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Journal de bord

 

 
  Jour J
Vendredi 08 août 2003

Champigny/Marne - Vannes
24 kms

1h23 de pédalage
19.5 km/h de moyenne

Enfin le grand jour du départ !!!
Mais avant tout, je dois vous signaler une chose très importante. Bien que je sois le seul homme de ce voyage (certains dirons "quel chanceux !!", et ils le peuvent), il s'agit de mon 1er séjour en tant que cyclo. Et ceci ajouté à mon angoisse naturelle pour l'inconnu (et en particulier pour celui-là), une grosse boule de stress se trouve depuis quelques jours au niveau de mon sternum !!!

Enfin …… lever 08h00 à Champigny, chez les parents de Christelle après une bonne nuit passée dans le garage pour éviter les records de chaleur que connaît la France depuis ces derniers jours. Préparation des vélos. Mon Dieu que c'est effrayant pour un apprenti !!! Alors, pour ce qui est du poids, nous affichons les totaux suivants. En ce qui me concerne, mon vélo fait 14 kgs, j'ai 20 kgs de bagages et 75 kgs de poids corporel. Ce qui signifie qu'à chaque coup de pédale, je devrais faire avancer 109 kgs. Je ne sais pourquoi, mais une légère envie de me défiler m'envahit !

Pour ce qui est de Christelle : 17 kgs de vélo, 22 de bagages et … de poids corporel. Et oui, ma bonté légendaire taira ce chiffre, mais je vous assure que le total est largement inférieur au mien. D'ailleurs, pendant que j'y pense, ceci est à noter dans la liste des arguments si je n'arrive pas à suivre. Passons ….


Allez hop, on y va, en route pour l'aventure, on y résistes pas... Enfin, surtout Christelle...

Notre train part à 17h42 en gare de Paris Montparnasse et arrive à 22h49 à Vannes. L'expédition commence donc vers 14h00 où nous montons sur nos vélos tels des cavaliers sur leur monture (ouhlala, je m'emballe !). Nos premiers 18 kms s'effectuent sous une chaleur " caniculaire " (comme aime le préciser Christelle toutes les 6 minutes environ). Après une brève altercation avec un chef de gare et les soucis de retard (problèmes d'aiguillage parait-il ???), nous avons le plaisir de voir notre train annoncé à l'heure avec un beau fourgon pour nos montures (oui, j'ai décidé de les appeler comme ça), et des places assises juste à côté. Oui, oui, avec la SNCF, c'est possible !!!! Et bah non, c'est pas possible, car finalement, après des arrêts interminables à toutes les gares, on est arrivé à Vannes avec une heure de retard. Nous atteignons donc le camping de Conleau à 00h15 après 24 kms et 1h23 de vélo. Préparation du matériel (tente, etc …) et obligation d'une bonne bière fraîche au café d'à côté. Coucher à 01h30. Ah, avant de vous souhaitez une bonne nuit, petit conseil d'ami : ne jamais installer sa tente sous un pommier !!!! Allez, à demain ! 

 

 
  J1
Samedi 09 août 2003

Vannes - Belle-île
87.5 kms

5h05 de pédalage
17.3 km/h de moyenne

Que les vacances commencent vraiment !!!
Réveil à 07h30, petit-déj, rangement et c'est parti. Nous prenons la route direction Quiberon à 08h45. Il fait déjà très très chaud. Après 32 kms, 1h38 de vélo et quelques détours, nous parvenons à Auray après être passé par la célébrissime basilique "Ste Anne d'Auray" où nous avons eu la chance de rencontrer un homme qui ne s'arrêtait plus de nous donner des infos historiques. Allez, je suis sympa, je vous en donne une : saviez-vous que Anne était la mère de la Vierge Marie ? Et oui, ça vous en bouche un coin ça !! Nous arrivons ensuite à la Trinité pour un bon petit gueuleton sur le port. C'est donc après 45 kms et 02h20 de route, que nous apercevons les mâts et les voiles à l'horizon. On se trouve une place sous les arbres et on déguste salade, taboulé, pâté …. Le bonheur !! Alors qu'on se prélasse à l'ombre à boire de l'eau fraîche, on regarde les marins crapahuter à bord de leur embarcation. Ca ressemble à un remake de "Plein Soleil". 


Le Géant du Manio. Mais qui est ce nain à côté ?

Enfin, c'est pas tout ça, mais il est 13h20 et menhirs et dolmens nous attendent, alors direction Carnac. A présent visite culturelle : les alignements de Kermario (plus de 1000 menhirs alignés sur 10 parallèles), le tumulus de Kercardo (amoncellement de pierre formant une chambre souterraine datant de - 4000 ans avant JC), le Géant du Manio (plus grand menhir de Carnac. Plus de 3 mètres de haut). Après cet enrichissement personnel, cap sur Quiberon. Nous en sommes à 60 kms et les 40/45°C au soleil commencent sincèrement à nous tuer. Nous décidons alors de nous arrêter sur une des nombreuses plages de la presqu'île nommée les Sables Blancs. Bien que ce fût un grand moment de bonheur, il faut quand même préciser une chose : nous sommes nous baignés dans une eau avec beaucoup d'algues ou parmi les algues avec un peu d'eau autour ? Bon d'accord, j'arrête d'être mauvaise langue d'autant plus qu'un miracle s'est produit. Y-a-t-il un rapport avec la visite de Ste Anne ? Nous ne savons pas, mais au moment où nous quittons cette plage, une gentille dame a du nous voir recracher avec violence l'eau bouillante qui se trouvait dans nos bidons et nous a amené deux Ice Tea glacés en étant désolé du malheur qui nous arrivait. Et soudain je me dis intérieurement : on doit vraiment faire pitié !!

Nous arrivons au bateau après quelques superbes kms de côte sauvage. Nous en sommes à 80 kms et 04h20 de pédalage. Nous ne demandons rien d'autre que 45 mns de tranquillité et de repos pour effectuer la traversée jusqu'à Belle-île. Mais ça, c'est sans compter sur la "Société Morbihannaise Maritime" : 6 euros l'aller pour un vélo sachant que celui-ci n'est pas attaché et est posé sur un tas de moules. Une lettre au service commercial s'imposera dès notre retour. Entre la SNCF et la SMM, on va finir par croire que seul le vélo nous convient.  


Ah, la plage des Sables Blancs ... le soleil ou les algues ? C'est vous qui voyez !

Encore que … Oooohhh oui, on nous avait pas dit qu'à Belle-île nous rencontrerions des routes de " haute montagne ". Pas une côte en-dessous de 10%, et il n'y a que des côtes (ou alors je ne vois qu'elles) !!!! Là, il faut avouer, je craque total ! Alors que Christelle tenait difficilement à Quiberon, les rôles s'inversent complètement. Les 15 kms entre le Palais et Locmaria s'annoncent comme étant des plus galères. Donc, au bout de 7 kms, on décide de s'arrêter à un autre camping, les Grand Sables. Et comme récompense, ce que l'on trouve en haut d'une dernière côte vertigineuse, c'est un petit bout de champs en pente et bosselé. Huummm, la bonne nuit que voilà après 87.5 kms et 05h05 de vélo !!! Mais malgré cette difficile fin de journée, nous avons tout de même vu depuis ce matin de magnifiques choses, et nous vous conseillons vivement de venir le constater par vous même. Et puis, il faut bien le dire, Christelle m'a avoué qu'en 5 voyages, elle n'avait jamais vu un camping aussi pourri. Et ça, ça rassure !!! Allez, mes yeux se ferment, je vous quitte.

 

   
  J2
Dimanche 10 août 2003

Belle-île
54 kms

3h33 de pédalage
16.2 km/h de moyenne

A notre réveil à 07h30, nous avons bien évidemment décidé de camper pour notre seconde nuit sur Belle-île. Alors c'est reparti, rangement, petit-déj et départ à 08h50.

Et là, un enchaînement de choses vont nous réconcilier avec ce petit bout de terre au large de la côte morbihannaise qu'est Belle-île-en-Mer. Tout d'abord, le proprio de ce resplendissant camping va nous confirmer que la route côtière que nous avons prise la veille est franchement impraticable pour des cyclotouristes (enfin, des cyclos de notre niveau bien sûr. Je ne mettrais pas en doute vos capacités chers lecteurs !!!), et qu'en passant par les grandes routes, c'était beaucoup plus tranquille. Ouf !! De plus, les fesses et les jambes se portent bien. Le moral est à bloc !!!

