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Journal de bord

 

 
  Jour J
Samedi 18 août 2001

Banlieue - Gare du Nord
13,5 km

Ca y est, c'est le départ tant attendu. Je rejoins Christelle dans l'après-midi pour les derniers préparatifs et le partage du matériel commun. Après un circuit dans le Paris de tous les dangers lorsqu'on est cyclo, nous passons entre deux averses avant qu'un orage ne se déclare vers 21h00 alors que nous venions de nous mettre à l'abri dans la gare. A noter que Christelle n'a rien trouvé de mieux que de me faire une belle cascade, joliment rattrapée, suite à son freinage violent au feu rouge sur goudron lisse et mouillé (je vous laisse imaginer ou tester ce que ça peut donner !).

Nous croyons donc être à l'abri dans la gare mais c'était beaucoup dire. Entre les arrestations, les gars qui vous accostent… et nous avec nos vélos hyper pas discrets, on ne faisait pas les fières ! Vers 22h15, je me dis que je vais quand même aller demander comment il faut procéder pour les vélos. Finalement un gars me donne le numéro de quai pour le train. Et là en allant composter les billets, j'aperçois deux vélos qui m'avaient tout l'air d'appartenir à des cyclos. Bon flair ! C'étaient deux hollandais qui venaient de descendre la Manche, la Normandie et un peu de Bretagne. Ca faisait 10 minutes qu'on discutait avec eux et voilà qu'ils nous donnent leur adresse en Hollande, au cas où ! Si on passe pas loin, si le soir où l'on campe il pleut… Bref le top !

On part ensuite à la recherche du fourgon pour les vélos. En guise de fourgon, il s'agit d'un compartiment identique à ceux où il y a six places assises dans les trains Corail, sauf qu'il est vide. Il n'y a rien dedans, tellement rien qu'ils n'ont pas prévu l'anneau qui permet d'attacher le vélo. A deux ça va, car une fois attachés ensemble, même en les portant il est impossible de passer dans la largeur des portes, mais seul ? ! Autres remarques, il n'y a pas de portes, pas de système de fermeture, une bonne lumière bien forte pour que n'importe qui voit bien qu'il y a des vélos, et pour couronner le tout, nos couchettes sont six voitures plus loin. ANGOISSE ! ! ! Bien sûr le but de la manœuvre est de retirer tout ce qu'il y a sur le vélo pour éviter tout vol mais bon… D'ailleurs sur ce coup là nous sommes très contentes d'avoir les nouvelles sacoches ! Avant que l'on parte pour une nuit de train, le contrôleur nous prend cartes d'identité et billets de train pour éviter de nous réveiller lors du contrôle douanier à Aulnoye.

 
 

J1
Dimanche 19 août 2001

Amsterdam - Noordwijkerhout 
72 km

 Arrivée et réveil difficiles à 7h10 à Amsterdam. Nos vélos sont toujours là, mais les sacoches où se trouvaient matériel de réparation et popotes ont été ouvertes. Mais une chambre à air et une casserole n'ont pas du intéresser les curieux.
Nous remettons tout sur les vélos et prenons l'ascenseur pour éviter l'escalator maudit. Au dehors, c'est la grisaille et quelques gouttes de pluie qui nous accueillent. Mais le temps d'un petit dej' et déjà les éclaircies arrivent.


Et les Shadocks pompaient, pompaient…

Maintenant il nous faut trouver la route d'Haarlem pour rejoindre la côte Ouest. L'expérience nous a souvent montré que sortir des grandes agglomérations était une opération périlleuse pour retrouver son chemin ! Et bah la preuve que non. On n'avait pas fait 100 mètres que voilà un panneau de l'ANWB qui nous indique Haarlem par piste cyclable avec même le choix d'une piste rapide longeant la route (en rouge) ou d'une piste un peu plus longue mais plus "nature" et agréable (en vert).
Bon, après on s'est quand même perdues, mais c'était de notre faute, on n'a pas levé la tête et du coup : "Panneau raté, vite égaré !"

On finit par gagner Haarlem dont la place doit être super sympa quand il n'y a pas les restes d'un concert et d'une beuverie méga-géante… On se reperd un petit coup histoire de, mais cette fois-ci on ne pense pas que ce soit de notre faute ! ? Nous sommes toujours sur piste cyclable et les premières dunes apparaissent. Nous mangeons face à la mer et sous le soleil s'il vous plaît. Les plages sont très belles mais un peu altérées par tout un tas d'équipements sportifs et touristiques. Avec la mer, viennent bien sûr les premières rafales de vent. Une superbe piste de 15 km dans des dunes protégées s'offre à nous. Traversée de pinèdes… Première crevaison de Christelle…Arrivée à Noordwijk, nous cherchons le camping que nous ne trouvons pas, il faut en fait remonter 5 km au Nord. Le camping (De Carlton s'il vous plaît) se trouve au milieu des cultures de fleurs et notamment de tulipes mais c'est maintenant un peu tard pour les voir en fleur. Les campings ne sont par ailleurs pas très bien indiqués sauf quand vous êtes sur la route qui y mène! Enfin sur la journée, il est intéressant de noter que nous n'avons quasiment emprunté que des pistes cyclables ce qui est très plaisant.

