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Journal de bord

 

   
  Jour J
Jeudi 12 août 2004


Banlieue parisienne – Hendaye
12,5 km

Depuis 30 minutes je tourne en rond. L’impatience! A 20h30, comme prévu, Christelle et Greg sont là. Première photo de l’équipe et nous voilà partis affronter la circulation parisienne et rejoindre la gare d’Austerlitz.
Premières sensations avec le chargement retrouvé. Et premiers… déraillements! On appelle le staff et on règle ça à distance. No problem. Par sécurité, on allume les loupiotes.

La gare! Il y a bien du monde. Il est 21h45 et notre train part à 23h14 mais heureusement il est annoncé assez tôt. Le contrôle des billets se fait sur le quai et on nous demande s’il y a bien un fourgon pour les vélos (le monde à l’envers!). Bah on espère vu qu’on a payé 10€/vélo. Finalement on sait pas bien pourquoi on a payé car ce n’est pas très différent de l’époque où on ne payait pas (ok, ils ont juste amélioré 2 ou 3 trucs!). Et puis toujours personne pour vous aider à le charger, toujours pas de places, beaucoup trop de lumière pour bien voir qu’il y a des vélos dans le compartiment… Par contre, on a pu réserver le compartiment couchette juste à côté et ça c’est top!

La nuit s’annonce longue et pas forcément des meilleures. On profitera chacun de quelques tranches de sommeil…


Le compartiment couchette de nos fidèles amis! On leur laisse la lumière, ils ont peur dans le noir...

 

 
 

J1
Vendredi 13 août 2004


Hendaye – Hasparren
69,5 km

Au lieu de 07h26, nous arrivons à 08h10 à Hendaye. Avec la théorie des 30 minutes de retard, nous essaierons de nous faire rembourser cet aller (à l’heure où je tape ces lignes, nous avons reçu un bon-voyage de 16,60€ en dédommagement).
Le temps de régler cela et nous nous installons au buffet de la gare (le traditionnel!) pour un petit dej’ aussi copieux que ce qu’on pourra nous proposer.

Et c’est parti. Nous rejoignons la Corniche basque. Grande plage, grand soleil et première côte… Et pas la dernière!!! Petit arrêt au Château d’Abbadie pour profiter du point de vue sous un ciel bleu limpide.


Qui essaye de gagner du terrain? La terre, la mer? Avouez que c'est trompeur!

Puis juste avant Saint Jean de Luz, une belle falaise s’offre à nous, avec une vue imprenable.
Les nombreux cyclistes que nous croisons ont toujours le geste amical. Toutes ces routes sont assez chargées, vacances obligent, avec parfois des petits bouchons au feu rouge.

Nous continuons direction Guéthary en quittant, juste un court instant, la grande route. On ne gagne pas grand chose si ce n’est une côte qui tue!
La route continue en montagnes russes avec, de temps en temps, un bout de piste cyclable. Et nous voici à Biarritz.

Comme ensuite nous rejoindrons l’intérieur des terres, une petite baignade s’impose, ce que nous faisons à Illbaritz. Drapeau orange, grosses vagues et forts courants. Avec un peu de vélo là-dessus, recette efficace pour vous calmer un bon coup! D’ailleurs juste après, les sauveteurs changeront la zone de baignade, devenue trop dangereuse.

Nous continuons vers le centre de Biarritz, belle chapelle et Rocher de la Vierge, puis nous empruntons la route côtière (un peu en sens interdit, nous l’avouons), pour fuir le monde. Nous nous dirigeons vers la Pointe St Martin. La faim (et donc la fatigue) commence à se faire sentir. Nous rejoignons donc Bayonne par Anglet. Le désormais légendaire arrêt ravitaillement et nous entrons dans Bayonne. Nous nous posons dans le premier espace vert que nous trouvons tellement nous avons faim.

Après cet arrêt réparateur, nous nous baladons dans les ruelles étroites et superbes de Bayonne. Ambiance un peu médiévale je trouve. Remparts, cathédrale, vieilles rues… Et petit Bayonne. Il est vraiment très agréable d’y déambuler. Mais il y a encore de la route. Le but? Rejoindre Hasparren (prononcer Hasparrin) par la Route impériale des cimes (ça calme là!). Nous la trouvons assez facilement en prenant la direction de St Pierre d’Irube. Ah et quelle route!!! Une première bonne côte annonce la couleur. Pendant 20 bornes, accrochez-vous!