Au bout de 10 kms et 28 mns de vélo, on s'arrête sur la petite crique de Herlin. Il est 09h30, il fait déjà une chaleur historique (record de chaleur aujourd'hui sur Belle-île), et on est seul sur cette petite plage à l'eau transparente. Quel bonheur ! Bon, c'est pas tout ça, mais après une bonne baignade, on reprend notre route direction Bangor où on s'arrête acheter à manger. A un peu plus de 17 kms et d'1h20 de vélo, on gravit les 247 marches du Grand Phare depuis lequel on a un point de vue superbe sur toute la partie Sud-Ouest de l'île. 


Les Aiguilles de Port-Coton. La taille des gens en haut à gauche en dit long !!!

 

Arrivent ensuite les Aiguilles de Port-Coton. Fantastiques roches qui jaillissent hors de l'eau tels des glaives brandis par de braves chevaliers (et c'est reparti, je m'emballe à nouveau …). La beauté du lieu nous fait nous asseoir pour déguster de succulents sandwichs faits maison (jambon, fromage, tomate). Les mouettes et les goélands, à priori, aiment également ce type de repas. Mais pas question, c'est nos sandwichs !!! 

C'est au bout de 26 kms de vélo qu'on atteint notre nouveau camping Trion-Guen, se situant à 3 kms du Palais et 7 de Sauzon. Allez, petite pause montage de tente, et c'est reparti direction Sauzon. Mon Dieu que c'est agréable de rouler sans 20 kgs de bagage derrière soi ! Nous arrivons dans une superbe petite ville très colorée où l'eau est tellement claire que les gens se baignent dans le port. A 4 kms de là, se trouve la Pointe des Poulains (extrême nord de l'île), avec sa crique, son célèbre phare (souvent présent sur les affiches), et le fort de Sarah Bernard. Posez vos montures, baignez-vous, baladez-vous, vraiment ça vaut le coup !! Et en plus ça rime. Il est encore assez tôt, nous n'avons pas tellement roulé, mais nous préférons rentrer au camping laver un peu de linge, prendre de longues douches froides (pas de chance, même avec cette chaleur, il n'y a que de l'eau chaude). Mais ne vous inquiétez pas, la journée ne s'arrête pas là. On n'en a pas finit de Belle-île. 


Ah, quelle belle ................................ plage !

Ce soir, c'est resto sur le port du Palais. C'est un tel bonheur que j'en ai les larmes aux yeux ! Rien que de m'imaginer une table, une assiette et une serveuse, ça m'émeut !Nous vous conseillons donc "L'Odyssée" qui se trouve Quai Vauban où l'on mange de très bon couscous de la mer (filet de rouget, de saumon et de dorade sur lit de semoule et crème épicée). Pour cette exceptionnelle soirée, nous ne nous privons de rien : alors tout d'abord bière fraîche sur le port, kir en apéro, sancerre avec le repas. 

A vrai dire, à la fin du repas, nous craignons les 3 kms qui nous séparent du camping. Et pourtant, après une installation artisanale de nos lumières, nous avons littéralement avalé ces kms, au point que je dois arrêter Christelle qui passe devant le camping sans même le voir ! Au moins si les prochains jours, on a du mal à avancer, on sait ce qu'il nous reste à faire ! Enfin, résumé de la journée : 54 kms et 03h33 de vélo. Petite journée comme on les aime, enfin, comme je les aime !

 

   
  J3
Lundi 11 août 2003

Belle-île - Larmor-Plage
66.5 kms

3h37 de pédalage
19.7 km/h de moyenne

La phrase du jour "Qui dort aux côtés d'un mouton, n'espère même pas piquer un roupillon !". Hostile la nature !!! Ceci dit, le réveil dû être avancé pour cause d'embarquement à 09h35. Retour sur le continent ! Alors dès 07h00, on remballe, on déjeune et c'est parti pour 45 mns de navigation. Cette fois-ci rien à dire, le service de la SMM est impeccable, d'autant plus que le personnel à bord nous a reconnu et s'est particulièrement occupé de nous. Et perso, j'adore qu'on s'occupe de moi. Enfin, on n'est pas là pour parler de moi, mais de notre séjour.

Arrivés à Quiberon, on décide de poursuivre la côte dans l'autre sens. Vers Port-Haliguen, un Géant Casino nous ouvre les bras pour notre déjeuner. Alors que Christelle garde les montures, je me dirige d'un pas décidé vers le supermarché. Je ne peut pas encore me douter que plus de ¾ d'heure de queue m'attendent à la caisse. Du jamais vu, même le samedi midi chez Carrefour ! A présent ma pauvre Christelle, la journée va être très dure pour toi car il faut rattraper le retard. Nous parcourons la totalité de la presqu'île à une vitesse vertigineuse (comme le reste de la journée d'ailleurs), ce qui explique la fabuleuse moyenne d'aujourd'hui. Christelle m'en veut tellement que ça a failli être une cause de rupture ;-). 

Nous prenons à présent la route de Erdeven, mais la faim se fait ressentir. Alors direction Woodstock ! Ne vous inquiétez pas chers lecteurs, je vous explique. Au bout de 33 kms et 1h38 de vélo, la route nous mène vers la plage de Kerhilio. Et c'est là que nous traversons une chose que certains appellent camping, mais que je qualifierais plutôt de champs venant d'accueillir une réunion quelque peu illicite d'individus dont les pires épaves resteraient. Enfin, après l'effort, le réconfort : tomate mozzarella, céleri rémoulade, nectarine et le tout face à la mer dont nous profiterons après manger (comme tous les docteurs le préconisent ;-)).


S'il vous plait, c'est par où la mer ?

Mais nous entendons déjà nos montures faire chauffer les moteurs, alors direction Plouhinec, puis Riantec, et enfin, la petite bourgade de Pen-Mané. C'est ici que nous prenons un bac qui, en moins de 5 minutes, nous dépose dans le port de Lorient. Bon, je ne veux froisser personne, mais nous n'avons rien trouvé d'exceptionnel à voir dans cette ville, alors cap sur le Centre de Loisir de Kerpape à 10 kms d'ici où nous avons décidé de passer la nuit. A notre grande surprise, il est annoncé dès la sortie de Lorient en tant que " Centre de Kerpape ". Parfait mais ne serait-ce pas étrange ?

Effectivement, arrivés au cœur du Centre, nous voyons qu'il s'agit en fait d'un centre de rééducation pour personnes handicapés. Perso, je veux simuler un handicap pour enfin profiter d'un lit pour une nuit mais Christelle refuse. Mais ne vous offusquez pas, je plaisante bien sûr !

A deux pas de là, nous arrivons au camping mutualiste de Lomener, où la tout petite somme de 20 euros nous ait demandé. Très étonné, je demande à la personne à l'accueil à quelle heure passera le room service ce soir, ce qui ne la pas du tout fait rire !! Entre le Géant Casino du matin et le camping du soir, on est dans la journée "des jamais vu !". Mais la fatigue nous empêchant d'aller plus loin, on décide à contre cœur de s'arrêter là. Un accès à la plage en face de notre emplacement nous permet de souffler un peu (surtout que Christelle a mal digéré la presqu'île). Pour ne rien changer aux habitudes, bière fraîche au bar du camping. S'en suit un très bon spaghetti bolo que l'on digèrera durant de longues heures de sommeil.


Même sur la plage, je pensais à vous !!!

   
  J4
Mardi 12 août 2003

Larmor-Plage - Concarneau
77 kms

4h41 de pédalage
17.4 km/h de moyenne

Réveil difficile à 07h30, d'autant plus qu'il a sonné une 1ère fois à 06h30 (Merci Christelle !!!). Allez, à 08h50, on repart. On prend la D152 qui nous permet de longer de très belles plages. Les seules personnes que l'on croise sont des cyclistes qui nous saluent et nous félicitent (ça fait plaisir !). Arrivés à Guidel-Plage après 14 kms et 45 mns de vélo, on profite de cette matinée nuageuse pour s'asseoir au frais à la terrasse d'un café. Mais cette pause ne dure pas bien longtemps. Dès la sortie de Guidel-Plage, on entame de bonnes petites côtes, et au bout de 22 kms et 01h12, on passe au-dessus de la rivière "La Laïta" (ça fait pas russe comme nom ???). C'est sur ce pont que passe la frontière entre les deux départements. Alors adieu le Morbihan et à nous le Finistère !!!

