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Journal de bord

 

 
  Jour J
Vendredi 16 août 2002


Banlieue - Balloch
39 km

A 7h30, Christelle surgit devant ma porte en me lançant un : "Are you ready for a new day ?". Ca y est, le signal de départ est lancé.
Nous partons pour attraper le RER qui va nous conduire à l'aéroport de Roissy. Et sans nos sacoches, c'est quand même plus simple. Et oui, désormais un staff efficace nous entoure et ce sont les parents de Christelle qui emportent sacoches et emballages vélo en voiture pour nous retrouver à l'aéroport. Les gares étant désormais souvent équipées d'ascenseurs, nous n'avons qu'un escalator à affronter. Arrivée au T9 de Roissy, nous prenons une navette pour le T1 toujours sans encombre (ce qui aurait pu être différent si nous avions eu nos sacoches ! ! !).

Sacoches et vélos se retrouvent sans problème Gate 28 à 9h. Nous cherchons un peu plus d'infos concernant le devenir de nos vélos mais sans réel succès. Finalement tout se passera très bien pour la préparation et l'enregistrement des vélos et sacoches (+ de détails).
Suite au démontage, j'avais gardé dans ma sacoche de guidon une de mes pédales. Au moment de passer au rayon X, la madame tic sur la sacoche. Je l'ouvre et elle est rassurée de voir que cette forme suspecte n'est autre qu'un morceau de vélo.

Embarquement et décollage avec 1 heure de retard mais bon… on est en vacances après tout. Une collation et un arrêt à Birmingham. Là on s'inquiète un peu, on comprend rien. On doit descendre de l'avion, mais on nous assure qu'on remonte dans le même. Pourvu que nos vélos nous suivent… Je demande, on m'explique, et j'espère que j'ai tout compris. On repasse donc d'abord aux contrôles d'identités, puis aux rayons X pour l'embarquement. Cette fois, c'est Christelle qui se fait tout contrôler, et le gars regarde vraiment tout ce qu'il y a dans la sacoche de guidon. Bref, on passe et c'est l'attente pour repartir. On essaye de reconnaître les gens pour être sûr qu'on ne s'est pas trompée d'endroit.

Finalement c'est bon, et l'on finit par embarquer. Horreur, ce n'est plus le même avion ! ! ! Un indice nous permet de voir que si, c'est le bon, un gamin a dessiné sur notre hublot, mais l'avion doit être modulable car il y a des morceaux en moins à l'intérieur. On prend une bonne crise de rire pour notre bonne frayeur.

Nous arrivons à Glasgow avec 1 heure de retard soit vers 15h00, heure locale. Nous récupérons, bagages et vélos et remontons le tout. Comme toutes les arrivées dans les grandes villes, nous savons que nous allons galérer un peu pour trouver notre route. Et bien pas tant que ça ! Nous demandons à un policier de nous indiquer le chemin de Balloch. Il appelle du renfort par radio et ils s'y mettent à deux pour nous expliquer. L'accent écossais nous laisse pressentir que ce n'est pas gagné. Finalement, ils nous écrivent tout et on ne s'en sort pas trop mal.


Pas parties si loin, et pourtant toute une expédition !

On cherche plusieurs fois jusqu'à Eskrine, on essaye de trouver de quoi gonfler nos pneus sans succès (on ne les a regonflés qu'à la petite pompe à main à l'aéroport !). On passe le pont au dessus de la Clyde et, on cherche un peu car on voudrait éviter la route A (synonyme de grosse route). Un monsieur nous la déconseille d'ailleurs. Il nous indique donc une cycle path entre la rivière et le canal, piste cyclable qui va jusque Balloch.

Dès que l'on cherche un peu notre route, les gens n'hésitent pas à venir nous aider. Cette petite piste est bien agréable et nous nous dirigeons tranquillement vers notre destination.
Il y a de nombreux passages de chicanes un peu pénibles, des passages dans des pâturages, puis nous longeons une rivière jusqu'à la fin.
C'est au bord du canal que nous trouvons un marchand, loueur, réparateur de vélos qui peut nous regonfler nos pneus. Il a l'air étonné par notre chargement mais surtout par la pression à mettre dans les pneus. Quant à nous, nous sommes très étonnées de le trouver là.
Nous trouvons un camping, qui est plein, mais où finalement nous obtenons une place (la pitié de voir notre chargement ?). On s'installe, on réorganise nos sacoches… Nous avons deux sandwichs donnés dans l'avion (car on a toujours pas de gaz qui est interdit dans les soutes de l'avion). Nous faisons un tour en ville, passons au Mc Do (et oui même ici, quand on a faim…) et finissons vite au fond des duvets à 21h30 après une journée plutôt ensoleillée.

Tarif du camping : 9£/pers

 

 
  J1
Samedi 17 août 2002


Balloch - Inveraray
81 km

7h30 et le réveil sonne. Remballage et on achètera gâteau et jus d'orange pour le p'tit dej'.
Quelques gouttes de pluie cette nuit. C'est couvert mais pas vraiment inquiétant. On s'installe au bord du lac pour déjeuner et demandons notre route pour retrouver la piste cyclable.

Le lac est superbe avec cette eau noire, les montagnes au fond et les gros nuages (petite anecdote, il s'agit du Loch Lomond, de la marque de Whisky du Capitaine Haddock !).

Nous suivons un peu la piste et finissons par bifurquer sur la B832 vers Helensburgh. Première montée.… On est lourd en matériel quand même ! En plus, on se trimballe tout le matos pour emballer les vélos au retour. C'est vraiment beau ce contraste entre l'herbe verte, les cieux noirs… Mais bon c'est dur aussi … 


Nos vélos (ou nous-mêmes ?) se reposent face au Loch Lomond, lac spécial pour fans du Capitaine Haddock.