Tout comme nous, ils sont contemplatifs!!!

 


Au Pays-Basque, tout est bon pour se mettre à l'ombre... même un fronton. Une pelote Greg?

Alors chacun monte à son rythme. Je cherche l’ombre pour faire quelques arrêts. Nous ne cessons de remplir les bidons. Heureusement il y a une légère brise qui rafraîchit le tout.
Maintenant c’est mon dérailleur qui fait des siennes et casse mon rythme. A suivre…

Pendant un instant les côtes sont moins violentes. Les grosses descentes nous aident à remonter « facilement » la côte suivante. Puis de nouveau, des grosses montées finissent de nous achever.

Enfin, ce sont 1,5 km de descente qui nous conduisent quasiment jusque Hasparren. Mais cette route méritait bien que l’on souffre un peu car quels paysages sublimes se sont offerts à nous, nous faisant oublier les difficultés de la reprise.

Nous nous installons au camping à l’entrée de la ville. Ravitaillement, douche, repas et au lit à 21h30 pour une nuit de sommeil réparateur espère-t-on!

Tarif du camping : 17,15€

 

   
 

J2
Samedi 14 août 2004


Hasparren – Tercis les Bains
67 km

Le réveil sonne à 07h00 et le ciel est au grand beau. Remballage en 1h30 (déjà rôdé?). Et c’est parti pour une nouvelle journée qui va nous faire passer des contreforts des Pyrénées aux routes plus plates des Landes. Mais pour l’instant des côtes nous attendent encore.

Une route agréable dans les brumes matinales nous entraîne rapidement à la Bastide Clairence. L’ambiance de ce petit village adorable (classé parmi les « Plus beaux villages de France ») nous donne envie de prendre un p’tit café en terrasse. Le soleil commence déjà à bien taper. Nous faisons un petit tour dans les ruelles abritant de nombreuses maisons d’artisans (verrier, tisserand…).


Jeu des 7 ressemblances? Non, architecture typique dans charmantes ruelles de la Bastide-Clairence.



Nous quittons les sommets déjà loin pour mieux les retrouver dans quelques jours.

Nous reprenons notre route et une bonne montée nous emmène au Monastère des bénédictines puis à l’Abbaye de Belloc. Nous y faisons un tour mais c’est un peu trop moderne à notre goût (on s’attendait à une bonne vieille abbaye en bonnes vieilles pierres).
Direction Bardos. Toujours le petit coup de klaxon de l’automobiliste ou le pouce levé du cycliste qui donne du courage.
De bardos, nous prenons la direction de Guiche et passons notre première « 2 chevrons » (pente de 9 à 13% nous dit la carte!). Mais la récompense est là, à la Butte de Miremont, où une tour (avec 77 marches) nous offre une vue à 360° sur le côté landais et surtout sur les prestigieux sommets pyrénéens. On s’en met pleins les mirettes puis nous continuons et nous nous ravitaillons un peu avant Guiche.

Il fait très très chaud et les gourdes se vident à une vitesse hallucinante. Heureusement il y a toujours des gens adorables pour nous les remplir. A Guiche, nous tentons d’aller voir les ruines d’un château que finalement nous ne verrons pas (accès par des propriétés privées). Alors nous continuons, en traversant la Bidouze, puis en longeant un peu l’A64 (de l’autre côté du grillage bien sûr!). Petit coin pique-nique à l’ombre, puis sieste. Nous appelons aussi le staff car mon problème de chaîne devient plus qu’agaçant. Les maillons sont trop serrés (les roulements entre deux maillons sont grippés), et du coup la chaîne saute au niveau du dérailleur arrière. Régulièrement je mets donc un coup de pédale dans le vide! Pas grand chose à faire si ce n’est dégraisser la chaîne en profondeur ou la changer (avec d’autres risques plus important). Je prends mon mal en patience…

Nous passons à Hastingues, puis nous franchissons les Gaves Réunies pour arriver à Peyrehorade. Nous cherchons un vélociste mais à moins de faire tremper la chaîne toute la nuit… Allez, je continue comme ça!
Et hop, une deuxième côte à « 2 chevrons » mais ça va, ça passe. La récompense, c’est une belle descente jusque Cagnotte. Et là, ça y est, les derniers contreforts des Pyrénées sont franchis, il ne reste que quelques vagues collines. Bénesse les Dax et nous bifurquons à gauche direction Tercis les Bains.
Nous avions prévu de dormir à Dax mais c’était sans savoir que la féria venait de commencer. Tous les campings sont pleins ou ne prennent pas de réservation. C’est finalement Tercis, à quelques kilomètres de Dax, qui nous garde une place. C’est une aire naturelle de camping peuplée de participants à la féria, tous habillés de blanc et rouge sans oublier le foulard!