C'est après la très belle traversée de la forêt de Cranoët que nous arrivons à Quimperlé au bout de 34 kms et 01h51 de route. Nous pouvons bien dire que si les routes d'hier n'étaient pas très agréables, c'est bel et bien compensé par celles d'aujourd'hui. Nous visitons le centre historique de Quimperlé, avec notamment la Maison des Archers et l'église dont le clocher séparé serait inspiré de celui du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Sur ce, on fait les courses pour midi et on remonte sur nos montures. Ouhlala, j'ai parlé trop vite, les routes ne sont plus du tout les mêmes ! Beaucoup, beaucoup de voitures ! Alors à Baye, on décide de s'arrêter manger un bon poulet, de la salade et des bananes. 


La Maison des Archers à Quimperlé. C'est moi ou ça penche ?

La remise en jambe est vraiment difficile, mais au 56e km, nous parvenons malgré tout à Pont-Aven, pays des peintres. Nous tenons à voir la Chapelle de Trémalo, mais une côte de plus d'1 km oscillant entre 10 et 14% nous attend. Je m'y atèle avec fougue et panache comme un viking qui part au combat, et j'y parviens sans poser pied à terre. Ce n'est pas le cas de tout le monde, mais je ne suis pas une balance, je ne dirais rien ;-). Passons … Une très belle expo sur Gauguin nous attend au sein de cette chapelle typiquement bretonne. On y a appris plein de choses. Saviez-vous que quand Gauguin peignait des tahitiennes, il s'agissait bien souvent de la Vierge Marie ? C'est cadeau, je vous fais pas payer ! 

Bon, maintenant, cap sur Concarneau et sur le camping du Moulin d'Aurore. Nous y parvenons après 77 kms et 04h41 de route. Il est 16h44, nous allons monter la tente, prendre de bonnes douches bien méritées, puis aller dans le centre-ville pour se faire un bon petit resto. Crêpes ou poissons ? Nous hésitons ! Un petit sentier part du camping, longe la côte et nous amène à un bac qui en moins de 5 mns nous dépose au cœur de la Ville Close de Concarneau. Et me croirez-vous, nous sommes à pieds ! Et oui, nous avons laissé nos montures au camping. Mais les premiers pas sont délicats, nous avons quelque peu oubliés la technique pour marcher. En fait, c'est pas compliqué, il suffit de mettre un pied devant l'autre et de recommencer. C'est comme le vélo, ça s'oublie pas ;-) !!


Oyé, oyé braves gens, pénétrez dans la Ville-Close de Concarneau !

Visite de la Ville Close et de ses remparts. Il ne manque plus que les costumes, et on se croirait vraiment dans un village celte de l'époque. On se permet même une brève incursion dans le musée du chocolat, mais on préfère ne pas trop en dire : la balance en parlera d'elle-même à notre retour. Puis on n'échappe pas à notre rituel de la bière fraîche sur le port avant de s'asseoir à la terrasse du restaurant "La Porte au Vin" : correct mais rien d'extraordinaire (par contre, le sancerre est toujours aussi bon). Sur ce, vers 23h15, nous retournons au camping pour quelques heures de sommeil.

 

   
  J5
Mercredi 13 août 2003

Concarneau - Plouhinec
76 kms

5h00 de pédalage
15.2 km/h de moyenne

Pour ceux qui aiment les routes vallonnées, nous vous conseillons vraiment de rejoindre Forêt-Fouesnant. Comme on dit, vous en aurez vraiment pour votre argent ! Vous traverserez notamment le mur de Beg-Menez (400 m à 15%), et j'ai beau être matinal, ça fait mal !! Et puisque ça ne suffit pas, on recommence jusqu'à Grand Halte où une gentille petite départementale nous amène à Quimper. Ces 28 premiers kms en 1h50 de pédalage vont certainement laisser des traces dans la suite de la journée : un bon entraînement pour les Monts d'Arrée dans quelques jours. Sinon, pendant que j'y suis, si un jour vous arrivez à Quimper par cette route, ne suivez jamais le panneau "Centre Ville". On s'est retrouvé sur un genre de périphérique avec des échangeurs de partout, des voitures qui roulent à pus de 100. On flippe vraiment pendant 4/5 kms. 

Mis à part ce petit souci, le centre historique de Quimper est vraiment superbe. On se promène dans toute la vieille ville, on déjeune sur un bout d'herbe (puisque le soleil retape à nouveau aujourd'hui), puis on reprend notre route direction Plouhinec. 

Au 43e km, petite pause photo devant la belle église de Pluguffan. Je sens tout de suite que les jambes ne sont pas là et que l'après-midi va être dure. Effectivement elle l'est, d'autant plus que les côtes ne manquent pas. Mais la vue n'est pas désagréable puisque la route est très belle et que je vois en permanence Christelle de dos ;-) ! Tant bien que mal (en prenant sa roue), nous parvenons à Penhors mais la partie de montagnes russes débutée depuis ce matin ne s'achève pas là. Ainsi, je ne pense plus qu'à une chose : le rituel de la bière fraîche de ce soir. Et là, arrivés au camping : surprise, pas de bar et pas de commerce à moins de 2 kms ! Booouuuuhhhh !!! Quelle journée !!! En plus, je serais obligé de doubler le rituel demain ;-). Alors que l'on prépare le repas du soir, la météo décide de nous envoyer 3 petites gouttes de pluie sous un ciel ensoleillé. La Bretagne nous réserve vraiment de jolies surprises. Mais ça ne nous empêche pas de manger quelques rondelles de saucisson, des blancs de poulet à la tomate et basilic avec des spaghettis. Ces 76 kms en 05h00 nous emmènent tout droit vers une bonne nuit de sommeil. Alors dodo, et demain à nous le pays de Cornouaille.


Les touristes sont plus intéressés par nos vélos que par la Cathédrale de Quimper. C'est grave docteur ?

 

   
  J6
Jeudi 14 août 2003

Plouhinec - Locronan
82 kms

5h10 de pédalage
16 km/h de moyenne

Pays des brumes nous voilà !
En effet, après s'être levé comme tous les matins à 07h30, nous avons pris la route vers 09h00 direction la Pointe du Raz. Au bout de 7 petits kms, nous avons traversé le port de pêche d'Audierne. Christelle tenant à voir une vente de poissons à la criée, nous nous arrêtons et demandons renseignements à un couple qui nous regarde béat "Mais c'est le soir, au retour des bateaux !". Attention Bretons danger, les parisiens sont de sortie !!! Donc, après s'être tapé une bonne honte (merci Christelle), on repart sur nos montures. 


La Pointe du Raz. Enfin il paraît !!

Les paysages sont magnifiques. Embrumés mais magnifiques. De biens bas nuages nous empêchent d'être subjugué par le splendide spectacle que peut nous offrir la Pointe du Raz, mais le peu que l'on voit nous donne malgré tout du baume au cœur. Nous avons fait 24 kms en 01h30, et la journée est bien loin d'être finie. On décide de suivre la baie des Trépassés où 2 kms à plus de 10% nous mènent jusqu'à la Pointe du Van. La météo change. A présent la brume persiste au-dessus de l'eau tandis qu'un magnifique ciel bleu surplombe nos têtes. 

C'est sur ce très beau site qu'il faut que je vous raconte une anecdote. Ce n'est qu'un tout petit sentier qui va jusqu'à la Pointe du Van, et soudain, alors que je suis à l'arrêt, mon vélo se met à pencher sur la droite. Mes pieds n'ont pas trouver de meilleur moment pour rester coincer dans les cale-pied ! Ca devait faire joli de derrière : un cycliste à l'arrêt qui tombe comme une … sans même essayer de se ressaisir !! Allez-y rigolez, rigolez … c'est beau de se moquer !

Bon, il nous reste environ 45 kms (26° et gros soleil) à parcourir jusqu'à Locronan et il va bientôt falloir penser à manger. Ce que l'on fait peu de temps après Cléden près de la Chapelle de Langroas. Dès la reprise, le soleil relaisse une nouvelle fois sa place à de gros nuages, et la crainte de perdre ses jambes comme hier après le déjeuner fait son apparition. Mais non, figurez-vous qu'aujourd'hui elles sont bien là ! Alors jusqu'à Douarnenez, pas grand-chose à signaler mis à part des couinements en provenance de mon pédalier qui m'irritent légèrement. A Douarnenez, notre seule pause se fait chez un réparateur vélo qui nous dit "Ah bah ça, c'est l'métal qui joue, j'peux rien faire moi !!". Bon bah génial, encore 10 jours de grincements, et au retour faudra directement m'interner. Enfin… Le centre ville ne nous attire pas plus que ça, et on préfère se rendre à Locronan. 