Nous entamons une super descente juste avant Helensburgh, Telle peut y tester les capacités du beau compteur que je lui ai offert ! Nous faisons les courses à Helensburgh pour jusque demain matin, d'autant que nous avons trouver du gaz au camping. On s'arrête aussi à l'Office de Tourisme pour glaner toute info intéressante, notamment un guide sur les campings et les Auberges de Jeunesse. 

C'est reparti, direction Arrochar. Nous longeons le Loch Long et bénéficions même d'une piste cyclable. D'un coup, des grosses côtes! Nous finissons par pousser à côté du vélo. Nous nous arrêtons à un point de vue sympa pour manger. Le vent s'est bien levé. Jusqu'à Arrochar, ce sont des petites montées, alternées de petites descentes, plutôt agréable.


Le petit point, en bas, c'est Sandrine ! Ca monte et elle en ch…

Et là, c'est la galère qui commence. Déjà, nous sommes sur l'A82, grande route avec beaucoup de circulation . Problème, il n'y a aucune autre possibilité ! Alors c'est parti. Tout le long, on est dangereusement doublées : doublées serrées, doublées dans les virages, avec des voitures en face… Bref la totale, horrible !
En plus il y a une espèce de faux plat / vraie côte. On a l'impression de pédaler à fond et de ne pas avancer. Pas bon du tout pour le moral. Je suis obligée de m'arrêter souvent. Christelle me fait un massage. Et les voitures folles continuent de nous dépasser beaucoup trop vite… Par moment , le vent nous pousse dans le dos, un vrai bonheur. Par moment aussi il nous pousse, mais dans le bas côté, moins cool. Cette montée est horrible (12 km je crois), interminable et pour moi douloureuse aussi bien mentalement que physiquement, mais les paysages sont merveilleux et c'est une belle récompense.

Nous atteignons le col. On met notre journal protecteur sur le torse et on entame la descente. Quelle récompense, et moins de voitures. Pas longtemps, car ça y est, nous goûtons la douche écossaise. Gore-tex !
On retrouve l'alternance de côtes et descentes de bord de lac. Nous atteignons Inveraray vers 17h30. Il pleut toujours alors nous optons pour l'auberge de jeunesse. Ouf, il y a de la place. Petit tour en ville, repas, course pour le lendemain car le dimanche, apparemment, rien n'est ouvert. Nous nous couchons à la même heure que la veille.

Tarif de l'auberge : 9,5£/pers

 

   
 
 

J2
Dimanche 18 août 2002

Inveraray - Oban
65 km

Christelle se lève plus tôt que moi tandis que j'émerge à 8h00. Elle m'annonce que c'est couvert mais qu'il ne pleut pas. Chouette ! P'tit dej' et discussion de nos itinéraires avec un cyclo français.

Vers 9h00 nous repartons… sous la pluie ! Au bout de 100m, une côté de 13% nous accueille. Qu'à cela ne tienne, mais sacrée mise en jambe.
Nous montons un moment dans une jolie et large vallée bien verte. Ah ! Elle peut être bien verte avec ce qui tombe.
Je sens que mes éléments Gore Tex ont perdu de la qualité ! Je suis trempée. 

Nous entamons la redescente vers Cladich. La vitesse nous glace les mains et les pieds trempés. Je me décide à mettre mon duvet dans un sac poubelle mais n'est-il pas déjà trop tard ?!

Nous sommes obligées de reprendre l'A85 pour nous rendre en direction d'Oban. Elle n'est pour l'instant pas trop roulante sauf quelques groupes de voitures, et plutôt agréable le long du Loch Awe puis dans la Pass of Brander. De belles grandes montagnes s'offrent à nous avec tout en haut, perchés sur des pentes abruptes, des petits points blancs qui ne sont autres que des moutons. 


Abri de fortune contre pluie incessante. Séchoir improvisé. Souvenirs indélébiles…

C'est fou ce que le regard d'une Highland Cattle est attendrissant. Décor de carte postale, soleil en moins.

Nous continuons (toujours sous la pluie) en direction de Connel. Nous apercevons et photographions nos premières Highland Cattle, ces petites vaches aux poils longs et roux. Nous trouvons de quoi nous ravitailler et nous installons sous un minuscule porche pour manger à l'abri de la pluie. On se caille méchamment, et entamons une recherche difficile d'eau pour se faire un peu de thé et se réchauffer. Bof, pas très efficace. A 15h00 nous décidons de bouger mais pas pour aller bien loin. Nous abandonnons l'idée du camping, et nous dirigeons vers Oban, à 5 miles plus au sud de notre route. Je ne sais pas si c'est la pluie ayant redoublée qui énerve les écossais mais ils roulent de nouveau comme des fous. Vite, il faut arriver à Oban, direction l'office de tourisme pour un plan de la ville. La première auberge visitée est pleine. La deuxième, de la chaîne des Backpackers a une chambre, si on accepte de dormir dans la même que deux gars. Alors franchement, on nous aurait proposé un bout de moquette qu'il n'y aurait pas eu de problème !

C'est vraiment sympa l'ambiance, la déco… Nous mettons ce que l'on peut à sécher (en sachant d'ailleurs très bien que ça ne sèchera pas… mais bon ça rassure !). Bonne douche chaude.
Nous partons faire un tour (de nombreux magasins sont ouverts pour un dimanche !). Petit arrêt dans un pub. On a eu chaud, lorsque nous revenons à l'auberge, celle-ci est pleine !
Repas pas bon à base de trois tonnes de riz et de sauce curry abominable.
Pour finir, nous étudions la route à suivre, en priant le ciel pour un arrêt de la pluie (on n'est pas allée jusqu'à demander le soleil !).