Nous serons réveillés tôt quand eux rentreront se coucher! Enfin on verra… Pour nous Dax ce sera demain, et puis de toute façon, en pleine féria avec les vélos, ça aurait été de la folie! Repas à moitié pris (pas prix) car le gaz est vide… La veille de dimanche comme d’hab’!

Tarif du camping : 8,30€

On sourit, c'est juste pour la photo, parce que là, je me souviens, ça grimpait et il faisait très chaud!

 

   
 

J3
Dimanche 15 août 2004

Tercis les Bains – Lit et Mixe
76,5 km

Ah quelle nuit dans un camping de féria! Vers 23h00, plus un bruit, mais à 04h30, c’est la débandade.
A 07h15, quand nous nous levons, tout le monde dort. Plusieurs solutions : dans une tente, par terre dehors, ou encore entassé dans une voiture. C’est assez marrant à voir.

En tout cas, sans gaz donc sans p’tit dej’, nous repartons sous un grand soleil.
Dax est à 6 km et c’est, quand nous arrivons, une vision apocalyptique de gobelets, bouteilles, gens par terre, gens bourrés, gens qui cuvent, gens qui travaillent… C’est le moment du grand nettoyage. Nous tournons un peu mais ce que nous souhaitions voir est relativement inaccessible, fête oblige.
Et puis pschitt, le temps que l’on entende le bruit, le pneu arrière de Christelle est déjà dégonflé. Avec tout le verre cassé sur la chaussée, ça aurait été bizarre d’en réchapper.
Nous décidons alors de ne pas traîner dans ce mélange d’odeurs alliant bières et produits de nettoyage. Réparation du pneu un peu longue car tous les survivants de la nuit y vont de leurs conseils. Je les gère pendant que Christelle et Greg réparent.

Nous prenons le p’tit dej’ à un café sur la place de la fontaine d’eau chaude. Beaucoup de monde s’arrête pour nous poser des questions, ou nous raconter LEUR féria. On nous donne aussi le journal du coin pour un peu de lecture. Pour accueillir tout le monde, des campings ont été improvisés sur les berges de l’Adour. C’est très impressionnant de voir le monde que ça brasse!

Nous reprenons la route, la fête reprendra ce soir à Dax. Nous traversons rapidement Saint-Paul lès Dax puis prenons la direction de Magescq. Plutôt que de prendre la D16, nous bifurquons à droite après la voie rapide pour emprunter une longue piste forestière toute droite mais sans voiture.

Il fait vraiment très chaud. Nous alternons les passages dans la lande en plein cagnard et les zones d’ombre sous les pins. Des odeurs parfumées de végétation chauffée au soleil se mêlent au chant des grillons juchés aux sommets des pins.
Ravitaillement à Magescq et regonflage de pneus, et bien sûr toujours pas de gaz!

Nous reprenons encore une piste forestière parallèle à la D16 pour nous rendre à Léon. Nous avons fait plus de 40 bornes, il est 12h30 passé, nous décidons de nous arrêter pour manger tranquillement derrière l’église de Léon avec sieste en prime.
14h15, il faut repartir. Nous contournons l’étang de Léon (dont une partie est classée en Réserve Naturelle) pour arriver dans sa partie nord, vers Vielle. La chaleur est accablante et nous ne résistons pas à la baignade.


Un dicton dit : crevaison à la féria, surtout reste pas là!


Même les vélos cherchent de l'ombre. Ils ont l'air aussi transpirant que nous...


Il faut parfois redoubler d'imagination pour fixer tout le bazar sur le vélo.

 

Mais il reste de la route. Nous attrapons la «piste cyclable de la côte», une toute petite bande goudronnée où il est périlleux de croiser d’autres cyclistes. Mais même si elle est bosselée, elle est agréable, et nous rappelle certaines pistes hollandaises traversant les étendues de bruyère.