Les 12 kms qui séparent ces 2 villes sont véritablement assassins. Que de la côte ! D'autant plus qu'avant l'entrée dans Locronan, les indications jusqu'au camping nous font faire un tour intégral de la ville. Si vous y allez, n'hésitez pas à couper la ville par le centre. Nous parvenons dans la douleur (surtout pour la pauvre Christelle qui ne passe pas sa meilleure journée) à atteindre notre camping, et ce soir … tintintin … suspens … resto !!! Chers lecteurs, si vous vous souvenez de la journée d'hier, ce soir je dois doubler le rituel de la bière fraîche. Et oui, je n'ai qu'une parole ! 

Avec toutes les calories que ces 82 kms et les 05h10 de vélo ont du nous voler, on peut bien se permettre de petites folies. Alors ce soir, c'est bière, crêpes et cidre ! Pour la seconde fois du séjour, on utilise la technique de la marche à pied (d'ailleurs toujours sur le système du pied devant l'autre) pour aller visiter cette ville d'un autre temps. Tout est en vieille pierre. Les engins motorisés n'ont pas le droit de circulation. Seule une calèche traverse la place principale. La sérénité règne. Peut-être la Duchesse Anne en personne va apparaître au coin d'une ruelle ? C'est très impressionnant. On mange finalement d'excellentes crêpes chez Breizh-Izel sur la Place de l'Eglise et retour au camping pour gros dodo.


Oyé, oyé braves gens. Bienvenue à Locronan !

 

   
  J7
Vendredi 15 août 2003

Locronan - Le Faou
46 kms

2h57 de pédalage
17.8 km/h de moyenne

Ah, quel bonheur au p'tit-dej de manger de succulents croissants et pains au chocolat. C'était une bien bonne idée de les commander hier soir au camping ! Nous n'arrêtons plus, c'est festin sur festin ;-) ! En fait, on a surtout intérêt à prendre pas mal de force car la journée s'annonce très dure. Et oui, 1er col aujourd'hui : le Menez Hom, 2 kms à 9/10 %. Y arriveront-ils sans poser pied-à-terre ? … tintintin … suspens … (je l'aime bien cet effet de style !). 

Au 7e km, on décide de s'arrêter acheter à manger à Plovenez-Porzay. Nous préférons prévoir car nous sommes le 15 août et on ne va pas croiser beaucoup de villes. Donc, après ces achats pour le midi et pour le soir, cap sur Plomodiern. Jusqu'à cette ville, rien à signaler. Par contre, comme dirait l'autre, c'est après que ça a commencé à merder ! Les 2 kms qu'annonçait notre gentille carte Michelin se sont gentiment transformés en 5 kms sur le terrain. Nous finissons malgré tout à parvenir au sommet des Montagnes Noires : le Menez Hom. Mais bon, nous avouons, il y a eu un passage dans les 14% sur 100m où nous avons du poser pied-à-terre. Mais attention, que je ne vous prenne pas à le répéter ;-) ! 


Le Menez-Hom. Une bonne bouffée d'air pour la suite de la journée ...

Nous voici donc sur ce superbe site culminant à pus de 330m. On a la chance d'avoir un temps assez frais et pas embrumé pour découvrir un paysage extraordinaire. On surplombe toute la baie de Douarnenez, la Cap de la Chèvre, l'anse de Poulmic, l'estuaire de l'Aulne, et enfin les Montagnes Noires. Oooouuuuaouh !!!! Pendant la montée, on a hésité un court instant, mais alors il aurait été dommage de rater ça. Bon, il est bientôt 12h, nous avons roulé 1h35 et parcouru 22.5 kms. Un petit creux commence à se faire ressentir dans le ventre de Christelle (mais est-ce- utile de le préciser ?). Mais ce n'est qu'au bout du 36ème km qu'on s'arrête. La route qui nous conduit au Pont de Térénez est tellement jolie qu'on ne voit pas le temps passé (d'autant plus que ça descend quand même pas mal). C'est donc du côté de Treuzeulom (pour ceux qui ont une carte devant les yeux bien sûr, car si on n'est pas natif du coin, on ne peut pas connaître) que l'on s'arrête manger. Au menu salade de riz au thon, salade camarguaise (vous prenez un peu de tout, vous remuez, et vous avez une très bonne salade camarguaise), saucisson, yaourt et brugnon. C'est pas gagné pour la reprise, mais bon on n'a pas le choix, Daoulas nous attend. Et bah, il va nous attendre longtemps Daoulas. La 1ère côte assène de véritables coups de massue sur le crâne de Christelle. Malgré la belle corniche qui nous mène au Faou, l'envie de nous arrêter nous prend. Je vous entends d'ici chers lecteurs à polémiquer sur nos capacités physiques, à dire "Oh, les petits joueurs !!" Et bah, figurez-vous que l'on est à une semaine de route, plus de 500 kms de parcouru, plus de 31 heures de pédalage, et là, on cale ! Alors on va dire qu'aujourd'hui, on va stopper à 46 kms de route et 2h57 de vélo au camping de Seillou (4 kms avant le Faou). Ce soir, au programme, c'est pâtes et dodo. Le pire, c'est que demain, on va également passer une journée très courte puisqu'on va chercher Sandrine à la gare de Brest à 15h30. Nan mais j'vous jure, y'a plus de jeunesse !!!

 

   
  J8
Samedi 16 août 2003

Le Faou - Brest
56 kms

3h38 de pédalage
16.5 km/h de moyenne

Boudiou qu'il aura été difficile ce réveil. Bien qu'on se soit couché très tôt, j'ai très mal dormi. Une espèce de conjonctivite est venue me gâcher mes quelques heures de sommeil ainsi que ma beauté naturelle (si, si, je vous jure !!). Peut-être est-ce le fait d'avoir passé les 60km/h sans lunette hier ?? Comment, je ne vous l'ai pas encore dit ?? Ah bon ?? Ce n'est pas étonnant, je n'aime pas me vanter !! Enfin, à faire le malin (et le con, d'ailleurs on peut le dire), on se réveille avec la tête d'un monstre de mauvaise humeur. Mais comme une relative petite journée nous attend, le moral reprend vite le dessus. Dès le milieu de l'après-midi, notre 3ème acolyte, j'ai nommé Sandrine, va nous rejoindre en gare de Brest. Et oui, chers lecteurs vous savez ce que ça veut dire ! Votre cher "conteur remplaçant" (en l'occurrence moi) va laisser sa plume dès ce soir à votre auteur préféré (en l'occurrence Sandrine). Alors quoiqu'il arrive jusqu'à ce soir, j'espère que cette première semaine en notre compagnie ainsi que celle de mon stylo ne vous aura pas déplu.

Enfin, trintrin habituel : réveil, petit-dej, rangement, et hop toutes voiles dehors, cap sur Brest. On commence par une petite pause pharmacie au Faou. Et oui, collyre oblige ! C'est au bout de 22 kms qu'on arrive à Daoulas. On vous conseille vivement d'aller voir l'abbaye en passant par le centre historique. C'est très pittoresque. La gigantesque porte du cimetière vaut vraiment le coup d'œil. Nous retournons dans le centre prendre un petit café et jus de fruit, manger une galette au pruneau et un pommée breton. Et ça aussi Christelle vous le conseille ;-) ! Et bah oui, après 1h20 de vélo, il faut recharger les batteries. On continue ensuite sur la D35 qui longe la N165. On traverse Loperhet et la Zone industrielle de Plougastel-Daoulas qui ne nous laisseront pas un souvenir exceptionnel pour enfin arriver à Pont Louppe où on s'arrête manger. 


En fait, le Pont de l'Iroise, c'est celui qu'est suspendu à côté. Mais chut .... Faut pas l' dire !

D'ici, nous avons une vue imprenable sur le pont principal : Pont de l'Iroise. Au menu, sandwichs faits maison (exactement les mêmes qu'aux aiguilles de Port Coton à Belle-Île, mais sans l'attaque des goélands). Nous en sommes pour l'instant à 35 kms en 2h12. Une petite sieste s'impose pour Christelle tandis que moi, je suis en train d'écrire ce que vous lisez. Ahahah !! Notre arrivée sur Brest est plutôt morose. En effet, nous avons beaucoup longé la banlieue, Océanopolis, puis le Port de Commerce pour enfin monter sur la gare. Et ben, je ne veux pas heurter la sensibilité des brestois, mais on a tout de même eu l'occasion de croiser des villes plus attrayantes. Il est vrai que Brest a subi des désastres et donc les destructions de la guerre. 