Tarif de l'auberge : 11£/pers

 

   
  J3
Lundi 19 août 2002


Oban - Fort William
75 km

Après avoir mûrement réfléchi et tourné la carte dans tous les sens, nous avons décidé hier soir de ne pas emprunter la route rouge A, du moins, pas sur toute sa longueur. Nous mettons donc le réveil à 8h00 pour décoller à 9h00 et se rendre au terminal des ferrys à 5 minutes de l'auberge.

Le ferry pour l'île de Mull (Craignure) ne part qu'à 10h00. Nous arrivons à 10h50. Nous faisons ensuite 9 km pour arriver à Fisnish où part un autre ferry pour Lochaline à 11h50. Arrivée sur la terre ferme à 12h05. Discussion avec trois motards belges bien sympa en attendant le ferry. Le temps est superbe mais il ne faut pas traîner car on a plus de 60 km à faire dans l'après-midi. Et oui, c'est la loi des ferrys (ah ah).


Décor de carte postale, encore ? Pas fait exprès ! Au fait, nous ne savons pas s'il est hanté !


Photo ô combien périlleuse de Christelle, en roulant et en descente.

A la sortie du ferry, on attaque par une sacrée côte, sur une route de la largeur d'une voiture. Il y a donc régulièrement des dégagements pour se doubler ou se croiser. Pour un vélo et une voiture, ça va, un vélo et un camion, un des deux doit se ranger !
Cette route sympathique nous propulse au cœur d'une vallée verdoyante, traversée par une rivière où tout pêcheur à la mouche qui se respecte bénirait ce lieu, parsemé de lacs, de moutons et vaches (parfois présents sur la route). Nous croisons aussi quelques arbres aux formes originales, sans doute sculptés par le vent. J'en conclue que ce doit être une vallée enchantée et que Merlin a dû passer par-là.

Puis la vallée s'élargit, laissant apparaître au loin de superbes montagnes. Nous ne croisons que quelques maisons isolées. Quelques grosses côtes mais sinon, il s'agit plutôt d'un jeu de creux et de bosses.
Nous entamons ensuite une descente vertigineuse vers le Loch Linnhe, ce qui me dit de me rappeler mon proverbe inventé là-bas : "Suit toujours la rivière qui descend !". Nous n'avons presque plus d'eau, et surtout pas à manger, et l'heure tourne… Nous finissons par voir du monde dans une maison pour remplir les gourdes.

Il est 15h30, nous finissons par nous arrêter au bord du Loch pour finir le cheddar, les chips, les gâteaux et les fruits… Pas très sérieux tout ça mais on fait ce qu'on peut. Le beau temps fait sécher nos chaussures et nous permet de remettre des choses à sécher sur les sacoches. Bon faut pas traîner car on est pas rendu. Quelques bonnes côtes (donc de bonnes descentes) mais rien de bien méchant, aussi nous avançons à bonne allure.

Nous arrivons à Corran où nous reprenons un petit ferry gratuit qui nous permet de rejoindre Inchree et donc la route rouge pour Fort William. 14km restent à faire. La route longe le lac, elle est donc assez facile. Pour le trafic, ça va, à part deux voitures qui nous doublent en virage avec deux autres en face et qui manquent donc de nous envoyer dans le décor ! 

Une heure plus tard nous sommes à Fort William (à noter un mini-golf sur la place de la ville, original !). Il faut trouver à manger, l'Office du Tourisme et un camping vu qu'il ne fait pas mauvais. Nous trouvons tout cela et finissons notre route au Glen Nevis, grand camping installé dans la vallée du Ben Nevis. Environnement magnifique !

Nous mangeons à 19h00 sur table et bancs installés dans les campings. Les midges, que nous n'avions pas encore eu l'occasion de rencontrer, ne tardent pas à faire leur apparition, mais leur attaque n'est pas trop virulente. C'est surtout très désagréable. Certaines personnes se grattent, d'autres mangent avec leur capuche… Christelle me speede pour aller faire la vaisselle, se laver et se réfugier dans la tente. Ce soir, les moutons bêlent fort et Christelle a peur d'être vite agacée (ça me rappelle une histoire de pigeons !). Je lui propose donc de les compter (lol). Extinction des feux à 21h30.

Tarif ferry : 5,35£/pers
Tarif du camping : 3,95£/pers

 

   
  J4
Mardi 20 août 2002


Fort William - Foyers
79 km

Le réveil sonne à 7h15. Il a l'air de ne pas faire trop mauvais. L'humidité de la nuit n'a pas arrangé l'état boueux du terrain. Le Ben Nevis a la tête dans les nuages, il y a également un peu de brume mais aussi du ciel bleu. Un temps écossais !

Quelques midges nous accueillent bien évidemment au réveil mais notre produit super toxique à l'air efficace pour le moment. Petit dej', repliage de tente, nous décollons vers 9h15.
Pour ne pas se faire avoir comme la veille, nous faisons les courses dès le matin. Il fait très froid au point que nous avons sorti les gants. C'est parti sur l'A82, pas trop flippante ce matin et plutôt tranquille au niveau effort. Nous arrivons rapidement à Spean Bridge. Il faut même mettre les lunettes de soleil tellement ça donne ! Nous continuons tranquillement le long du Loch Lochy avec tout de même un peu de vent de face. Truc étonnant et délirant, des motards nous doublent, tirant derrière eux des énormes tonneaux à l'effigie de marques de Whiskys. L'histoire ne dit pas de quoi ils étaient remplis ! Nous traversons une première fois le lac, puis une deuxième fois par le Caledonian Canal où nous mangeons et prenons le loisir de siester un peu. Bon bah pas trop car on n'est pas rendu. Nous arrivons à Fort Augustus, dernière grosse ville avant l'arrêt du soir. Nous y faisons donc le ravitaillement. Il y a quatre écluses à la suite à cet endroit du canal pour rétablir le niveau entre le Loch Lochy et le Loch Ness !