Saint-Girons plage. Nous comptions nous baigner mais il est impossible de tenir en plein soleil. Nous optons pour terrasse ombragée et boissons rafraîchissantes. Coups de fil aux campings. Beaucoup sont pleins ou trop loin. Ce sera exceptionnellement du 4 étoiles. La route de fin se fait et par un secteur de bande cyclable, et par une partie plus hard sur piste forestière à gros cailloux.
Nous sommes bien morts et un dernier bout de route en plein soleil aura raison de nous. Nous ne tardons pas à aller nous rafraîchir dans la piscine puis ça devient menaçant. Vent et nuages gris!
Toujours pas de gaz aussi nous mangeons un steak au resto du camping (c’est d’ailleurs agréable de manger à table!). Pluie, pas pluie?
En tout cas, nous allons nous reposer pour être en bonne forme demain…

Tarif du camping : 9,20€

 

   
  J4
Lundi 16 août 2004


Lit et Mixe – Castets
92 km

Encore un problème de réveil qui ne sonne pas (cela nous est déjà arrivé quelques autres matins!) et nous nous levons à 07h20. Il n’a finalement pas plu mais il a fait une chaleur étouffante dans les tentes. Ce matin, c’est tout de même couvert.
Comme on n’a toujours pas de gaz, c’est p’tit dej’ comme on peut.

Et c’est parti. Nous revenons un peu sur nos pas pour reprendre la « piste cyclable de la côte » direction Contis les Bains. Quelques gouttes tombent mais rien de bien méchant. Rapidement nous arrivons à Contis. Petit arrêt sur la plage histoire de profiter du paysage.

Nous suivons toujours la même piste pour rejoindre Mimizan, le point le plus au nord de notre périple. En arrivant, nous croisons de plus en plus de monde, cyclistes et coureurs. Un petit tour jusque Mimizan bourg où les jardiniers nous autorisent à manger sur la pelouse de l’église. Le temps se dégage mais ce n’est pas encore le soleil des premiers jours. Cela se voit d’ailleurs sur notre consommation en eau beaucoup moins importante.

14h00, nous partons en direction d’Escource mais bifurquons vers l’aérodrome. C’est une ligne droite à perte de vue. Nous nous relayons pour la tête du peloton. Nous allons à un bon rythme, aussi nous sommes rapidement à Onesse et Laharie.

A Sallebret, nous cherchons de l’eau. Comme d’habitude, nous cherchons des gens dans leur jardin pour leur demander. Nous tombons sur des gens charmant qui remplissent nos gourdes et en prime, nous offrent deux bouteilles d’eau congelée. Difficile de refuser mais voilà Greg avec 3 kg de plus sur le vélo!!!

Nous continuons à bonne allure, avec quand même quelques côtes dues à des dunes égarées. A Lesperon, nous comptions nous ravitailler mais tout est fermé le lundi après-midi. Nous continuons quand même au camping choisi, camping à la ferme à Rouncaou. Problème, maintenant que nous avons du gaz, ils n’ont rien à vendre et il n’y a rien dans le coin sauf une ferme auberge à 1,5 km. A 4 km, il y a la ville de Castets avec commerces et camping.


Ah les lignes droites des Landes... Mirage ou bien cette route ne finit jamais?



Image type moto suiveuse du Tour! En fait, j'étais allongée sur la route... Lamentable!


Chemin casse-pattes, chemin casse-gueule! Bon l'est encore loin l'camping?

Le problème, c’est que les 4 km, c’est un chemin de sable plus ou moins tassé. Allez on y va! Beaucoup de rires mais aussi de concentration pour ne pas se mettre par terre lors des dérapages dans le sable.

Ces 4 km paraissent une éternité, mais voilà la route. Une dernière ligne droite et nous y voilà.

Ravitaillement et installation au camping où l’accueil est très sympa. Ce soir au menu, ce sera tartiflette (en conserve…Si, si, ça existe!).
Le ciel se couvre, quelques gouttent tombent et au loin des éclairs. A l’heure où je finis ces lignes, des gens écopent les auvents de leur caravane. Nous venons d’essuyer un orage comme jamais depuis que l’on roule. Il était tout près, voire sur le camping, avec une pluie terrible et un vent à arracher la tente. J’avoue que j’ai eu très peur, complètement aplatie dans ma tente. Si j’avais pu creuser un trou pour me mettre au fond… Maintenant c’est passé. Les gérants du camping sont venus proposer la salle d’animations pour dormir si on était trop trempé (l’eau ruisselait sous les tentes).
Nous, ça va mais je ne veux pas vivre ça ces prochains jours dans les montagnes basques!!!