Enfin, l'heure des retrouvailles avec Sandrine a sonné. Et c'est à 15h42 que le TGV arrive. Comme dans le TGV, il n'y a pas de fourgon pour les vélos, obligation pour elle de démonter son vélo et de le mettre dans une housse. Donc, après sa descente du train, 1ère chose à faire : monter la monture ! Au bout d'une vingtaine de minutes, on peut dire que ça ressemble à un engin à deux roues, alors direction le camping. Nous avons fait 56 kms et 3h38 de vélo aujourd'hui.

Chose promise, chose due ! A présent, ma chère Sandrine, je jette l'encre pour laisser nos lecteurs voguer au gré du vent de ta plume.

 

 

   
  J8
Samedi 16 août 2003

Banlieue parisienne – Sainte-Anne du Portzic
9 kms

Ce matin, Christelle et Greg m’ont appelé. Il est 9h00 et ils sont à 40 km de Brest pour me retrouver à la gare cet après-midi, comme prévu. 


Tout un déménagement...!

Me voilà avec un vélo démonté-emballé, quatre sacoches et deux boudins avec tente et duvet, direction, en voiture bien sûr, la gare Montparnasse. Pourquoi, me direz-vous, un tel déménagement ? Tout simplement parce que pour nous les cyclos, un seul train acceptant les vélos pour Brest circule chaque semaine. Il s’agit du vendredi soir assez tard. Pour couronner le tout, le vendredi étant férié en ce 15 août, ce train a été avancé au jeudi soir. Ayant des obligations professionnelles, je ne pouvais le prendre. Me voilà donc dans l’obligation de prendre le TGV dans lequel les règles imposées pour charger son vélo ne sont vraiment pas adaptées. Alors à quand plus de trains pour les vélos, surtout en période de grandes vacances !

A 9h45, je suis à la gare accompagnée de mon papi (toujours le super staff qui nous entoure !) qui me donne un précieux coup de main pour trimballer un vélo de 17 kg dans sa housse avec pour la porter une petite sangle qui me cisaille l’épaule. C’est une horreur, ça commence bien !
Le train s’affiche à 10h30 pour un départ à 11h05. Voiture 17, argh, à l’autre bout du quai. La mise en rayon est délicate avec un vélo qui rentre tout juste et des gens qui veulent absolument mettre leur grosse valise dessus ou dessous (ce qui est déjà mieux).
Toute la durée du voyage (4 heures 40), je suis restée sur le strapontin pour surveiller tout ça et j’ai commencé à trouver le temps bien long. Un petit sandwich SNCF (ah, pléonasme !) pour patienter ! A partir de Rennes, je suis plus décontract’ car il y a beaucoup moins de monde.

A Brest, à 15h42, Greg et Christelle sont là avec un chariot pour débarrasser tout le bazar. Je suis super heureuse de les retrouver pour cette deuxième semaine. La première a dû être bénéfique car ils ont une mine superbe.

Retour aux réalités, c’est le remontage des roues, pédales, béquille, remettre le guidon droit… Nous quittons la gare vers 16h15 direction Sainte-Anne du Portzic pour y dormir. Ca monte, ça monte et ça n’a pas fini de monter pour les premiers jours de cette semaine. Dure mise en jambe ! Nous passons au niveau de l’Arsenal et quittons Brest. Petit regonflage de pneus dans une station où on ne souhaite visiblement pas trop nous accueillir, mais on aime s’imposer lorsque c’est nécessaire.
Bref, nous voilà au camping où je reprends vite mes petites habitudes de montage de tente, démontage de sacoches…

Voilà, premiers tours de roue, premier camping et repas sur réchaud dont la recharge nous lâche, première nuit sous la tente. 22h30, bonne nuit…en musique ! ! !


Buvons encore une dernière fois... On a fêté nos retrouvailles...

Tarif du camping : 14,50 €

 

 

   
  J9
Dimanche 17 août 2003

St Anne du Portzic – Telgruc s/Mer
71 kms

Il faut se réveiller à 7h00 car le bateau est réservé pour la presqu’île de Crozon (ils ont fait ça bien en mon absence !) et part à 10h00 de Brest (8€/pers et 3€/vélo). Il fait plutôt beau mais le temps se couvre vite, pas tant de nuages, mais plutôt d’une brume épaisse qui rend l’atmosphère un peu fraîche.


Par un beau matin au bord de la mer !

Le gérant du camping nous indique la route qui longe la corniche et l’arsenal pour rejoindre le port. Il y a un tronçon en sens interdit mais bon… Ca en vaut la chandelle ! L’arsenal est impressionnant avec d’énormes navires et une sorte de ville dans la ville !
D’après un dépliant de la Société Maritime Azénor, nous devons nous rendre du côté d’Océanopolis pour embarquer. Nous arrivons là-bas, il y a bien la société mais on nous dit qu’il faut retourner au port de commerce, OK, 4 km dans l’autre sens. Et toujours pas de " vrai " p’tit dej’ car toujours pas de gaz !

Nous embarquons sur une mer calme mais sans horizon tellement le brouillard est épais. De temps à autre, le soleil tente une percée mais sans grand succès. Après 25 minutes de traversée, nous sommes à Le Fret. Nous avons longé l’Ile Longue, camp militaire, avec accostage et photos strictement interdits.
A Le Fret, le soleil est là, et nous profitons d’une terrasse pour un café, chocolat… selon les goûts de chacun. Et c’est parti… Direction la Pointe des Espagnols via Saint-Fiacre et Roscanvel. Montées et descentes se succèdent tranquillement et nous atteignons rapidement la Pointe. La vue y est encore dégagée mais le brouillard n’est pas loin et un kilomètre plus loin, nous sommes dans la purée de pois accompagnée d’un léger vent bien frais.
La route est facile et après plusieurs virages et paysages de landes, nous redescendons sur Camaret s/Mer.
Nous nous ravitaillons juste à temps (on est dimanche !) mais razzia sur le gaz, plus de recharge.
La rue du port est animée, des artisans tiennent des petits stands. Nous mangeons sur le port et le soleil se montre.

Nous reprenons difficilement la route vers la Pointe de Pen-Hir et attaquons avec une côte. Nous passons devant l’alignement de menhirs de Lagatjar sans nous y arrêter car il y a du monde.
La pointe est, elle aussi, malheureusement en plein brouillard et nous avons du mal à deviner les Tas de Pois, trois îles au bout de la pointe. Quelques grimpeurs sont dans la paroi. La plage de l’anse de la Pointe de Pen-Hir à l’air magnifique mais on ne se rend pas bien compte vu le peu de visibilité !

Nous retournons sur Camaret pour reprendre la route de Crozon. Nous sommes sur la D8 qui est un peu trop roulante ! Les voitures passent vite et près. Nous descendons souvent dans des anses, ma foi très jolies, mais qui demandent à être remontées avec de grosses côtes qui cassent bien les jambes. Mes deux compagnons ont la pêche avec la semaine écoulée mais moi qui débarque…


Ligne de départ des 24 heures du Mans vélos ! ! !

Crozon, petit vide grenier, c’est la fête, ambiance bombardes et cornemuses.
Nous choisissons de quitter la D8 pour reprendre la petite route côtière par la Pointe de Trébéron, la plage de l’Aber, Kersaniou… Petit arrêt au bord de la route où nous avons le privilège d’observer deux hermines. En Bretagne, c’était la moindre des choses !
Nous devions aller jusque Pentrez mais pour mon premier jour, je suis lessivée et mes cuisses me tirent. Je demande donc à Greg et Christelle de s’arrêter à Telgruc s/Mer. OK, nous finissons au camping l’Armorique avec une vue magnifique sur la Pointe du Bellec qui finit par se dégager.

Il est tôt et nous nous laissons attirer par la piscine. Trop froide, nous renonçons.
Nous faisons un point sur la route du lendemain puisque cette année Greg est aussi là pour assurer la lecture de carte avec moi. Quant à Christelle, elle se laisse mener les yeux fermés… ou presque.

Sans ravitaillement et sans gaz, nous commandons trois steaks/frites au camping et là-dessus, nous allons vite faire une bonne nuit !

Tarif de l’auberge : 23,50 €

 

 

   
  J10
Lundi 18 août 2003

Telgruc s/Mer - Huelgoat
73 kms

Le réveil sonne à 7h00 car nous souhaitons arriver tôt ce soir pour se balader un peu, à pieds cette fois-ci ! Toujours sans gaz, nous prenons le petit déjeuner au bar du camping à 8h00. Quelques gouttes sont tombées. Le ciel est noir mais l’horizon dégagé.