Le soir, ce fût la douche tant attendue suivie d'un repas dans un bistrot car attention le dimanche tout est fermé. Seuls les snacks dans les endroits touristiques vous sauvent de la faim. Au lit de bonne heure…

 


   
 

J2
Lundi 20 août 2001

Noordwijkerhout - Reeuwijkbrug
83 km 

Notre précieux réveil étant tombé en panne, ce sont les paons qui nous réveillent à 6h30. Debout à 7h30 pour le remballage et le petit dej' de fortune à base de Balisto et d'un sachet de thé de survie trouvé au fond de ma popote. Avec le dimanche, nous n'avions rien pu trouver à manger. A 9h00 nous quittons le camping pour nous arrêter au suivant qui a un petit magasin d'alimentation. Cela nous permet d'améliorer le petit déjeuner. Nous redescendons les 5 km que nous avions remontés la veille et nous arrêtons face à la mer pour finir le dej'.


Petit déjeuner sur notre terrasse improvisée. Pas mal, non ?

Et c'est reparti pour 20 km de dunes (et de vent) pour atteindre Den Haag (comprendre La Haye). Arrêt à Scheveningen par curiosité. C'est assez horrible. On se croirait dans un parc d'attractions géant pour y vivre des vacances de rêve. Bof. Un casino sur mer, des restos sur la plage avec des noms de déjà vu style Blue Lagoon. Bref pas top. Mais on s'y arrête tout de même manger, car on a faim. Christelle trouve enfin son fameux sandwich aux harengs (spécialité du bord de mer dans le coin). Nous finissons notre repas un peu plus loin sur la piste. Au moment de manger notre gouda (et oui), un garde armé qui patrouillait dans le coin est venu faire un brin de causette.

Nous repartons ensuite pour Den Haag. Nous tombons sur Madurodam, cet impressionnant village miniature, et après s'être un peu perdu nous retombons sur les panneaux de la bonne piste cyclable. Le centre de Den Haag, on l'a jamais vraiment trouvé. C'est une ville très moderne et le centre est plutôt fait de ministères, parlements...


Rassurez-vous, ils goudronnent les pistes dans le sable !

Alors nous décidons de continuer notre route vers Delft. On se perd un petit peu mais presque pas ( !), nous longeons ensuite un canal et prenons le passeur pour traverser. Et là c'est vraiment une ville fabuleuse qui s'offre à nous, faite de canaux, de jolies petites maisons et d'une église qui penche style tour de Pise, vraiment impressionnant. Manque de pot, sur la place, c'est la foule et le bazar car il y a une sorte de concert de hard et techno. Nous nous ravitaillons pour le soir et repartons sur Nootdorp pour ensuite filer sur Gouda. Des travaux bloquent la route, il nous faut alors une fois de plus demander notre chemin. La piste cyclable qui nous emmène vers Gouda longe l'autoroute tout du long, nous la déconseillons donc mais l'autre piste possible nous refaisait monter beaucoup trop haut par rapport à Delft et nous n'avions pas le temps.

A Waddinxveen, nous redemandons notre chemin à un jeune homme qui trouve que nous parlons bien anglais pour des Français !? Il fait un bout de chemin avec nous pour nous indiquer la bonne direction. Nous assistons à une levée de pont pour laisser passer les bateaux. A Reeuwijk comme à chaque fois nous ne trouvons pas le camping (ils sont vraiment très mal indiqués !), alors cette fois-ci c'est une dame qui rentre chez elle et qui habite sur le chemin qui nous invite à la suivre.
Le sommeil nous gagne vite.

   
       
 

J4
Mercredi 22 août 2001

Beusichem - Hoenderloo
77 km

Réveil au réveil puisqu'on a investi dans le travel-clock à 2 florins. Avant de partir, je dois resserrer mon porte-bagages qui visiblement n'a pas aimé les trous et bosses des routes pavées. On se crème car ça promet de taper aujourd'hui.
Nous reprenons le passeur qui est juste à la sortie du camping et filons vers Amerongen. A partir de là, nous commençons à emprunter des routes (enfin, des pistes !) vraiment sympas au milieu des bois. Les aménagements sont assez hallucinants et c'est vraiment très plaisant. Nous nous ravitaillons à Benekom et mangeons dans la forêt entre Benekom et Renkum. Nous reprenons notre chemin vers Wolfheze mais arrivées à Oosterbeek nous cherchons de nouveau notre chemin. Une dame est devant chez elle et comme nous n'avons plus d'eau, nous lui demandons ravitaillement et indications. Elle nous offre finalement, en plus de l'eau, deux sodas bien frais, puis nous accompagne en vélo jusqu'au supermarché pour le ravitaillement du soir.


Piste cyclable au milieu des hectares de landes du Hogeveluwe. Un paradis pour les yeux !



Petit arrêt nature dans le Parc National du Hogeveluwe.

Nous décidons donc de traverser le Parc National du Hoge Veluwe pour dormir en limite à Hoenderloo. A Arnhem nous nous égarons encore. Non, nous ne sommes pas nulles ! Il est juste très dur de s'y retrouver dans leur ville ! Une fois de plus un jeune homme nous dit de le suivre pour nous remettre sur le bon chemin. Il boit tranquillement son jus de pomme dans les côtes (oui il y a des côtes dans cette ville hollandaise !) en nous posant des tas de questions pendant que derrière, nous essayons de suivre en lui répondant entre deux reprises de souffle !