Nous rencontrons un cyclo français, parti fin juillet de Meaux en vélo. Il en est à 2 400 km, et peut-être autant de piqûres de midges ! Bonne route et bon courage.

Nous reprenons notre chemin sur la B 862 à l'est du Loch Ness que nous pouvons observer aisément avant d'attaquer une côte dont on se souviendra longtemps ! Elle tue. Christelle la gère bien mais moi je mets souvent le pied à terre. Mais elle est vraiment monstrueuse cette montée. A chaque virage, on se demande ce qu'il va y avoir… Une autre côte. Mais elle est où la descente ?

Bon certes, c'est le paradis, paysages fantastiques style Seigneurs des Anneaux. On atteint un lac suspendu là-haut. Je pourrais rester des heures à le regarder. Mais il faut y aller car ça monte encore. Les gens sont morts de rire de nous voir en galère
Au bout d'un sacré nombre de coups de pédales, la voilà la descente. Superbe, grandiose… Bon quelques remontées quand même, mais juste pour nous rappeler que nous sommes en Écosse !

Derniers virages et dernier gros "coup de cul" avant d'arriver à Foyers. Nous trouvons l'auberge de jeunesse qui fait aussi B&B. Rustique mais très sympa. Avant la douche, nous allons faire un tour à la cascade de Foyers. Quand nous revenons, Nico, le cyclo français rencontré 3 jours avant à Inveraray est arrivé. Pas d'autres clients, l'auberge n'est que pour nous trois. Nous prenons donc possession de la cuisine, mettons notre nourriture en commun pour préparer un vrai festin à base de spaghettis et de saucisses. Nous n'aurons jamais veillé aussi tard durant le séjour (23h30) à se raconter nos étapes, les grosses côtes, et la route à venir…


Beauté, mystère, ombres et lumières… C'est ça le Loch Ness.




De très grosses et très longues côtes, mais en haut toujours cette immense récompense de paysages fantastiques!

Tarif de l'auberge : 8£/pers

 

   
  J5
Mercredi 21 août 2002


Foyers - Contin
70 km

Après avoir veillé tard, le réveil nous sort du lit à 7h45. Ouh c'est dur ! Il n'a pas l'air de faire mauvais. Nuages en suspension au dessus du Loch Ness mais montagnes ensoleillées.
Nous partons à 9h00 en direction d'Inverness. La route, sympa et vallonnée, nous permet de bénéficier de plusieurs points de vues sur le Loch. Nous apercevons aussi en face un magnifique château qui doit être Urquhart Castle.

A Dores, nous quittons la vue sur le Loch Ness pour se rapprocher d'Inverness. Juste avant d'entrer dans la ville, je quitte caleçon long pour mi-long. Nous mettons également lunettes de soleil et crème. 
Inverness est traversé par la rivière Ness qui se jette dans Beauly Firth (en fait le Loch est relié des deux côtés à l'eau libre au nord et au sud par un canal, donc il se jette un peu des deux côtés !). Inverness est une ville plutôt agréable et les bords de la rivière sont sympas.


Rituel du déballage et étalage propre aux cyclos mouillés qui profitent du soleil pour tout faire sécher.

Nous cherchons la gare pour récupérer les horaires de train qui, au retour, nous servirons à rejoindre Edinburgh. Nous nous ravitaillons car nous ne savons pas ce que nous trouverons après.

Nous mangeons au bord de l'eau, à la sortie d'Inverness puis empruntons l'A832 en direction de Beauly. La route est peu vallonnée et traverse des champs cultivés. Au loin nous apercevons les montagnes de l'ouest.
Nous arrivons de bonne heure au camping de Contin, un des derniers avant d'atteindre la côte ouest. C'est un petit camping situé au bord de la rivière Conon. Il n'est vraiment pas surpeuplé alors qu'il ne coûte que 3£/pers. Le moins cher trouvé jusqu'alors. Le beau temps nous permet de faire un peu sécher la tente et le reste (cela date de la pluie d'il y a 3 jours !!!). Nous espérons que les midges nous laisserons larver et manger en paix


Tarif du camping : 3£/pers

 

   
 
 

J6
Jeudi 22 août 2002
 
Contin - Poolewe 
105 km

Hier soir, après avoir retourné la carte dans tous les sens, il fallait bien se rendre à l'évidence, pas de campings ni d'auberge avant environ 100 bornes pour la route que nous souhaitons emprunter.
L'attaque des midges nous a fait aller au duvet de bonne heure et c'est tant mieux car vu la distance à parcourir, nous sommes réveillées à 7h00.

Quelques midges pour le petit dej' ! Le ciel est assez nuageux mais pas vraiment menaçant. Nous battons le record de remballage (1heure10) et nous décollons du camping à 8h10.
Nous roulons sur l'A835. Pas de réelles difficultés mais plutôt un faux plat qui monte gentiment dans la forêt pour déboucher ensuite sur des plaines et des montagnes dénudées, faites de tourbières et parsemées de bruyères. En un mot, c'est superbe. Nous arrivons à un lac de barrage que nous longeons un moment, puis entamons une descente sympa mais froide.

 


Deux vélos qui ont l'air aussi courbaturé que les pilotes !

Pas de mots...


Instant saisi, quand le jour laisse place à la nuit… Et aux midges !