Tarif du camping : 15€


 


 

   
 

J5
Mardi 17 août 2004

Castets – Urt
71 km

La nuit fût plus calme, même si quelques grosses limaces m’ont embêtée en montant sur la tente (ça fait un bruit d’enfer sur le nylon). Le temps est à la brume épaisse mais ça a une tête à se lever. Nous replions des tentes trempées qui du coup pèsent 3 tonnes (au moins).

Nous attaquons avec une des dernières grandes routes toute droite de notre séjour. Nous croisons quelques arbres cassés pendant la nuit et tombés sur des fils électriques. Ca a quand même bien soufflé.
Nous arrivons à Azur et bien sûr, le soleil arrive avec le ciel bleu! Mais ça reste incertain pour tenir comme ça jusque ce soir.

Nous continuons à très bon rythme pour arriver à Soustons. Nous nous y arrêtons pour un café en terrasse. Avec Greg, on reprend la carte pour organiser une petite variante autour des étangs d’Hardy, Blanc et Noir. Nous les contournons par l’Ouest en prenant un petit bout du GR8, pas moins praticable que le chemin de la veille au soir! C’est tranquille, calme, beau et ensoleillé.
A Seignosse, toujours à bonne allure, nous prenons une petite route vers Saubion pour arriver à Saint Vincent de Tyrosse. Ravitaillement. Le commerçant aime le vélo alors il nous offre un petit paquet de gâteaux.
Nous décidons de pousser jusque Saubrigues et d’y manger sur la pelouse de l’église comme souvent! Lecture, petite sieste, et soleil qui tape mais avec toujours ces gros nuages noirs qui sont au loin! Après Saubrigues, nous apercevons à nouveau les premières montagnes!

Nous rejoignons Saint Martin de Hinx, toujours par une petite route, via Navachon. Une fois encore, nous nous arrêtons chez l’habitant pour de l’eau et on nous met des glaçons dans les bidons pour la garder fraîche plus longtemps. A chaque fois, les gens du sud-ouest auront été charmant avec nous.

Voilà, il n’est pas 15h00 et il nous reste 12 km. Nous avons appuyé aujourd’hui. Ca y est, quelques côtes douces mais bien présentes reprennent, ainsi que les descentes qui vont avec.
Et nous voilà à Urt. Pour aller dans le centre-bourg, un dernier gros « coup de cul » dans quelques bons lacets.


Ajustement du casque pour... l'aérodynamisme? Eh! Avec nos pointes à parfois plus de 30 km/h... en descente!


En bleu au fond, le château fort, et devant, nos tentes, les postes avancés pour monter la garde! Si ça fait un peu ça. Vous ne trouvez pas?

Nous nous ravitaillons au supermarché du coin, passons à l’Office de Tourisme et nous voilà au camping. Très sympa, piscine rafraîchissante puis douche chaude. Quelques gouttes et coups de tonnerre mais finalement nous pouvons cuisiner sous un grand soleil. Et pour accompagner tout ça, une Eki, bière brassée à Bardos, pays basque…
A noter tout de même que ce camping propose de manger à table ses bons petits plats vraiment pas cher!

Tarif du camping : 18€

 

   
  J6
Mercredi 18 août 2004


Urt – Sare
60 km

Une de nos meilleures nuits dans ce charmant camping. Il a plu pendant la nuit mais à 07h00, c’est grand soleil. Avant de partir, le gérant du camping nous prend en photo en souvenir. Quelques explications sur la route à suivre et c’est parti pour une journée qui s’annonce dure.

Nous empruntons une petite route de crête en direction de Briscous. Les paysages sous le soleil du matin sont magnifiques et déjà les montagnes se rapprochent.
De Briscous, nous prenons la direction d’Hasparren mais une fois passé l’A64 sur la D21, nous prenons à droite sur une toute petite route de crête. Nous ne croisons pas grand monde. Ca y est, nous attaquons de vraies bonnes côtes, mais ça en vaut vraiment la peine.
Nous décernons la palme de la semaine à cette superbe route. Sur le haut, sur la chaussée ou au loin dans les fougères, nous croisons les Pottocks, ces petits chevaux semi-sauvages, véritables « débroussailleuses naturelles » mêlés à quelques moutons. Nous tentons de les approcher mais ceux là sont vraiment farouches.


Attention, traversée de chevaux et stationnement gênant!