Nous remontons dans le centre de Telgruc pour finalement couper par la D887 qui nous emmène directement à Châteaulain en 25 km… de brouillard et bruine. Nous finissons par mettre lumières et bandes réfléchissantes de peur que les voitures ne nous voient pas.
Nous passons au pied du Ménez-Hom que Christelle et Greg ont gravi la semaine d’avant, mais là, nous n’en voyons pas le sommet.
Vers 9h45, nous sommes à Châteaulain et allons nous ravitailler pour tenir jusque demain matin. Et en plus, il y a enfin du gaz ! Quel luxe !

Nous repartons par la D887, direction Pleyben mais tournons rapidement à gauche sur la D48 pour quitter la grande circulation. Nous essuyons une averse mais rien de grave, et la brume a complètement disparue. Nous nous arrêtons chez des gens pour demander de l’eau et ils nous donnent gentiment de l’eau fraîche en bouteille. L’eau du robinet, nous dit-on, est très mauvaise et chlorée. Mais comme on ne peut pas se trimbaler avec le pack, pour nous c’est souvent l’eau du robinet…


Vision chaotique du chaos granitique.

Nous alternons montées et descentes dans des paysages sympas et des passages agréables en forêt. Nous nous faisons, sur cette route, une frayeur avec un chien qui nous course (inconvénient des petites routes où il y a des fermes !). Dernière très grosse côte avant Brasparts et nous mangeons sur la place de l’église. Nous repartons assez vite car nous avons froid, mais avant, petite visite de l’église à la voûte et charpente hallucinantes.

Nous reprenons notre route vers Loqueffret par la D21 puis par une toute petite route magnifique traversant des forêts de hêtres et de chênes tortueux. Merlin serait-il aussi passé par là ?
Après le repas, les jambes sont plus lourdes mais nous arrivons assez rapidement à Loqueffret. De là , nous reprenons la D14 pour notre destination finale : Huelgoat. Une magnifique descente nous attend, très longue. Nous croisons quatre cyclos dans l’autre sens, qui donc, la montent !
Mais pour nous, la côte de 3,5 km arrive aussi et je la sens passer. Comme d’habitude, Christelle et Greg m’attendent en haut. Nous sommes à 2,5 km de Huelgoat et il est 16h30. Petit tour et ravitaillement de pain sur la place et nous allons au camping du lac… au bord du lac évidemment.

Nous montons les tentes et repartons à pieds (on n’en a pas encore eu assez !) pour la balade de rochers, espèce de chaos granitique sculpté par la rivière d’argent. Nous pouvons descendre dans une grotte, soulever un bloc énorme appelé " La roche tremblante " qui poussé en un point précis bouge légèrement. Il y a du monde mais ça vaut le détour car c’est un chouette coin impressionnant.
Nous prenons un verre sur la place et finissons tranquillement la soirée avec les nuages flamboyant éclairés par le rougeoiement du couchant…


Greg ou Obélix ? Démonstration de force pour faire bouger la Roche Tremblante...

Tarif du camping : 11,68 €

 

 

   
  J11
Mardi 19 août 2003

Huelgoat – Henvic
72 kms

 


Quand on partait sur les chemins, à bicylette...

Levés à 7h00 car les terribles monts nous attendent ! Il fait très gris mais pas brumeux. Nous nous faisons " engueuler " par la tente d’à côté à cause du bruit que nous avons fait. Nous nous excusons mais il faut dire que replier notre paquetage à 7h00 du mat’ n’est jamais très discret ! Malgré tout, nos excuses ne seront pas acceptées…

Nous rejoignons Brennilis par les chemins de traverse. Nous y trouvons un joli tumulus, sorte de chambre funéraire, à priori peu nombreuse dans la région.
Toujours par les petites routes, nous remontons sur La Feuillée où nous nous ravitaillons pour le midi. Nous prenons ensuite la route de Litiez, un tout petit lieu-dit en quittant la D764.
La fin de la route pour le Roc’h Trévézel est en fait un chemin mais qui se pratique relativement bien. Il faut de temps en temps mettre pied à terre pour les raidillons ou les cailloux mais rien de méchant. Nous croisons le maréchal-ferrant sur le chemin qui œuvre en plein champ avec tout son matériel dans le véhicule. Ce chemin est superbe, à travers la lande des Monts d’Arrée. Nous nous arrêtons pour admirer la vue sur le Lac St Michel, lac réservoir électrique immense.

Nous voilà au Roc’h. Nous finissons l’ascension à pieds par un petit sentier et la vue là-haut est magnifique. Nous apercevons le Mont St Michel (des Monts d’Arrée !). Nous poursuivons notre route, d’abord par un sentier comme pour la montée, mais qui se finit en cul de sac. Il faut remonter les vélos. Dur ! Nous trouvons enfin le bon chemin et, par de toutes petites routes superbes nous rejoignons Ste Brigitte où nous nous arrêtons pour manger. Le soleil est maintenant bien présent et la crème solaire est sortie.


383 mètres d'altitude, nous dominons les paysages bretons !

Une heure après (on s’est permis une sieste), nous poursuivons sur St Thégonnec où nous avons décidé de nous arrêter pour visiter le cloître qui regroupe l’église, la chapelle, l’ossuaire… C’est un site magnifique.
Il est 14h50, et nous décidons que c’est l’heure du goûter. Une bonne excuse pour un bon kouign-aman ! ! !


Il faisait vraiment artichauts ce jour-là au soleil ;-)

Allez, il reste de la route. Décidément, nous aimons les toutes petites routes pour rejoindre Penzé, avec un passage par une ruine de château très en ruine ! Grosse côte qui tue et nous arrivons sur un plateau qui dit que nous sommes entrés dans le pays de Léon. Terre de maraîchage, avec notamment choux-fleurs et artichauts.
Nous rejoignons Locquénolé mais finalement il n’y a pas de camping. Il faut aller jusque Carantec et il est déjà 17h30. Nous longeons la Rade de Morlaix magnifique avec au bout, Carantec et les nombreuses îles.

Argh, encore une bonne côte finale et nous sommes à l’entrée de Carantec. Malheureusement, aucun des deux campings ne va, notamment parce qu’ils sont hors de prix (exemple, Les Mouettes 35€ pour trois !). Nous n’avons pas à manger pour ce soir ! Il faut retourner sur Henvic, pas loin de là !

Ravitaillement à l’épicerie/boulangerie du village et camping municipal très sympa où on nous garde notre cidre au frais !
Douche, repas, lessive et beau couché de soleil avec un ciel violet (d’après Christelle, mais ceci n’engage qu’elle).

Tarif du camping : 7 €

 

 

   
  J12
Mercredi 20 août 2003

Henvic – Brignogan
78,5 kms

Grasse mat’ jusque 7h30 ! Nous découvrons un grand beau soleil en sortant de la tente. Nous descendons sur Carantec dans une petite fraîcheur matinale. Nous nous rendons sur un point de vue nommé " la chaise du curé ". De là, nous avons une superbe vue sur l’entrée de la Rade de Morlaix et l’Ile Callot. Pour se rendre sur cette île, il faut emprunter une chaussée submersible à marée haute. Nous souhaitions nous y rendre mais les horaires de marée ne correspondent pas et nous regardons la route qui se fait recouvrir rapidement. Ce n’est pas grave, il nous reste l’Ile de Batz.


Suivez la route vers les profondeurs de l'océan.

Nous sommes obligés de prendre un petit bout de la D58, très roulante, mais nous la quittons rapidement pour rejoindre St Pol de Léon par la côte.
A St Pol, la ville est très animée. Nous faisons un tour dans la cathédrale, puis à la chapelle. Pour 1€, nous montons au clocher. 40 mètres de haut qui, par le beau temps que nous avons, nous offrent une vue exceptionnelle sur le Pays de Léon !
Nous rejoignons ensuite Roscoff. Ravitaillement puis direction le Vieux Port pour l’embarquement vers l’Ile de Batz. Je ne sais pas pourquoi mais on s’imaginait cette ville moins pittoresque, mais le Vieux Port est plutôt joli.
Nous allons chercher les billets pour un aller-retour pour Batz (6€/pers et 5€/vélo). Et bien vous savez quoi ? On se les est fait rembourser ! Et oui, l’accès au bateau, ce sont des marches, accès direct à la mer si vous ratez votre coup, super raide… La totale ! En plus le gars nous demande de défaire toutes les sacoches ! Petits joueurs, on abandonne, déçus d’être si proche.


Qui a dit que le cyclo n'aimait pas l'eau ? Arrêt baignade !