Nous voilà sur la bonne route. C'est reparti dans la forêt et aussi les landes à bruyère et callune. Nous gagnons Schaarsbergen, une des trois entrées du Parc. Des pistes cyclables le parcourent et des vélos sont prêtés gratuitement aux entrées. Là, c'est l'émerveillement. Alternance de forêts et de landes de plusieurs hectares. Il ne faut pas hésiter à s'y arrêter pour la parcourir aussi à pied (on ne l'a pas fait mais ça a l'air top !). 

Le camping se trouve juste à l'entrée du Parc. Vous paierez 17 florins pour l'accès au parc et au camping (pour une nuit). Comme il y a un truc chaque soir dans chaque camping, on entend au loin une fanfare.
Par contre pas très loin de la tente, il y a un mignon écureuil roux qui se fait un festin dans un noisetier.

Bon repas, lessive, et voilà encore une bonne journée !

   
 

J5
Jeudi 23 août 2001

Honderloo - Biddinghuizen
105 km

Le beau temps est là au réveil et l'écureuil aussi ! Quelques gouttes de pluie dans la nuit, histoire de mouiller un peu plus le linge qu'on avait lavé.

C'est reparti tout de suite dans les bois. Les pistes sont moins souvent goudronnées mais suffisamment tassées pour que ça se passe sans problème. Direction Uddel, Elspeet. Nous filons vers le Nord à vive allure. Nous sommes encore émerveillées par les étendues de landes et les petites zones humides qui les parsèment. Par deux fois nous passons près de camps militaires en plein entraînement de tir !

Vu comme nous avançons bien, nous décidons de pousser jusqu'à Zwolle, ville anciennement fortifiée, joliment décrite dans le Guide Vert. Nous mangeons sur la place de l'église vers 15h00 avec déjà 70 bornes dans les pattes. Petit tour dans la ville et nous cherchons notre route pour rejoindre Elburg. En fait pour éviter de faire une partie de la route prévue demain, nous revenons un peu sur nos pas. Ravitaillement à Oldebroek.


Hollande, toundra, steppe… ?

A Elburg, on s'égare encore un peu (en fait on le dit pas, mais c'est parce qu'on adore poser des questions à la population locale !). Il est malheureusement un peu tard pour s'y arrêter, mais c'est une bien jolie ville de pêcheurs avec tout proche le lac Veluwemeer, qui n'en est pas vraiment un puisqu'il communique avec la Markermeer et la Ketelmeer.
Nous roulons encore un peu pour atteindre le camping Riviera, un truc énorme hallucinant comme on aime pas ! Nous mangeons avant la douche pour ne pas être comme d'habitude surprises par la nuit et l'humidité.

   
 

J6
Vendredi 24 août 2001

Biddinghuizen - Sondel
78 km

Atroce ! La plus atroce des nuits jamais passées pour l'instant sur le sol hollandais. Nous avons eu un emplacement pourri au bord de la nationale. Est-ce que les hollandais avaient gagné un match de foot ? Aucune idée, mais ça klaxonnait comme un soir de finale de Coupe du Monde. En plus, une chaleur étouffante ! Encore trois gouttes de pluie histoire de…


Nouvelle version, piste cyclable sur digue à la mer.


Moutons de mer. Là-bas, ils leur donnent des oignons à manger, et vous savez pourquoi ? Parce que c'est bon pour la laine ;-)
 

Ce matin, on profite de cinq minutes de soleil puis plus rien, nuages et voile de brume. Nous repartons pour longer la Drontermeer, juste sous la digue, laissant sur notre gauche les polders, ces terres que les hommes ont gagnées sur la mer par un travail de titan en édifiant des digues et en assèchant le sol par un système de canaux. Maintenant ces terres peuvent être cultivées ou pâturées. 

Nous sommes dans la région du Oostelijk-Flevoland. Nous roulons tout droit comme ça pendant un moment jusqu'à traverser le Ketelbrug. Toujours sur une digue avec cette fois la Markermeer et l'Ijsselmeer sur notre gauche, nous gagnons Urk pour le ravitaillement. Repas sur le port. Il y a une petite plage alors je descends dans l'eau jusqu'aux cuisses. Elle est tellement bonne que je manque de me laisser tenter complètement. Mais le soleil qui a fait son apparition cogne toujours plus fort alors nous repartons.

Nous longeons la région Noord-Oost-Polder. Une ligne d'énormes éoliennes est plantée sur la digue, mais aujourd'hui elles ne tournent pas. Tant mieux pour nous car si elles sont là, c'est que, quand il y a du vent, ça ne rigole pas ! Nous croisons sur la digue un couple de jeunes mariés en train de se faire prendre en photo face à la mer, c'est marrant. Nous roulons au milieu des moutons qui sont sur la piste et peuvent accéder jusqu'à la mer. Sur des rochers, une multitude d'oiseaux se reposent : hérons, cormorans, plongeons, chevaliers, grèbes… Et ça, c'est top à regarder.

Nous arrivons à Lemmer à 15h00, alors on fait une pause, terrasse et cartes postales. Le camping est à un quart d'heure de là. Quand on y arrive, la réception est fermée. On jette un œil : en plein au bord de la nationale ! Non merci, on a déjà donné! On s'en va car 8 km plus loin il est indiqué un autre camping sur la carte. Nous sommes bien contentes de les avoir faits car il est à priori un peu plus calme. On vous le dira demain !…

   
 

J7
Samedi 25 août 2001
 

Sondel - Makkum (Holle Poarte)
56 km

Ce n'est pas le réveil qui m'a réveillée mais Christelle, trouvant qu'il faisait bien jour pour 6h30. Normal, il était 7h30 ! Une fausse manip ! En tout cas, ce fut une bonne nuit bien meilleure que celles avec les nationales. En plus, ce camping proposait l'eau chaude à volonté !