Nous quittons cette route avant Ullapool pour reprendre l'A832. Encore plus superbe, encore plus déserte et sauvage. Nous faisons un arrêt sur un plateau, mais pas longtemps car des nuées de midges arrivent. Descente vertigineuse en direction de Dundonnell.
Nous mangeons au bord du Little Loch Broom et le soleil nous fait l'honneur d'apparaître en force lorsque nous repartons.

Une fois de plus pour la suite, aucune photo ne pourra retranscrire ce qui fait le bonheur de nos yeux. Après une bonne côte d'après manger, nous avons une vue terrible sur la baie de Gruinard et son île du même nom, décontaminée depuis seulement les années 80 après des essais à l'Anthrax lors de la 2e Guerre Mondiale.
Nous rencontrons un cyclo hollandais et continuons de descendre. Aïe, ça va monter après , et oui la côte suivante à 12% nous attend !

Christelle, toujours devant dans ces cas là, s'arrêtera trois fois alors qu'il me faudra le double voir plus pour reprendre souffle et jambes. Ca casse bien à 17 km de la fin alors que l'on a déjà 90 bornes dans nos p'tites guibolles !
La route fait ensuite creux et bosses mais je mouline car mes jambes sont de vraies guimauves. Quelques lacets et belles vues avant de descendre sur Poolewe.Camping, ravitaillement et douche bien méritée. Repas face à la mer et au soleil couchant. Tentative d'omelette au camping gaz (à faire quand il n'y a pas de vent !).

 

   
  J7
Vendredi 23 août 2002


Poolewe - Torridon
60 km

Réveil à 7h30 et petit dej' aux midges ! La popotte à laver après l'omelette, pas bonne idée non plus !
Le ciel est plus que gris et menaçant. Les sommets des montagnes sont dans les nuages.
C'est parti ! Juste quelques gouttes pour nous faire peur. Une bonne côte comme d'hab' pour mettre en jambe avant de redescendre sur Gairloch. Nous y faisons le ravitaillement du midi car il n'est vraiment pas sûr que nous trouvions autre chose après.
Nous entamons ensuite une montée régulière en direction du Loch Maree. Nous faisons une petite pause en haut de la côte pour admirer un petit lac avec les montagnes autour et des nuages pour chapeau. Ca donne une ambiance terrible ! Et voilà notre cyclo hollandais de la veille qui arrive. Nous faisons un brin de causette et un bout de route ensemble.

Grande descente jusqu'au Loch Maree que nous longeons un moment. On s'y arrête pour manger. Le ciel est encore chargé. Nous nous trouvons à un départ de rando, bornes explicatives hallucinantes avec chants d'oiseaux à écouter, pierres à toucher… et des distributeurs de carte topo !!!
On prend le temps, on s'amuse avec des pinsons qui viennent nettoyer nos miettes à moins d'un mètre de nous…

Arrivée à Kinlochewe, nous bifurquons à droite pour prendre l'A896 qui traverse le Glen Torridon (Glen veut dire vallée). Cette route est magnifique et classée en parc ou réserve naturelle je ne sais plus. Toujours ces lacs où on ne pense pas les trouver. La route est facile et agréable même si le vent rend la tâche un peu plus ardue.

A 15h00, nous sommes à l'auberge de jeunesse de Torridon (car d'après le routard, le camping est infesté de midges !). L'accueil n'ouvre qu'à 17h00. Nous allons donc faire les courses un peu plus bas dans la baie puis squattons la pelouse de l'auberge en n'oubliant pas de s'asperger d'anti-midges qui commencent déjà à attaquer.
Je m'éclate à observer un jeune rouge-gorge qui cherche sa nourriture à quelques centimètres de moi. Il ira jusqu'à se percher sur le vélo de Christelle. Sûrement une preuve que le vélo est l'ami de la nature. Il s'assommera ensuite à moitié en essayant d'attraper un papillon qui est en fait de l'autre côté de la vitre. Pendant ce temps Christelle lit puis dort.

Voilà 17h00. Chambre, douche. Je dois aller téléphoner mais la cabine est dans la baie. Je reprends le vélo. Pauvre de moi, j'oublie les midges et me fais donc super dévorer dans la cabine qui me piège. Ensuite c'est un chien de berger qui vient squatter dans la cabine avec moi. Il pue le chien mouillé, c'est atroce. Quand je ressors de la cabine, il m'aboie dessus et me course quand je repars en vélo. Bref, une aventure pas possible pour passer un simple coup de fil !


Des lacs, des tourbières, des montagnes, c'est bon, nous sommes bien en Écosse.


Moi je le dis, à force de les laisser comme ça, ils complotent et je me demande bien ce qu'ils nous préparent ?

Tarif de l'auberge : 10,50£/pers

 

   
  J8
Samedi 24 août 2002


Torridon - Lochcarron
80 km

Ah tiens, ça faisait longtemps ! De la pluie ! Un espèce de petit crachin pas bien. Au moment de remballer, vers 9h00, il y a une des plus furieuses attaques de midges depuis que nous avons mis les pieds en Ecosse.

Nous démarrons et quand on s'arrête dans la première côte pour enlever des épaisseurs, les midges sont là. Faut pas traîner ! Montées puis descentes jusque Shieldaig où nous prenons le ravitaillement du midi. De là, nous avons opté pour la "Scenic Route", longeant la côte et offrant une vue magnifique ! Offrant surtout des nuages !!! Bon ça donne son ambiance sympa à l'écossaise mais bon…
On n'avance pas, il y a un bon vent de face et la bruine qui redouble. Ce jeux de creux et de bosses nous casse les jambes. Les côtes sont toutes petites mais d'une raideur folle. Il ne faut pas se mettre en danseuse pour ne pas voiler les roues. Nous passerons outre cette loi ! 
Et puis c'est la panne d'eau. Cuaig est l'avant dernier hameau avant longtemps alors Christelle va demander de l'eau et par chance il y en a ! La route est un peu plus " plate " ce qui nous permet d'avancer un peu plus vite. On commence à être trempée et la route forme, par endroit, un petit torrent. Un motard nous double et asperge Christelle. Il s'éloigne en s'excusant d'un signe de la main.