Quand nous recroisons la Route impériale des cimes, ce n’est plus que de la descente jusqu’à Cambo-les-Bains, enfin jusqu’à la Nive. En effet, une bonne côte qui calme bien nous emmène dans le centre de Cambo.
Nous avons choisi un arrêt culturel aujourd’hui. Villa Arnaga, demeure d’Edmond Rostand. Pour 5,50€, nous faisons la visite seuls en 1 heure. C’est quand même un peu speed mais nous avons encore de la route. Ceci dit, c’est un musée qui vaut le détour, et il faut prendre le temps de faire la visite guidée pour profiter de plus d’explications et des anecdotes. Ensuite, il y a un immense jardin attenant avec bassins et plantations à la française.

Nous repartons vers 11h30 et nous nous ravitaillons juste à temps car les portes se ferment derrière nous. Une bonne montée (mais je vais arrêter de le dire car forcément, sur la fin de notre voyage, il y en aura encore beaucoup!) pour partir en direction d’Itxassou, pour ensuite faire l’ascension du Mont Urzumu à 213 m d’altitude!!! Bon alors là, on met tous les trois pieds à terre car l’inclinaison de la pente nous empêche d’appuyer sur les pédales et le vent de côté nous envoie dans le décor. Pousser est sûrement aussi dur que pédaler mais on réussit à avancer doucement.

Là-haut, ça vaut toutes les fatigues du monde. Je vois sur la carte un petit chemin qui nous évite de retourner sur nos pas. Nous demandons confirmation. OK, ce sera donc une vingtaine de mètres de sentier praticable et nous rattrapons une petite route. Un petit peu plus bas, nous trouvons un des meilleurs coins pique-nique de la semaine : ombre, banc, vue sur la Rhune, vue sur Espelette. Et pourtant, aujourd’hui, pas d’arrêt prolongé car on ne sait pas trop ce qui nous attend derrière!

Encore un arrêt eau chez l’habitant. On nous met encore gentiment des glaçons dans les gourdes!

Puis nous descendons sur Espelette qui est encore un village bien perché et dans lequel il va falloir remonter! Bien sûr, nous achetons quelques piments au passage (histoire d’alourdir les sacoches!) et nous continuons direction Ainhoa. La montée au col de Pinodiéta est longue, un peu raide mais somme toute régulière. Et puis une fois encore, il fait chaud. Nous dépannons deux cyclos avec notre pompe et puis nous prenons une belle descente jusque Ainhoa.

C’est un joli petit village charmant toujours avec ses maisons blanches et rouges et son fronton sur la place. Nous cherchons de l’eau et continuons à descendre vers la frontière espagnole. Que nous passons… A la base, nous voulions aller à Zugarramurdi mais le ciel devient trop menaçant. Il commence même à pleuvoir.


Pourtant, que la montagne est belle...


Ce banc, cette ombre, cette vue depuis ce coin pique-nique... On s'en souviendra longtemps je crois...

Nous nous arrêtons dans une venta pour boire une sangria. Juste à cet endroit, il y a beaucoup de supermarchés détaxés et de stations essences, bref une zone frontalière! Du coup, c’est blindé de monde.
Trois énormes sangrias pour 4,50€ et nous devons finir nos 10 km. Il pleut et il faut donc trouver la motivation d’aller se mettre là-dessous. Pour la première fois, nous sortons l’équipement de pluie.


Euh... Rien à déclarer? Alors circulez!

Petite photo devant l’ancien poste frontière et c’est reparti sur la D4, route de vallée, avec au pire du faux plat. La pluie se calme. Même si on est rapidement à Sare, cette route paraît longue. Nous tournons pour trouver le camping, reprenons une ou deux côtes (on adore finir par de la côte!) et finissons par le trouver, pas autant dans le centre que nous l’aurions aimé! Le camping est plein. Normalement, ils ne prennent pas les réservations mais à Urt, ils le connaissaient et ont gentiment appelé pour nous. Heureusement! Ceci dit, nous avons eu une place qui n’en était pas vraiment une, en pente… On ne veut pas être exigeant ou tomber dans le luxe, mais de tout ça dépend la qualité du sommeil et donc notre forme tout au long du voyage, pour avancer et boucler la boucle!