Bref, il fait déjà grand beau et c'est avec la phrase du voyage " are you ready for a new day ? " que nous reprenons notre route. Nous nous dirigeons vers Balk, car sur la carte des pistes de l'ANWB, il y a l'air d'y avoir un bateau qui permet de faire la traversée des lacs. On ne le trouve pas et personne ne peut vraiment nous renseigner. Qu'à cela ne tienne, nous les contournerons à vélo.

Nous visons donc Woudsend. Nous y apercevons un moulin et décidons de nous en approcher. Bonne idée. Le meunier est en train de mettre les voiles et le grain va bientôt être moulu. On peut rentrer dedans et le regarder faire. C'est assez magique. Juste à côté, c'est sûrement la femme du meunier qui tient un petit musée expliquant l'histoire et le fonctionnement du moulin, couplé à un petit magasin où l'on trouve farine et grain. Bref, c'était bien sympa et il ne faut vraiment pas hésiter à faire ce détour. Pour la peine, j'y ai acheté un petit sac de farine qui fait quand même ses 500 g dans mes sacoches mais ça valait bien ça.


Le meunier est bel et bien réveillé pour hisser les voiles.

Nous nous ravitaillons et mangeons à Gaastmeer sur le port de plaisance. Nous sommes harcelées par les canards et notamment celui surnommé Maurice, qui a poussé le bouchon un peu loin en nous piquant le pain des sandwichs dans les mains !

Juste après avoir mangé, nous prenons le passeur, puis nous nous arrêtons chez des gens pour demander le ravitaillement en eau. Ils sont, une fois de plus, charmants. En plus de l'eau, ils nous offrent un bonbon au réglisse qui, à priori, calmera la sensation de soif. Nous continuons notre chemin pour arriver à Workum. Là deux télétubbies passent, tirés dans une remorque par un tracteur ! ! ! ! ! ! 


Au bout d'un moment c'est quand même agaçant quand ça vous coupe dans votre élan.
Dix kilomètres plus loin, nous sommes à Makkum où nous pensons au ravitaillement pour dimanche compris (on ne se fera pas avoir deux fois !). Nous passons à l'office du tourisme pour se renseigner sur les horaires de bateau de Harlingen aux îles Wadden. C'est un peu compliqué et nous étudierons cela ce soir. Il nous reste 14 km demain pour aller à Harlingen. Nous restons donc au camping de Makkum qui a l'air plus calme, mais alors, juste l'air ! C'est un truc énorme avec des gars à vélo et des talkies-walkies pour circuler et vous placer sur le terrain. Nous, on se retrouve juste à l'entrée !

   
 

J8
Dimanche 26 août 2001

Makkum - Oosteren (Terschelling)
36 km

Atroce ! Camping une fois de plus atroce. Des gens ont fait du bateau jusqu'à je ne sais quelle heure et comme il y avait un embarcadère, ils les chargeaient ensuite sur les remorques de voiture… Bref c'était pas une nuit des plus calmes !A 8h45, nous partons sous un soleil voilé, mais pas de fraîcheur, au contraire toujours cette lourdeur et ce vent chaud. Il y a un peu plus de vent que les autres jours, mais nous roulons juste derrière la digue, ce qui nous permet d'être à l'abri.

Nous croisons la fameuse digue "Afstluitdijk" traversant l'Ijsselmeer et permettant de relier en 30 km Leeuwarden à Amsterdam. Pour les amateurs, une piste cyclable est également présente sur la digue. Nous arrivons à Harlingen vers 9h45 (pour un bateau à 15h00, c'est un peu compliqué pour faire concorder le tout ! On vous redétaille ça après !). Comme c'est dimanche, tout est fermé, tout est calme. On s'installe pour bouquiner et carte postaler et téléphoner. A 11h30, les guichets ouvrent pour les tickets. La vendeuse ne prend pas vraiment le temps de nous expliquer. Elle ne connaît pas les horaires des autres liaisons et ne peut donc pas en vendre les billets. Puis, on demande à payer séparément et on sent alors son agacement et encore plus celui du gars derrière nous.

Bref, on reste dans le port, pique-niquons, puis vers 14h30 l'embarquement commence. Après les voitures, nous entrons. Des gars se chargent de ranger les vélos. Plus nous prenons le large, plus ça s'engrisaille au niveau du ciel. Vent fort et frais. Deux heures après, à 17h00, nous débarquons à West-Terschelling. La première chose à faire est de prendre les tickets pour le bateau de demain matin qui nous conduira sur l'île de Vlieland. Après cela nous décidons d'aller au camping le plus éloigné, puisqu'on n'aura pas trop le temps demain pour se balader sur l'île. 13 km plus loin, nous allons à Oosterend, la ville la plus à l'est de l'île.
Nous montons la tente sous la pluie, mais il y a une salle dans le camping (qui est tout petit, très bien et à priori calme !) pour manger à l'abri. Après la douche et malgré la pluie, je retourne faire un tour crépusculaire à pieds. Lapins et vanots… Les maisons basses, certainement pour moins de prise au vent, ont l'air bien douillettes.


Départ pour les îles.