Nous décidons de manger plus loin (enfin Christelle parce que moi j'ai super faim !). Finalement nous atteignons Appelcross et trouvons un petit café-snack très cosy, niché au fond d'un jardin. Il y fait chaud et douillet. Ca va être dur de repartir. Notre motard arroseur est là. Il partira en nous disant qu'il a payé nos thés pour s'excuser. Merci Monsieur ! Il faut s'arracher à cet endroit et ce n'est pas le plus facile ! Et là, c'est l'attaque d'une montée sans fin mais nous ne le savions pas encore…

Depuis le matin, je roulais avec ma bande de sécu fluo. Mais là, en matière de brouillard, on a atteint des sommets. Plus on monte, plus ça souffle, plus il pleut et moins on y voit.
Cette route, fermée en hiver, commençait plutôt en pente douce (hum, hum) mais alors c'est parti en vrille. A chaque virage, c'était plus hard. On ne voyait pas à 10 mètres. Je ne voyais plus Christelle, elle ne me voyait plus, et le vent, et la pluie, le brouillard… Certes, il n'y a plus de midges !

Un motard normand se met à ma hauteur pour me demander si ça va. Je le retrouve un peu plus haut avec Christelle, moteur coupé, à faire la causette sur cette route lugubre, presque flippante, menant dans l'au-delà ?
Merci Monsieur de vous êtres inquiété un peu, et de nous avoir tenu un instant compagnie. Il est 17h00 et nous finissons par atteindre le sommet vers 600 mètres d'altitude. Nous aurons mis 2h pour passer du niveau de la mer à 600 mètres. On s'équipe pour la descente avec gants… Mais on n'en profite même pas trop. Elle est si raide qu'il faut freiner par alternance. Je finis par sentir la gomme brûlée des patins de freins. En plus, la route n'étant pas large, il faut se méfier des voitures qui montent ou qui veulent nous doubler.

En tout cas, à peine redescendu, une fenêtre se dégage donnant une vue magnifique sur le Loch Kishorn que nous contournons pour continuer sur Lochcarron. A Kishorn, nous arrivons tout juste pour acheter le petit dej' de demain. Pour le soir, nous avons les sandwichs du midi.
Encore 6 miles en montée légère puis une descente à 12% pour finir.

Depuis le camping (qui n'est pas sur la carte, ni dans les guides) nous avons une belle vue sur le Loch Carron. Quand je remonte après un coup de fil, Christelle a déjà mangé à cause des midges et moi je mange en marchant avec le bonnet enfoncé jusqu'aux yeux ! Douche froide et duvet.


Après quelques heures là-dedans, je vous promets que l'on croit à beaucoup de choses… Et on comprend pourquoi l'Écosse a tant d'histoires qui font peur à raconter.


Nous quittons le coton épais pour repasser juste en dessous, entamant une descente vertigineuse.

Tarif du camping : payant si vous le souhaitez (argent à mettre avec son nom dans une boîte aux lettres) 2£/pers

 

   
  J9
Dimanche 25 août 2002


Lochcarron - Portree
 95 km

Le réveil se fait à 7h30 avec le soleil… Et les midges ! Mais le temps de remballer et de petit- déjeuner et le soleil s'est caché ! Dommage, mais pour l'instant il ne pleut pas !

Et c'est reparti pour une journée de folie. Nous roulons tranquillement sur du "plat" et peu de temps après, nous attaquons la côte du matin à un chevron qui casse bien. Je m'arrête plusieurs fois tandis que Christelle est partie devant. Les midges me font souvent repartir plus vite que prévu ! Puis c'est une descente à un chevron avant une deuxième remontée à un chevron aussi. J'en ai marre des chevrons !


Un air d'île de Ré, mais les reliefs et les bruyères en plus !

Nous longeons la voie de chemin de fer qui nous permettra de rejoindre Edinburgh à la fin du voyage. Nous quittons l'A 890 pour emprunter une plus petite route (encore plus petite que la petite) en direction de Plockton (finalement nous ne descendons pas jusqu'au port car après il faudra remonter, et de toute façon on va y passer en train. Oui, on est comme ça des fois, courageuse mais pas téméraire !). Sur cette mignonne route au milieu de nulle part, il est aussi assez rigolo de croiser des Primary School et des Nursery !

Tranquillement nous arrivons avant midi à Kyle of Lochalsh. De loin, nous apercevons le Skye Bridge qui, sous cet angle, a une inclinaison effrayante. Mais finalement de profil et même une fois dessus, ça va !

Nous allons à la gare pour se renseigner sur les horaires de train et l'embarquement des vélos, mais nous sommes dimanche et elle est donc fermée. Mais comment fait-on pour prendre un ticket quand on souhaite voyager le dimanche ? Question restée sans réponse !
Du coup, on note les horaires et on passe notre chemin. Direction le pont qui est gratuit pour les vélos mais pas pour les voitures. En sortant du pont, on s'arrête dans un snack pour un premier repas sur l'île de Skye.
Nous nous régalons aussi d'un thé chaud. Trois autres cyclos sont là.