Nous rejoignons le centre du village à pieds par une ancienne voie romaine. Nous assistons à un magnifique couché de soleil derrière les montagnes… Ce soir, Greg a réservé un petit resto sur la place, pour un dernier plaisir de spécialités basques!
Nous nous endormons la tête dans les étoiles…

Tarif du camping : 21,20€

 

   
 

J7
Jeudi 19 août 2004


Sare – Hendaye
43,5 km

Il faut se lever tôt, à 6h30, pour être de bonne heure au guichet du petit train de la Rhune et avoir une chance de monter là-haut. C’est au-delà de nos espérances, derrière un peu de brumes matinales, le ciel est magnifiquement bleu!

Quand nous prenons la route, il fait frais. Nous roulons déjà à bonne allure et quittons Sare par la D4 pour rejoindre le col de Saint Ignace à 169 m d’altitude. 4 à 5 km de montée, mais une montée progressive et facile. Comme à mon habitude, je monte tranquillement tandis que Christelle et Greg sont devant. Ils pourront commencer à faire la queue le temps que j’arrive! Je finis mon ascension avec un cycliste qui me demande où est le col. Il arrivait dans l’autre sens. Il l’avait donc déjà passé et commençait la descente. En fait, il avait trouvé l’ascension tellement facile qu’il pensait ne pas l’avoir fini! Bon il faut dire, quelques jours avant il avait fait le col du Tourmalet alors forcément…
Bref, me voilà en haut. Déjà un peu de file d’attente mais Greg est en bonne place! Le responsable du camping nous avait donné un contact pour nous annoncer de sa part afin de mettre nos vélos en relative sécurité le temps que nous montions faire notre petit tour de « train ».
Avec Christelle, nous nous occupons donc de ranger, attacher, cacher, enlever ce qui craint, ce qui peut rester… Et c’est parti! Nous obtenons une place pour le 2e train. L’aller-retour nous coûte 11€/personne (vous n’êtes pas obligés de reprendre un train précis. Une fois là-haut, vous pouvez y rester autant de temps que vous le voulez – 1h, 2h, la journée…). Il est également possible de redescendre à pieds (attention c’est du sentier de montagne) mais il faut compter 1h30/2h.


Le p'tit train s'en va dans la campagne, va et vient, poursuit son chemin...




Pataclop, pataclop... Imaginez, l'ambiance recréée des bruits de sabots sur les pierres.

La montée dans ce petit train à crémaillère est très impressionnante. Nous nous rendons compte de l’inclinaison grâce à celui qui est devant nous. On en vient à se demander ce qui se passe si la crémaillère lâche!?

En 30 minutes, nous passons de 169 m à 900 m d’altitude. Puisque nous sommes les premiers, il n’y a pas encore trop de monde. Des courageux sont montés à pieds, et côté espagnol, voilà un gars qui arrive en courant! Respect!

Le paysage est époustouflant. Un 360° sur les Pays Basques. Les montagnes flirtent avec les nuages, la mer lèche la terre à coup de vagues. Où commencent ciel et mer, où finit la terre? Nous nous appliquons à retrouver notre chemin depuis cette hauteur : « tiens le 1er jour, nous étions là, le 3e, là-bas, ce soir nous serons revenus là-bas en bas… ». Gloups, le cœur se serre un peu car de là nous voyons l’arrivée qui n’est plus si loin que ça!!!

Mais nous profitons du temps magnifique, des paysages éblouissants. Nous saluons les Pottocks en liberté mais nettement moins sauvages que ceux croisés la première fois! Nous admirons les vautours planant au-dessus de nos têtes. Nous errons, pensons, flânons… chacun de notre côté. Nous savourons un thé en terrasse… Et puis il est temps de redescendre.

En bas, nos vélos sont toujours là. RAS. Mais que l’environnement a changé. Il y a un monde fou. Les voitures sont à moitié garées sur la route sur une file de je ne sais combien de mètres de long. Les parkings explosent… Bref, nous ne regrettons pas notre réveil matinal sans quoi nous n’aurions jamais pu monter là-haut!

Nous entamons une belle descente du col jusque Ascain. Nous tournons un peu pour trouver de quoi nous ravitailler mais c’est chose faite. Je souhaite également voir le pont romain que nous ne trouverons pas. Alors nous continuons par la D4 en direction d’Urrugne. Les jambes sont lourdes, le cœur y est moins, le rythme diminue, comme pour retarder le moment ultime de l’arrivée à Hendaye.
Nous pique-niquons dans un petit sous-bois quelques kilomètres avant Urrugne. Ombre et fraîcheur, sieste car nous avons largement le temps avant notre train, et nous ne sommes plus loin du tout.
Il faut trouver la motivation pour ces derniers kilomètres. Je crois que tous les trois, si nous avions pu nous télétransporter…