   
 

J9
Lundi 27 août 2001

Oosterend (Terschelling) - Vlieland
43,5 km

Il a plu toute la nuit et je craignais un peu pour aujourd'hui. Le réveil sonne à 6h30 car nous avons un bateau à prendre. Le vent souffle ce qui nous remet à l'esprit que nous sommes au large et sur une île. Nous décollons à 7h45 ainsi nous avons le temps de faire un petit tour avant de regagner West-Terschelling. Nous continuons donc vers l'extrême Est de l'île jusqu'à Boschplaat.


Ok, on vous a menti, on était partie dans les îles du Pacifique.

Là, la dune est nue et le sable balayé par les vents nous donnent une impression de désert. Et puis, de l'autre côté de la dune, la mer. Le ciel est parsemé de gros nuages blancs qui le rendent magnifique. Paraît-il que ce sont des nuages Simpsons d'après Christelle ! ? Il est temps de faire demi tour et nous arrivons au port à 9h15 pour un bateau à 10h30. Observations aux jumelles, en-cas. La marée basse découvre les bancs de sable (style Mont St Michel) redoutés par les bateaux.

C'est un genre de vedette super rapide qui en 30 minutes nous emmène à Vlieland. Nous chargeons les vélos et nous installons dans le siège (sur ces bateaux il n'y a pas de places dehors) et on nous demande d'attacher notre ceinture style avion. Ah bon, mais je croyais que c'était un bateau !
Bon, c'est vrai que sur la fin ça a bien tangué !

A 11h00, nous sommes à Vlieland. Tout de suite, le but est de se renseigner pour rejoindre ensuite Texel par bateau. Nous allons au VVV (office du tourisme) qui nous renvoie au 138 de la rue Dorpsstraat. A ce jour, on ne sait pas encore, mais on va en camion jusqu'à l'embarcadère, puis en bateau jusqu'à Texel. Ravitaillement et repas pas très loin du port. Je fais un tour sur la plage pendant que Christelle fait une sieste monstrueuse. Je remarque les bornes kilométriques plantées sur les plages qui permettent d'estimer les mouvements du sable.

Nous redémarrons pour visiter l'île et croisons le premier camping. Un truc immense dans les dunes… Non pas ça ! J'en ai un deuxième sur la carte, ce qui nous donne l'occasion de traverser l'île et de voir le point de rendez-vous de demain à Posthuis ! Ne trouvant toujours pas le camping, je me renseigne, mais on me dit qu'il n'existe pas. Ah bon ? On se dirige donc vers un Natturkamperterrein où il y a aussi des douches mais ces terrains sont en retrait, plus sauvages, plus petits. Christelle y est restée alors que je rédige les mémoires de voyage dans la ville de Oost-Vlieland devant une petite bière. Repas frigorifique, car le vent est loin d'être chaud. Du coup à 20h15 nous sommes au fond des duvets. Christelle ayant fini son livre, elle lit le Guide Vert et devient incollable sur l'histoire et la géographie de la Hollande !


Une table en terrasse pour deux personnes s'il vous plaît.

   
 

J10
Mardi 28 août 2001

Vlieland - Julianadoorp
57 km

Ce matin c'est grass' mat' jusqu'à 8h00, oui vous avez bien lu 8h00 (sauf Christelle qui a été réveillée à 6h15 par le coq, mais je sais pas comment elle se démerde !). Bref avec le vent de la nuit et malgré une petite pluie, la tente est complètement sèche, donc on replie tout. Et on fait bien car pendant le p'tit dej' il se met à pleuvoir légèrement, mais ça passe.
Des cyclos que l'on avait rencontrés la veille sur le bateau pour Vlieland étaient installés à côté de nous. Ils sont de Hollande et devaient prendre le bateau pour Texel avec nous. Mais pendant notre petit dej' et alors qu'ils remballaient, le gars s'est pris un retour de tendeur dans l'arcade sourcilière. On a donné des pansements, mais ça n'a sans doute pas suffi car on ne les a jamais revus !
A 9h15 nous partons vers le point de rendez-vous à 5 km du camping. Un vent bien frais est encore présent et au loin le ciel est très noir ! (vers là où nous devons prendre le bateau d'ailleurs !).


Embarquement immédiat vers l'île de Texel.

Nous sommes comme d'habitude bien en avance. A 11h00, voilà le gros camion jaune qui déboule. Le chargement des vélos est assez ardu car il faut les monter sur un plan incliné bien raide. Mais avec l'aide de tout le monde, on y arrive. Et c'est parti. Nous longeons la mer sur la plage. Donc à droite la mer, et à gauche le camp d'entraînement militaire avec chars, avions, explosion et tout ce qu'il faut… Le camion s'arrête un moment pour que l'on puisse regarder les phoques paisiblement installés sur un banc de sable.

Nous finissons par arriver à l'embarcadère, frêle ponton de bois endurant vent et sel. Et voilà le bateau qui débarque ceux venant de Texel. Nous montons les vélos et un gars les arrime avec des cordes. Ensuite, une fois le bateau parti, il passe avec un plateau rempli de tasses et de café, se déplaçant sur le bateau comme sur la terre ferme !