Nous empruntons la route rouge pour monter vers le nord de l'île. Beaucoup de faux plats, des côtes courtes mais pas trop raides, nous avançons plutôt bien !
En arrivant à Luib, j'aperçois au loin une longue côte. Je jette un œil à la carte. On passe par là nous ? Bah oui ! Certaines voitures et autocars nous font un peu peur en nous doublant (à bas les routes rouges !).
Finalement cette longue côte n'est pas si raide et en trouvant son rythme, elle se monte très bien. Nous redescendons sur Sconser puis à 16h00, nous sommes au camping de Sligachan où nous avions prévu de nous arrêter. Franchement, il ne nous attire pas, coincé entre le Loch et une boucle de la route. Il reste 9 miles jusqu'à Portree et on se sent le courage de les faire. Nous essayons quand même d'appeler l'AJ pour signaler notre venue mais c'est le répondeur. La route est plutôt sympa et plutôt descendante dans la Glen Varragill. 

Vers 17h30, nous sommes à Portree, en plein centre ville, dans la Portree Independant Hostel. Nous sommes accueillies par un charmant vieux monsieur en kilt (avec même le couteau traditionnel dans la chaussette !). Des petits gâteaux à l'accueil, et du thé, café… disponible à la cuisine.

Elles passeraient partout alors disons à l'allure celtique.Une bonne douche CHAUDE et nous partons faire le petit tour de la petite ville. Arrêt dans un bar et après une telle journée, c'est jus d'orange pour Christelle et petite Guinness pour moi. Nous mangeons en étudiant la carte pour demain. Pas simple, car il n'y a pas grand chose pour se loger ! Nous étudions plusieurs possibilités et nous aviserons demain selon le relief, la météo…
C'est marrant le soir dans les AJ de voir comme tout le monde sort ses guides, écrit ses mémoires de voyage…
Nous avons les jambes qui nous tirent et nous ne ferons sûrement pas de vieux os !!!


Bord de mer et maisons bretonnes, écossaises, irlandaises… ? 

Tarif de l'auberge : 10£/pers

 

   
  J10
Lundi 26 août 2002


Portree - Uig
54 km

L'hallucination, le bordel toute la soirée. Hormis le plancher de la cuisine qui craquait (nous dormions dessous !), un groupe (à priori des gars au son des voix !) hurlait et avait l'air de se courir après dans toute l'auberge.
D'un coup, on a entendu de la techno à fond, on se serait cru en boîte de nuit. Bref, tout le dortoir était réveillé, une catastrophe. Et puis quelqu'un a dû finir par râler car on a entendu "bla bla bla fucking" et puis plus rien !
Je me suis endormie tout de suite après, mais pas Christelle car il paraît que quelqu'un ronflait…

A 8h00 ce matin on a donc senti que ça n'avait pas été la meilleure nuit passée.
Rangement, p'tit dej' dans la cuisine avec vue sur la baie de Portree et chargement. Sur le pas de la porte, le patron déjà en kilt, nous souhaite bon voyage et c'est parti pour la côte du matin (cette fois sans chevron !) qui nous conduit dans la péninsule de Trotternish.
Rapidement au loin, nous apercevons The Old Man of Storr, ressemblant à un menhir, haut d'une cinquantaine de mètres et planté à flanc de montagne. Va bien tomber un jour celui-là !

Nous continuons notre route, pas vraiment sous le soleil, pas vraiment sous les nuages, mais plutôt sous un ciel écossais. La route ne présente pas vraiment de difficulté, elle ondule avec, parfois, des petits et courts raidillons.
Christelle doit téléphoner. J'aperçois une cabine, mais elle est déjà partie loin devant. Je hurle et la vois revenir affolée au bout d'un instant. Hantée par mon aventure irlandaise un peu trop près du sol, elle pensait que je m'étais lamentablement et violemment étalée dans le bas côté. Non, non je t'ai juste trouvé un téléphone !

Peu de temps après, nous arrivons à Kilt Rock, où se jette une cascade directement dans la mer. Arrêt obligé donc très touristique, mais c'est assez joli même si l'été elle ne coule pas trop. Nous discutons avec un français faisant la côte ouest, du sud au nord, pendant deux mois pour faire des photos.
Nous remontons sur les vélos et trouvons à nous ravitailler à Staffin. En quittant la baie, un petit vent de côté commence à nous chatouiller doucement puis plus violemment. Nous arrivons bientôt à la pointe nord de l'île et au Duntulm Castle, ruines (très en ruines) ayant appartenu au clan des Mc Donald. 

Nous mangeons recroquevillées dans un petit coin à l'abri du vent et allons jeter un œil aux restes de ce château gardé désormais par les moutons.
Pour repartir, c'est une côte qui nous attend, pas vraiment raide mais avec un vent de face, désormais ça change tout. Nous croisons un berger en quad avec son chien dans la remorque ! Les temps changent…
Arrivées en haut, encore plus de vent en pleine poire. A Killmur, nous passons devant plusieurs petites maisons aux toits de chaume. Il s'agit en fait d'un "folk museum".

Nous continuons notre route jusqu'à une maison où une dame âgée prend l'air, assise dans son jardin (je reprécise qu'un vent glacial souffle fort !). Nous pouvons nous y ravitailler en eau. Elle nous indique que Uig n'est plus très loin mais qu'il faut encore passer quelques montagnes. Par ailleurs, nous trouverons un peu plus loin un café où nous pourrons prendre une tasse de thé ou de café. Merci Madame !
Non, non, on ne s'arrête pas. Nous fonçons (façon de parler) sur Uig. Première longue côte et nous replongeons dans la baie. Nous trouvons un "boui boui" pour nous ravitailler et remontons une deuxième côte (ce sera déjà ça en moins à faire demain !) pour atteindre l'AJ.