Nous approchons la « civilisation », la circulation… Nous passons sous l’autoroute, et après réflexion, nous décidons d’emprunter un bout de N10 même si nous savons que cela fait partie des routes les moins agréables et les plus dangereuses!
Le but de la manœuvre est de rattraper la D658 au niveau du Parc Florénia. Cela nous permet de finir par de la petite route.
La N10, sur ces 4 km, est loin d’être une partie de plaisir. Parfois, il y a une bande goudronnée sur le côté. Nous serrons donc à droite mais entre les bouts de verre et autres débris, il faut se méfier. Mais sur notre côté gauche, c’est des voitures qu’il faut se méfier, même si cette route est tout à fait autorisée aux véhicules non motorisés… Ca reste une nationale!!!

Avant d’arriver vers le Château d’Abbadie, et ainsi de boucler la boucle, nous profitons d’une superbe descente. Petit arrêt ravitaillement en eau chez l’habitant, le dernier!
Nous voilà sur la route du premier jour. La descente se poursuit jusqu’à la plage d’Hendaye qui est noir de monde. Christelle et Greg vont se baigner. Pour le coup, je ne sens pas du tout le fait de laisser les vélos au milieu de toute cette foule et nous tout au bout de la plage. N’ayant pas spécialement envie de me baigner, je reste avec les vélos et finis mes cartes postales.

Nous « traînons » dans les rues d’Hendaye car il est encore tôt. Pas vraiment de centre-ville intéressant, rien de particulier à faire, si ce n’est un passage à la coop maritime où il y a toujours quelque chose à dénicher. Nous voulons également trouver du gâteau basque (pas à la coop maritime!) mais tout le monde est en rupture.
Alors pour patienter, il reste l’apéro pour porter un toast à ce nouveau voyage qui s’achève.
En quelques minutes, alors que nous avons quitté notre terrasse, le ciel devient noir, mais noir qui rappelle l’orage dans les landes. Vite! Trouver un petit resto, un snack, n’importe quoi pour s’installer pour dîner. Nous nous arrêtons dans un petit snack-panini… dont la terrasse est abritée sous des arcades. Et les éléments se déchaînent, et la pluie redouble, et le vent souffle tout ce qu’il peut, et notre petite terrasse est trempée alors on se serre le plus possible avec les gens qui se trouvaient sur la plage ou dans la rue.


Pour s'occuper en attendant le train, on comptait les gens sur la plage ;-)

Nous attendons l’accalmie. Puis ça y est, c’est l’heure de se rendre à la gare, la nuit tombe et nous longeons la côte, admirant le reflet, dans la mer, des lumières françaises et espagnoles.
A la gare, le train est à quai. Nous avançons vers notre voiture mais la porte est fermée à clef. Le contrôleur, sympa, nous ouvre alors que normalement nous aurions dû nous faire contrôler à l’entrée du quai. Mais quand il voit notre barda…
C’est toujours la même galère pour tout charger, s’installer… Mais on finit par en prendre l’habitude. Ce serait même presque bien rôdé maintenant!
Le train part, nous aussi… Dans nos rêves de futurs voyages…

   
 

J8
Vendredi 20 août 2004


Hendaye – Banlieue parisienne
12,5 km

Après une nuit comme on peut passer dans un train couchette, nous voilà à Paris au petit matin. Même manip, dans l’autre sens, tout redescendre du train, tout remonter sur les vélos, comme si une nouvelle grande journée commençait. Non, il s’agit juste de refaire quelques kilomètres pour regagner nos pénates. Comme les autres fois, nous quittons Greg dans la gare et je reprends la route avec Christelle. J’aime Paris à ces heures matinales. Il fait frais, une légère brume recouvre la Seine, et le soleil est pâle. La ville se réveille tout doucement avant l’éruption, comme si elle voulait nous laisser passer tranquillement, en sécurité, sans que les voitures ne nous gênent trop.
Je quitte Christelle… Jusqu’à nos prochaines discussions téléphoniques ou email-iques pour fignoler la prochaine destination qui a déjà bien mûri…



Moi, j'habite au 3e. Alors il y a ma voisine du second, Christelle, et le monsieur, gentil d'ailleurs, du rez-de-chaussée. Un immeuble sympa!

 

 

   
 
FIN

 

 

   
  Texte et photos de Sandrine, Christelle et Greg
Conception et réalisation de Sandrine et Christelle