Du coup, nous allons manger au bout de l’embarcadère de marée basse. Soleil magnifique et Ile de Batz à portée de roues…
Nous continuons la côte vers Santec via Kerestat et Pouldu. Nous ne sentons pas le soleil qui tape du fait d’un petit vent frais qui nous donne parfois la chair de poule.
Nous retrouvons la côte au niveau de Sibiril. Un monsieur nous a indiqué une petite plage paradisiaque au niveau de Kerfissien : la plage des Amiets. C’est une sorte de crique avec un banc de sable courant de la plage à une petite île, avec une eau bleu turquoise. Nous faisons un arrêt baignade. Vite fait car elle n’est quand même pas chaude alors juste un petit plongeon pour Greg et moi.

Il faut repartir car il reste de la route. Direction Plouescat. Nous nous y arrêtons pour faire un petit goûter sous les Halles en bois magnifiques du centre ville. On galère un peu pour trouver notre route. Finalement, nous tombons sur la D10 puis la D110 pour éviter la circulation et se rendre par le chemin des écoliers à Tréflez par Lochrist.

Nous remontons à Goulven puis, par la côte, nous gagnons Plounéour-Tréz. Là, nous cherchons le raccourci car il est tard et nous en avons plein les pattes. Avant d’arriver au camping, nous passons devant un menhir impressionnant de huit mètres de haut. C’est le Men Marz (Pierre du Miracle), l’un des plus hauts de Bretagne, classé monument historique. Il a la particularité d’être surmonté d’une croix. Ceci date de l’époque où les moines évangélisateurs, considérant les menhirs et les dolmens comme des édifices païens, en ont christianisés certains.

Le camping est bien plein et nous essayons de trouver l’emplacement qui sera suffisamment calme. Nous repartons par la plage pour aller manger dans une crêperie, et nous allons nous coucher le ventre bien plein.


Euh, s'ils lâchent, ça s'écroule ?

Tarif du camping : 13€

 

 

   
  J13
Jeudi 21 août 2003

Brignogan – Lampaul Plouarzel
79 kms

Encore une grasse matinée jusque 7h30, le luxe ! La nuit a été plutôt bonne mais très humide. La tente est trempée. Il fait encore très beau mais aussi très frais.

Nous partons en direction de Kerlouan puis par la D38 vers Kernilis. Nous faisons un arrêt au pied du grand menhir que nous n’avions pas pris le temps de bien observer la veille. La route est tranquille à travers champs, mais nous pédalons nous aussi à un rythme tranquille. Et puis depuis hier, le vent se fait sentir et il faut un peu plus lutter pour avancer.
A Lannilis, c’est le moment du ravitaillement pour le midi. Nous décidons d’aller manger du côté de St Pabu, à la Pointe de Kervigorn pour avoir vue sur la mer. Nous empruntons une impasse et demandons l’autorisation aux voisins de manger sur une pelouse-parking plus ou moins privé.
Vue superbe, chaleur et soleil.


Tout petits cyclos face à l'immensité des océans.

En remontant, nous demandons de l’eau à une dame qui nous propose même des biscuits et le repos dans ses chaises longues. Ca aurait été avec plaisir mais il nous faut avancer !

Nous poursuivons sous une bonne chaleur qui nous oblige à nous crémer souvent.
Landunvez par la route côtière, une hermine qui tente une traversée devant nous… Que demander de plus ?
Et la route continue vers Porspoder pour le ravitaillement du soir et matin.
Juste après, nous quittons la D27 sur la gauche pour aller voir dolmens, menhirs et la Chapelle St Ourzal qui veille sur les marins en mer, fait marcher les enfants et fait trouver une bonne épouse aux jeunes hommes… 

Nombreuses histoires et légendes de Bretagne, on ne s’en lasse pas !
Lanildut, 17h45 ! On en a pleins les pattes ! Nous voulons couper au plus court pour Lampaul et prenons donc de petites routes. Je fais je ne sais quelle erreur de carte et nous voilà trop bas, beaucoup trop bas, bloqués par un bras de mer. Je leur fais prendre un chemin de terre et … une barre de céréale car on est vidé, on n’a plus d’eau… La fin de journée qui casse.

Un monsieur nous dit que c’est tout droit. Les dernières côtes ont raison de moi. Nous trouvons le camping, vue sur la mer. Bon repas, avec vin rouge s’il vous plaît !

Tarif du camping : 9,85€

 

 

   
 

J14
Vendredi 22 août 2003

Lampaul-Plouarzel – St Renan
51,5 kms

Allez c’est la fête, encore une grasse mat’… jusque 7h30 ! Nous avons été bercés toute la nuit par la corne de brume et effectivement, ce matin, l’horizon est bien cotonneux ! Du coup, avec ce brouillard, il y a comme une petite bruine qui nous rafraîchit.

Nous partons par la route côtière mais ne nous arrêtons finalement pas au phare de Trezien ni à la Pointe de Corsen vue que l’on n’y voit rien ! ! !
Nous faisons une descente géniale qui annonce une côte géniale à Ilien. Nous avons tous les trois les jambes lourdes et l’impression de scotcher à la route. C’est sûrement le temps qui nous anéantit un peu.

Par contre, nous sommes tout à fait décidés à faire la Pointe de Kermorvan et on a raison ! Le ciel commence à se dégager et à notre grand bonheur, nous pouvons observer des dauphins en train de s’éclater dans l’Anse des Blancs Sablons, site protégé du Conservatoire du Littoral.
Nous retournons un petit peu sur nos pas pour replonger dans une petite route qui conduit à la passerelle menant au Conquet. Le petit centre du bourg est charmant et nous nous laissons aller à un peu de lèche-vitrines.
Nous descendons sur le port pour voir arriver un magnifique voilier, la Recouvrance, et un groupe de musique traditionnelle du Berry (sûrement invité par les Bretons). Ce sera la fête toute la matinée, puis à Lampaul dans la soirée.


Merci à cette passerelle nous évitant le long détour par la route !

Petites rues agréables et typiques de Bretagne !

A force de flâner, il est déjà midi et nous décidons donc de manger sur place, crêpes et moules-frites. Il se met même à pleuvoir légèrement, mais ça s’arrête quand on repart.

Rapidement, nous sommes à la Pointe St Mathieu. Mélange étonnant de ruines d’une abbaye et du phare St Mathieu, construit en 1835.
Nous nous promenons entre ces deux époques. Pour 2€, je monte au phare, tandis que Christelle et Greg m’attendent en bas. Là-haut, une personne donne des explications sur les phares, leur fonctionnement et les alentours. J’aperçois les Tas de Pois et la Pointe de Pen-Hir sur la presqu’île de Crozon. Par contre la Pointe du Raz est dans la purée.

Nous repartons et décidons d’aller directement à Plougonvelin et St Renan, étape de ce soir, car on a tellement pris notre temps que l’heure a déjà bien tourné.
A Plougonvelin, c’est ravitaillement et descente jusqu’au Fort de Bertheaume que nous ne verrons pas très bien mais qui a l’air très sympa à visiter.

Les 15 derniers km pour St Renan, c’est la tête dans le guidon car nous n’avons pas vraiment roulé aujourd’hui alors ça fait du bien.
Après une superbe grande descente, qu’est-ce qu’on a ? Et oui, une superbe grande remontée, comme d’hab !
Et nous voilà à St Renan. Nous passons par le centre ville où l’on va voir la préparation du concert de ce soir.

Nous nous installons au camping municipal bien sympa et après le repas nous remontons en ville pour le fest-noz.
L’ambiance est hallucinante, la fête bat son plein. Les gens, rient, chantent, boivent cidre ou bière…
Sur cette musique traditionnelle, tout le monde danse avec tout le monde (An dro, Gavottes, Laridé… et j’en passe !), et tous les âges, toutes les générations sont représentés. Les airs sont entraînants, et tous les trois nous trépignons sur place, envahis par la musique.

Mais il ne faut pas oublier que demain nous pédalons alors nous quittons, la tête pleine de notes de musique, la petite place de St Renan follement animée.

Tarif du camping : 8,39€

 

 

   
 

J15
Samedi 23 août 2003

St Renan – Brest
67,5 kms

Très très bonne nuit au camping de St Renan. Nuit sèche et très peu fraîche !
Nous remballons pour les derniers tours de pédales. Nous avons choisi de nous diriger sur Landerneau via des petites villes et sites pittoresques.

Nous remontons donc vers le nord en direction de Milizac. Le temps est couvert mais non brumeux et la route qui serpente entre prairies humides et bois est vraiment très sympa. Nous avançons à vive allure sur cette D38. Pour la deuxième fois dans la semaine, un agriculteur arrête les vaches qu’il fait traverser vers la traite pour nous laisser passer et ne pas perdre notre élan. Merci beaucoup pour cette attention.