Nous arrivons à Texel vers 12h00. La remontée de ponton est très raide, ce qui ne facilite pas la tâche, mais plus loin, du foin disposé sur le sable rend le passage plus aisé. Avant de monter dans le camion, j'avais constaté une punaise dans mon pneu avant. On s'était dit qu'il valait mieux attendre Texel pour la retirer, ce que j'ai fait. Pschittt ! ! ! Crevaison n°2. Réparation et recherche de nourriture. A priori, il nous faut aller jusqu'à Den Burg. Nous prenons le chemin des dunes, encore une fois très sympa, mais aujourd'hui très encombré.
A Den Burg, nous faisons les courses (ils ne donnent toujours pas de sac !) et nous mangeons dans un petit parc à 14h00 passé !

Redémarrage, direction le bateau pour regagner le continent. On se renseigne pour le prix, mais ce n'est pas payant car, si l'on souhaite un retour, c'est forcément que l'on a fait un aller (sauf quand on vient de Vlieland, mais bon, il ne doit pas y en avoir beaucoup…).
Nous embarquons et partons vers 17h05 dans un ferry. Une petite demi-heure passe et nous sommes à Den Helder.
Nous avons choisi de continuer de descendre le long de la côte. Vent de face paf. Nous prenons le relais pour nous abriter du vent l'une derrière l'autre, puis ça se calme.

A Julianadorp, nous nous arrêtons à un premier camping, mais la réception est fermée et il faut des jetons pour profiter d'une douche chaude. Nous poussons alors jusqu'au camping "Oase". On se caille à fond en mangeant, et ce n'est pas la douche qui peut nous réchauffer avec son petit jet. Du coup nous finissons assez vite au fond des duvets !


Nous suivons deux bandes blanches partant vers de nouveaux horizons.

   
 

J11
Mercredi 29 août 2001

Julianadorp - Spaarnwoude (Spaardam)
91 km

Donc, comme chaque camping a son truc, celui-ci, c'était les hélicoptères …
A 9h00, nous repartons pour continuer notre descente vers le sud en longeant la côte. Chemin dans les dunes, la bruyère, les forêts de pin, de chêne, les arbres déformés par le vent et rongés par le sel qui poussent "en drapeau".
A cette heure-ci c'est agréable. Il n'y a pas encore trop de monde et il y a la fraîcheur et la luminosité agréable du matin.

Nous nous arrêtons à Bergen an Zee pour le ravitaillement et pour essayer de voir avec le VVV s'il y a moyen de réserver l'auberge de jeunesse pour Amsterdam. Cela n'est pas possible par téléphone, mais l'hôtesse du VVV nous dit d'aller à celui de Bergen car ils ont un ordinateur spécial pour faire cette réservation. Bon c'est contrariant car c'est pas notre route, mais comme il n'y a pas le choix … Nous faisons donc les 5 km qui nous séparent de Bergen, trouvons le VVV pour s'entendre dire qu'ils n'ont pas d'ordinateur. Elle téléphone à plusieurs auberges : une est pleine, deux autres pas encore. Oui mais comment on fait ? Bah, il faut que vous arriviez avant 8h30 à l'auberge et vous aurez 50% de chance qu'il reste des places. Ah ! Et pas d'autres moyens ?… No sorry. Sur ce coup là on est un poil énervée, d'autant que dans le Lonely Planet ils reprécisent que les VVV font les réservations. Cela reste encore un mystère pour nous !

Jusqu'à Castricum, nous continuons un chemin tranquille dans les dunes. Mais ensuite, sachant ce qui nous attend à Amsterdam, nous préférons pousser le plus loin possible. Nous redescendons en direction de Ijnuiden afin de prendre le passeur. Nous roulons en limite d'Haarlem, un air de déjà vu, un air de fin, la boucle est bientôt bouclée…Nous nous installons pour la nuit dans un camping non loin de Spaarndam entre une route et un aéroport (j'exagère à peine). En fait nous bénéficions des doux bruits des avions provenant de l'aéroport de Schiphol !

Je me suis aperçue aujourd'hui que ma roue était sacrément voilée, au point de toucher le patin de frein. Je voulais le reculer un peu mais je n'ai pas les outils adéquats. Donc il faudra lutter contre le frottement ralentisseur…
Pour le repas, j'avais acheté des supers bonnes pâtes déjà parfumées à la tomate. Et c'était pas bon, à tel point qu'elles sont parties à la poubelle ! Faut dire qu'à priori j'avais acheté un truc périmé de 6 jours ! On verra demain…

   
 

J12
Jeudi 30 août 2001

Spaarnwoude - Amsterdam
18 km

Bon, pour les pâtes il n'y a pas trop de problème. Le réveil sonne à 6h30 et le trafic aérien a déjà bien repris. Nous ne traînons pas pour remballer et petit déjeuner car une lutte acharnée nous attend pour trouver une place dans une auberge.

Nous décollons à 7h45 et suivons les routes les plus rapides. Vers 8h45, nous sommes à la gare centrale. Première auberge non loin de là. Beaucoup de monde y est déjà. Christelle va se renseigner et revient en me disant qu'elle est sur une sorte de liste d'attente mais que pour les vélos il n'y a pas d'endroit pour les laisser. Attends j'ai pas bien compris, ils doivent dormir dans la rue ? Oui. On jette un regard sur les pauvres vélos hollandais alentours qui sont attachés avec des cadenas qu'on met habituellement aux scooters ! Hum, hum, en gros les nôtres ne seront plus là demain matin. Il me serait impossible de dormir avec cette pensée… Tant pis, au risque de ne rien avoir pour dormir, on va voir ailleurs. A l'opposé se trouve l'auberge Stadsdoelen NJHC au 97 Kloverniersburgwal, non loin du quartier rouge. Nous y sommes vers 9h15, mais les inscriptions commencent à 10h00. Attente, y aura-t-il de la place ou pas ? Et il n'y a pas que nous qui attendons.10h00, Christelle tend sa carte d'identité. Nous voilà inscrites sur une feuille, mais pour avoir notre clef et l'accès à la chambre ce sera à 11h00. Ah bon… Bon ben on va attendre alors, on commence à s'habituer. On sent que chez tout le monde il y a un certain bouillonnement.

