sacoches Décat est à mon avis le mode de fixation sur le porte bagage. Il impose un chargement simultané des deux sacoches reliées par une large bande velcro et par des boucles de serrage. Pas simple, quand l’ensemble dépasse les 20 Kg et quand on ne dispose pas d’un solide point d’appui pour caler son vélo au cours de cette opération. Une béquille robuste et judicieusement placée devient alors un accessoire indispensable notamment dans un pays où les arbres ne sont pas légion. Enfin, pour en finir avec ce matériel, le positionnement sur le porte-bagages doit être soigneux et nécessite un repérage précis pour éviter de toucher les sacoches à chaque tour de pédale.

Aujourd’hui, l’utilisation d’une remorque monoroue représente une solution qui séduit de plus en plus de vélorandonneurs. En terme de capacité de chargement, pas de problèmes particuliers si on reste raisonnable. Les remorques monoroues type Bob Yak® ou Bob Ibex® (équipées d’un amortisseur arrière réglable), ont une charge utile de 32 Kg pour un poids à vide de 6.1 Kg et 7.7 Kg respectivement. Ces deux remorques peuvent recevoir un sac étanche très robuste d’une capacité de 93 litres pour un poids de 2.3 Kg. Pour se rapprocher de cette capacité de chargement avec des sacoches, il faudra équiper sont VTT de 2 porte-bagages avant et arrière, ce qui n’est pas toujours simple si votre VTT ne possède pas d’œillets de fixation sur les haubans et la fourche. Le marché du cyclotourisme propose de nombreuses sacoches de toutes tailles, mais la marque «branché» dans ce domaine est incontestablement Ortlieb® (voir nombreux avis sur ce site) Là encore le poids à vide n’est pas négligeable : compter 1.9 Kg pour une paire de sacoches arrière de 2 fois 20 litres (Bike packer classique® : 114 Euros) et 1.4 Kg pour une paire de sacoches avant de 2 fois 12.5 litres (Front roller classique® : 95 Euros) auquel il faudra rajouter un peu plus d’un Kg pour 2 porte-bagages. Bref, un constat poids qui reste en faveur des sacoches pour un volume de chargement égal : 1.1 Kg pour 10 litres avec une remorque versus 0.66 Kg pour 10 litres avec 2 paires de sacoches. Financièrement la différence est tout aussi importante : 490 euros seront nécessaires pour transporter vos petites affaires bien au sec sur une BoB Ibex® alors que votre vélociste préféré se contentera de 360 euros pour vous équiper en sacoches Ortlieb® et porte-bagages Tubus®, le top dans ce domaine. La différence de prix est bien évidemment encore plus importante si l’on accepte de passer pour un ringard désargenté en se tournant vers Décathlon et ses exigences limitées à une grosse centaine d’euros."

Alors, sacoches ou remorques ?

"J’utilise une Bob Ibex depuis quelques mois et je dois bien reconnaître que ce type de matériel offre certains avantages, notamment en terme de maniabilité. Le comportement du vélo, nettement plus sain, permet d’aborder sans craintes des pistes rocailleuses et d’adopter une position plus sécurisante dans les descentes à fort dénivelé. La longueur de l’attelage et son mode d’accouplement sur le moyeu arrière impose néanmoins un peu de prudence dans les courbes très fermées. Dans ce type de virage, la remorque très inclinée vers l’intérieur de la courbe peut toucher le sol et entraîner un déséquilibre tout aussi inattendue que dangereux. J’ose à peine imaginer les résultats d’une chute un peu violente sur les pattes de fixation du moyeu arrière solidement reliées à une charge de 30 Kg ! Mais, le raid n’est pas une course de vitesse et on peut s’affranchir de ce défaut en adoptant une allure raisonnable et des trajectoires larges.

Autre avantage, la position basse du chargement limite les désagréments d’une prise au vent qui provoque des embardées dangereuses et presque inévitables avec des sacoches. En revanche, mieux vaut réfléchir avant de s’arrêter. Le distributeur BoB, propose dans sa brochure d’utilisation, une position « garage » qui permet, en théorie et uniquement sur un terrain très plat et très large, de s’arrêter sans chercher désespérément un mur ou une rangée d’arbres pour y appuyer son attelage. Le montage d’une béquille sur la partie avant de la remorque améliore considérablement les possibilités dans ce domaine, mais il faut bien reconnaître qu’on ne sait plus trop quoi faire de son vélo et de sa remorque si l’on est contraint de s’arrêter dans une forte pente. Le désaccouplement de la remorque est en effet très simple et très rapide à vide mais plus difficile en charge. En terme de chargement, l’utilisation d’un sac unique (90 litres) pour le transport des ses bagages est sans doute moins fonctionnelle qu’une répartition dans différentes sacoches, qui permet de retrouver rapidement avec un peu d’organisation et beaucoup de mémoire tout ce dont on peut avoir besoin sans exposer inutilement le reste de son matos aux intempéries. Enfin, les vélorandonneurs qui souhaitent quitter le territoire national en avion devront affronter avec patiente et diplomatie les très charmantes hôtesses des compagnies aériennes pour éviter les mauvaises surprises d’un excédent de bagages toujours possible si on dépasse 25 Kg en soute (1.35% du tarif aller simple en classe éco par Kg supplémentaire !) Dans ce domaine, les sacoches sont nettement plus avantageuses. Plus légères et moins encombrantes, il est toujours possible d’en embarquer une en cabine ce qui réduit d’autant le poids des bagages en soute et donc les risques d’excédents de bagages.

Quant aux jeunes parents qui ont décidé de ne pas renoncer aux voyages à vélo, ils devront se résoudre à utiliser une remorque, quelques sacoches et beaucoup d’énergie……"

Christian Agenet


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