Nous croisons beaucoup plus de cyclistes aujourd’hui, on voit que c’est samedi ! Souvent, ils ont le signe ou le petit mot gentil et encourageant. La route continue tranquille, ondulante… Nous passons Bourg-Blanc et 5 km plus loin, nous sommes à Plouvien. Avant d’entrer dans le bourg, nous nous arrêtons à la Chapelle St Jaoua, magnifique petit enclos paroissial. La Chapelle est en rénovation et nous ne pouvons donc pas la visiter mais un monsieur, habitant sûrement derrière et guettant le visiteur, vient nous donner quelques explications et un dépliant sur l’histoire du lieu.
Puis, en train de contempler la fontaine, c’est une dame promenant son chien qui vient nous offrir quelques légendes sur ce St Jaoua.

Nous nous dirigeons vers le centre de Plouvien pour le ravitaillement et faire un arrêt au bar pour un café ou thé. Le soleil est maintenant bien là et nous reprenons la route. Nous redescendons vers Plabennec par la D59 car j’ai repéré un autre site entre Plabennec et Kersaint-Plabennec. Nous contournons Plabennec et décidons finalement de quitter la départementale devenue plus roulante et donc moins sécurisante.


Chaque jour, nous avions notre cours de langue ! C'est quand l'interro ?

Est-ce Greg ou le vélo qui cherchait l'ombre ?

Nous visons Lesquélen où se situe le site. Il s’agit d’une ancienne motte féodale, d’un enclos paroissial et d’un village. Il s’agit, du moins, des ruines de tout cela ! Mais c’est un endroit sympathique.

Il est 12h30 et la faim commence à se faire sentir. Nous descendons jusqu’à Kersaint-Plabennec en demandant un peu notre route et nous installons sur la pelouse de l’église pour manger. Le soleil se recache, drôle de temps aujourd’hui !

En repartant, nous refaisons le plein d’eau au cimetière et tombons ensuite encore sur une mignonne petite chapelle. La Bretagne est vraiment la terre des calvaires, chapelles, enclos… imposant car le plus souvent évidemment en granit !
Nous choisissons d’approcher Landerneau par les petites routes. Nous visons donc St Thonan, où nous nous arrêtons pour boire un café, passons au dessus de la nationale et entamons une grande descente vers le centre ville de Landerneau.

L’arrivée n’est pas très belle. Nous retrouvons la ville et ses immeubles et quartiers sans caractère.
Mais le centre est joli avec un des derniers ponts habités d’Europe et des petites rues piétonnes où sont présentées des maisons chargées d’histoire.
Nous profitons du grand soleil pour manger une bonne glace et puis il faut repartir car il est 16h45.

Nous choisissons toujours la petite route, en l’occurrence, celle qui longe l’Elorn sur sa rive droite. En fait, elle ne le longe pas vraiment mais le surplombe. Et c’est une vraie montagne russe qui nous casse bien les pattes pour ces derniers kilomètres.
La route offre par moment une vue magnifique sur l’Elorn et ses marais puis sur Brest, le pont et le port de plaisance.


Un pont habité ? L'un des derniers d'Europe s'il vous plaît !

Une grosse heure et nous voilà à Brest. La boucle est bouclée. Nous passons au comptoir maritime avant de se rendre à l’AJ. La nuit coûte environ 11€, petit dej’ compris et si vous ne l’avez pas, vous êtes obligés d’acheter la carte de la Fédération dont le coût varie selon si vous avez plus ou moins de 26 ans.
Nous avons une chambre de quatre, sympa et les vélos sont enfermés dans une sorte d’atelier. Le soir, il faut rentrer avant minuit ou laisser une caution de 40€ pour avoir un passe. Nous choisissons la première option.
C’est notre première AJ en France et nous sommes assez étonnés des conditions assez carrées et peu souples par rapport aux AJ que l’on a pu faire à l’étranger.
Par ailleurs, le lendemain, nous souhaitons tout laisser en sécurité puisque nous avons le train en fin d’après-midi mais ce n’est pas possible car l’AJ est fermée de 10h00 à 18h00. Assez bizarre. Donc on nous propose une " cachette " dans la cour ! En fait, nous n’avons pas vraiment le choix.

Le soir, en cuisine, il n’y a quasi que nous. Encore une fois, nous trouvons ça tristounet. Malgré tout, les espaces de vie commune étant immenses, on se dit que cette AJ doit être bien pleine parfois.

Après le repas, nous partons boire bière et cidre Au Tour du Monde, bar sympa surplombant le port de plaisance.

Tarif de l’auberge : 11€/pers (plus l’achat de la carte)

 

   
 

J16
Dimanche 24 août 2003

Brest – Banlieue parisienne
8
kms

Nous nous levons comme un jour de cyclo, une tente en moins à remballer ! P’tit dej’ et nous rechargeons les vélos pour les laisser dans la " super cachette " !


Ca a quelque chose d'un peu féerique non ?

Avec l’AJ, nous avons eu des billets pour Océanopolis à 12€ au lieu de 14€.
Nous sommes devant la grille vers 8h45 craignant la foule mais ça ne se bouscule pas. Et c’est parti pour une visite incroyable de trois grandes aires : tempéré, polaire, tropical. Nous pouvons assister au nourrissage des phoques veau-marin, des phoques polaires et des manchots. Juste pour donner une idée, le plus gros aquarium, celui des requins, contient un million de litres d’eau de mer sortie de la Rade de Brest.
Entrés à 9h00, nous sommes ressortis vers 12h45 et sans avoir tout lu non plus !

Nous allons manger nos dernières moules-frites au Tour du Monde, puis sous une chaleur que l’on n’avait plus eu ces derniers jours, nous allons sortir nos vélos de leur cachette.
Il faut remonter à la gare mais la côte s’avale assez facilement.
Nous faisons un rapide tour dans le centre de Brest mais dimanche oblige (d’autant plus à la fin août), tout est fermé.

Notre train Corail spécial vélos, le seul de la semaine, est affiché ! Je vais pouvoir rentrer sans tout démonter, youpi !
On nous ouvre le fourgon, on nous aide même à charger les vélos, et hop, c’est parti. Direction Paris…

 

Au fur et à mesure des arrêts, d’autres cyclos viennent s’ajouter. Nous en sommes à 15 ou 20 vélos dans le fourgon. Peut-être que la SNCF va se rendre compte qu’un seul train par semaine acceptant les vélos en période de vacances n’est pas suffisant, et qu’ils sont visiblement pourtant nombreux les cyclos à avoir besoin de ce service !…
Allez encore un p’tit effort mais si au prochain arrêt d’autres cyclos veulent monter, je crois qu’il faudra empiler les vélos ? !

Un cyclos québécois s’est joint à nous dans le compartiment. Il s’est décidé au dernier moment pour son voyage en France, a sauté dans un avion et est venu 7 jours faire un tour en Bretagne. Nous échangeons nos impressions sur la région, sur notre matériel respectif, sur le cyclotourisme en général, et sur le cyclo en France et au Québec.
Le temps passe plus vite car le voyage en corail est long ! Et nous voilà à Paris.

Greg nous quitte vite, rentrant chez lui en vélo car il est 22h35, et le pauvre se lève demain vers 5h00 pour aller bosser. La transition est un peu trop rapide, et le retour à la réalité violent… On pense à toi Greg !

Quant à Christelle et moi, nous attendons le staff habituel pour charger tout en voiture et ne pas avoir à traverser tout Paris de nuit.
Un dernier escalier à monter car la voiture est au parking d’en haut et nous chargeons tout ça.


Ca papote, ça se raconte les vacances, les crevaisons... Un peu de silence dans ce fourgon !

Les 6 heures de Corail que nous venons d’affronter nous ont exténué et le temps de rentrer, il n’est pas loin de minuit. Pour la première fois après un retour nous ne partagerons pas de repas ou d’apéro ensemble et rentrerons chacune de notre côté.
Cela ne nous empêche pas de penser à cette bonne semaine que nous venons de passer tous les trois ensemble.

Greg, je peux te le dire maintenant, je suis très fière de tes premiers tours de roues avec nous et j’espère que l’on n’a pas été trop " chiante " et que tu reviendras parcourir les routes avec nous, en France ou à l’autre bout du monde !

Quant à Christelle, je ne lui pose plus la question puisque nous pensons déjà aux destinations prochaines.


Le trio fou revient bientôt sévir sur les routes...
 
 
 
Texte de Greg et Sandrine
Photos de Sandrine et Christelle
Conception et réalisation de Sandrine et Christelle