A 11h15 Christelle ressort victorieuse, brandissant ses deux clefs de chambre. Ah oui, j'ai pas dit mais il y a un garage en sous-sol pour les vélos.


Ici le moindre bout de machin est utile pour attacher son vélo. Les barrières d'un pont par exemple. 

A midi, nous sommes enfin installées dans notre dortoir avec des grands casiers fermant à clefs et où tout ce qui était sur le vélo peut rentrer ! Cool non ? Ravitaillement sandwichs et début de balade à travers la ville. Nous décidons de visiter la maison d'Anne Franck, mais la file d'attente est phénoménale donc nous reviendrons plus tard. En attendant nous décidons de faire une promenade en bateau sur les canaux pendant une heure. C'est plutôt sympa et ça permet d'avoir un bon aperçu de la ville, de la voir sous un autre angle. Tout ça nous a un peu bercées alors, nous nous arrêtons boire un coup. Nous retournons à la maison d'Anne Franck et il n'y a plus d'attente. La maison est restée telle qu'elle après l'arrestation de la famille et la réquisition du mobilier.
Nous sommes retournées à l'auberge avant d'aller manger une bonne pizza et se balader dans le red-light district (le fameux quartier rouge d'Amsterdam) où les prostitués sont en vitrine et vous appellent en tapant au carreau.
Avec le réveil à 6h30 nous sommes crevées et à 23h00 nous capitulons. Dortoir - ronflements - endormissement difficile…

   
 

J13
Vendredi 31 août 2001
 
Amsterdam

Ce matin c'est grass' mat' et ça fait du bien. Grisaille dans le ciel, on ne peut pas tout avoir !
Le petit dej' est compris dans le prix ainsi que des réductions pour la location de vélos, des musées, la promenade en bateau… Ce matin Christelle a choisi le culturel avec le Musée Van Gogh (10% de réduction avec l'auberge). Les tableaux sont exposés suivant les différents lieux où Vincent Van Gogh a habité et qui ont marqué sa peinture. Moi, j'ai choisi le naturel avec le béguinage qui est en fait un espace clos au cœur de la ville. Fondé au 14e siècle, c'est l'un des rares enclos de ce type conservés au Pays-Bas avec celui de Breda. Dans cette espace clos, où se trouvent de belles maisons et un jardin central, se dresse l'ancienne église des Béguines appartenant au culte réformé presbytérien de langue anglaise depuis 1607. Dans deux maisons se dissimule la chapelle catholique construite par les Béguines en 1665. Je suis ensuite allée au marché aux fleurs, puis je me suis baladée au fil des rues.

A midi nous nous retrouvons pour faire une balade sur le marché aux puces et manger un bout. Puis on fait les magasins, on marche au hasard des rues, des découvertes. Nous cherchons les magasins de vélos pour voir un peu ce qu'ils proposent en matière de sacoches et à quels prix. La marque nationale est Agu Sport (à priori le système de fixation se fait avec sangles), sinon ils distribuent Vaude, et bien sûr Ortlieb, (deux marques allemandes). Christelle a acheté une sacoche de guidon Vaude, elle nous en dira des nouvelles l'année prochaine. La gamme de prix est en tout cas plus basse. Quant à Ortlieb, les prix ne varient pas beaucoup par rapport à la France. Mais ce qui est sûr, c'est que vous avez nettement plus de facilité à trouver des magasins où se vendent des sacoches et ça, ça fait plaisir !


Nous pensons que cette maison tient grâce aux deux autres... et à un miracle !

Par contre nous n'avons pas encore bien l'habitude de prendre en compte, dans nos escapades piétonnières, les innombrables vélos, tramway et voitures et cela nous vaut bien plusieurs fois par jour des coups de sonnette, klaxon ou des mots pas gentils en hollandais. Mais comme on comprend pas, ça nous vexe pas trop !
Après tout cela, c'était l'heure du goûter, puis de la douche, puis du dîner après avoir discuté longuement avec un iranien de passage à l'auberge. Courte balade nocturne. Pendant que Christelle téléphonait, j'étais seule accoudée à un pont. On m'a accostée pour me proposer ou me demander (j'ai pas tout compris) quelques drogues. Bref, c'était une ambiance un peu plus bizarre, chaude, festivale qu'hier. On s'est donc pas trop attardée même si dans le guide ils expliquent qu'il y a beaucoup de pique-pocket mais pas vraiment de criminalité…

   
 

J14
Samedi 1er septembre 2001
Dimanche 2 septembre 2001


Amsterdam - Paris Gare du Nord
17 km

Bon et bien regrass' mat', en tout cas pour moi. Eh on n'est pas pressée, le train n'est que ce soir et nous avons déjà bien parcouru la ville.
Nous devons libérer la chambre et le casier pour 10h00. Et là, truc super méga cool génial, pour quelques florins de plus, vous avez un casier au sous-sol, ce qui vous évite de vous balader toute la journée avec vos bagages. En l'occurrence, ça nous enlève un gros poids, celui du vélo et des sacoches qui vont pouvoir nous attendre sagement et en sécurité.
Une fois qu'on a fini notre petit déménagement, nous voilà reparties dans les rues d'Amsterdam, direction le Musée du sexe non loin de la gare. L'entrée ne coûte rien, quelque chose comme 7 F.
Sur trois étages, vous pouvez découvrir une collection d'objets et de photos de l'histoire du sexe à travers les siècles et les différents pays. Une petite partie aussi sur le cinéma. Bref c'est marrant, mais à garder quand on a déjà fait tout le reste.
Nous voilà reparties dans les rues d'Amsterdam. J'emmène Christelle voir le béguinage et le marché aux fleurs. Nous faisons quelques magasins…Heure du repas. Depuis le début nous prenons nos sandwichs au même endroit, ils sont plutôt bons. Nous nous installons sur la grand'place qui s'appelle Dam pour déguster nos sandwichs. Pour passer le temps, nous écoutons un joueur de musique au style vraiment sympa et particulier. Je ne pourrais pas vous dire quel courant cela rejoint, mais je n'ai jamais vu un musicien jouant dans la rue vendre autant de CD. De même pour le groupe de musique péruvienne que l'on a écouté après.
Le temps continue à passer, nous sommes toujours sur la place et nous constatons que l'artère principale est alors fermée à la circulation. Nous allons voir ça de plus près. Il s'agit en fait de la 54e parade des fleurs avec défilé de chars fleuris et de fanfares vraiment jolis et sympa. Nous sommes bien contentes que ça tombe ce jour et admirons le spectacle. L'après midi s'achève, il est temps de regagner l'auberge pour recharger les vélos.

Direction la gare, arrêt sandwichs, dernières photos… Arrivée dans le hall de la gare, nous assistons à une bonne et grosse bagarre. Tiens, ça nous rappelle quelque chose. Bon, on va pas trop traîner là. Le train est à 22h23. Nous sommes bien en avance. Nous ne comprenons pas tout à l'affichage, alors nous décidons de demander à un guichet. Une fois la voie connue, nous cherchons l'ascenseur (là aussi nous demandons).On s'installe sur le quai, dernière vérif pour être sûre qu'on est sur le bon et on déguste nos sandwichs en attendant sagement l'arrivée de notre train. Plusieurs passent pour diverses destinations et notamment Schiphol, mais 15 à 20 minutes avant notre train, toujours rien, ce qui nous inquiète pour le chargement des vélos. On demande à des agents sur le quai mais personne ne peut nous renseigner ! L'angoisse commence véritablement quand, vers 22h05, un train reste coincé sur notre voie pour problème technique.
Et voilà le pire cauchemar que l'on ne voulait surtout pas vivre. Le train arrive un truc comme 7 min avant le départ. Aucune possibilité de décharger les vélos avant de les monter. Le temps presse, vont-ils passer dans la largeur de la porte du train ? Les gens, au lieu de nous aider, nous poussent pour monter dans le train. Enfin un monsieur avec plus de jugeote nous donne un coup de main. A peine les vélos chargés, les portes se ferment. OUF !
Bon, maintenant nous sommes au milieu du couloir, envahissant tout l'espace. Nous déchargeons les vélos pour pouvoir les mettre dans le compartiment.
Avec tout notre bazar à la main nous devons remonter quelque chose comme six wagons dans l'étroit petit couloir pour atteindre nos couchettes. Le contrôleur qui nous devance nous tient deux fois la porte, puis nous abandonne car on ne va sûrement pas assez vite à son goût !
Ah les couchettes ! Il n'y a que nous dans ce wagon. Un jeune couple est à la porte de son compartiment fermé à clefs. Nous les invitons à nous rejoindre. D'après ce que l'on comprend plus tard, les wagons avaient été remaniés, les numéros avaient changé… Bref, comme d'hab', le bazar le plus total.
Nuit…Matin, arrivée à Paris à 6h56. Lorsqu'on se réveille, nous entrons en gare. Branle-bas de combat. Nous retrouvons nos vélos et un autre confrère cyclo qui venait de faire la Turquie en vélo ou la Tunisie je ne sais plus, qui était remonté à Amsterdam pour je ne sais plus quoi et qui redescendait par le train depuis gare de Lyon. Là, un agent SNCF se fout de ce qui se passe et ferme les portes du train alors que le pauvre gars a encore son vélo dedans. Tout rentre dans l'ordre. Un peu de réparation sur le quai car le frein de Christelle n'a pas trop aimé le voyage, quant à ma roue arrière, elle est pire que tout et je vais devoir la supporter encore quelques kilomètres avant de m'en débarrasser définitivement !

Nous remettons notre confrère sur le bon chemin de la gare de Lyon et avec Christelle nous parcourons Paris à 7h00 un dimanche matin en vélo et ça c'est vraiment formidable. Ca l'est jusqu'à ce que Christelle s'aperçoive qu'elle n'a plus de carte bleue !Et voilà c'est fini, on rentre chez nous, on se sépare (mais jamais pour longtemps) et chacune nous allons raconter notre histoire, notre aventure à nos proches, parlant de petits détails différents mais qui nous auront marquées tout autant, grossissant certaines choses peut-être mais avec un grand sourire de satisfaction et dévoilant déjà la probable prochaine destination…

   
 
A l'année prochaine...

   
  Texte et photos de Sandrine
Conception et réalisation de Christelle