Dans ces moments de solitude, vous êtes au sommet de la sérénité et de la plénitude…




Sur de nombreuses routes, attention aux traversées subites et imprévisibles des moutons peu habitués à croiser des vélos ici.

Il est 15h30 et l'accueil n'ouvre qu'à 17h00. On s'occupe puis on finit par décharger nos sacoches car il commence un peu à pleuvoir.
Peut-être avons-nous bien fait de garder la grosse journée pour demain surtout avec les 95 km d'hier !
Installation, douche, thé, courrier… Et joli coucher de soleil dans la baie.

Tarif de l'auberge : 9,75£/pers

 

   
  J11
Mardi 27 août 2002


Uig - Kyleakin
85 km

Le réveil sonne à 7h30, mais j'ai l'impression de ne pas avoir fait une nuit complète. Elle a pourtant été bien plus calme que la nuit dernière !
Face à la baie vitrée, je suis dépitée : purée de pois et bruine !
Nous mettons un temps fou à remballer sûrement parce que, inconsciemment, on ne souhaite pas se jeter là-dedans !

Avant de partir, je me déguise en sapin de Noël avec lumière de vélo, machin clignotant sur le bras et bande fluo (de loin la plus efficace de tout). Tout ça plus dans le but de nous rassurer car nous reprenons la route rouge.
En partant, nous avons l'impression que quelqu'un nous balance un brumisateur géant dans la figure tellement la pluie est fine.
La route ne fait que descendre et ça nous inquiète si ça remonte autant derrière. Mais à part quelques petites côtes, rien à déclarer !


Doit-on ajouter quelque chose ? Notre moral est au beau fixe... Contrairement au temps ! 





Vélo dans la brume, un nouveau film qui certains jours pourra être tourné sans problème en Écosse. Photo qui a quelque chose de triste quand même.

Arrivées au point où nous sommes censées partir pour la boucle ouest de l'île via Dunvegan, nous devons prendre une décision. En effet, le but était de faire cette belle boucle et de finir mercredi en reprenant la même route qu'à l'aller puisque c'est la seule entre Sligachan et Kyle of Lochalsh.
Vu qu'on n'y voit réellement rien, nous décidons de supprimer la boucle (tant pis pour le beau château des Mac Leod !) et de passer une journée de plus à Edinburgh.

Une heure après le départ de Uig, nous sommes de retour à Portree (avec des descentes, ça va quand même plus vite !). Nous remettons un peu d'air dans les pneus et c'est reparti pour la même route qu'il y a deux jours mais dans l'autre sens !

A Portree, les nuages se sont un peu dissipés et il ne pleut plus. Ca ne va pas durer ! A Sligachan, c'est de nouveau le vent, la pluie, les nuages et un peu de brouillard. Vaillantes (oui, oui) et frigorifiées (surtout !) nous continuons notre route.
Nous retrouvons la longue mais tranquille côte entre Sconser et Luib. En haut, nous mettons bonnet et gants pour la descente. C'est un peu la glaciation fatale !
Mais nous continuons toujours en attendant de trouver un petit truc pour manger de bons sandwichs chauds. C'est à Broadford, vers 13h00, que nous finissons par trouver. Hum, de la chaleur, un bon thé et des toasts ! Dehors nous voyons un couple passer avec un bébé jambes, pieds et tête nus dans une poussette. Vu la température et la pluie, Christelle croit que c'est une poupée mais non, c'es un vrai bébé ! Un peu plus tard, quand nous avons le courage de repartir, nous nous arrêtons faire quelques courses.
En attendant Christelle, je suis emmitouflée dans ma Gore-Tex et mes gants, j'observe les gens et j'hallucine. Shorts, débardeurs, et ils mangent des glaces !!! Pour eux, c'est sûr, c'est l'été. Quant à moi, je trouve qu'il ne fait pas trop mauvais pour un mois d'octobre !

A la sortie du supermarché, nous retrouvons deux cyclos français (Mickaël et Aurélia s'ils se reconnaissent !) avec qui nous échangeons impressions, techniques, expériences… Bref une longue discussion bien sympa. Nous repartons car il nous faut arriver à Kyle of Lochalsh avant 17h00 pour se renseigner et réserver le train.
C'est chose faite vers 16h15 et sans encombre pour Kyle-Edinburgh via Inverness pour 43,80£ par personne avec les vélos.

Nous nous présentons ensuite à la seule AJ de Kyle mais le gars nous fait comprendre qu'elle est pleine. Bon alors il y a des campings à Trifouillis les Oies et sachant que l'on prend le train de bonne heure, c'est pas gagné !
Nous repassons donc le pont pour la 3e fois (heureusement que c'est gratuit pour les vélos) pour aller à la Skye Backpackers à Kyleakin. Déco superbe, ambiance sympa.
Nous demandons pour réserver une backpackers demain mais ce n'est pas possible avant 11h00, festival d'Edinburgh oblige.
Nous sentons comme un petit point de galère montrer son nez ! A suivre…

Tarif de l'auberge : 11£/pers.

 

   
  J12
Mercredi 28 août 2002


Kyleakin - Edinburgh
5 km

Le réveil ne sonne pas à 6h00. Argh ! Heureusement, dans notre chambre, une fille prend le même train que nous et à 6h20 elle s'inquiète de nous voir encore dans les bras de Morphée !
Je crois que nous n'avons jamais été aussi vite pour remballer et remonter tout sur les vélos puisqu'à 6h45, nous partons. On ne se pose pas la question de se réserver physiquement pour plus tard et on monte les côtes comme deux folles. 

Douze minutes après, nous sommes à la gare. Pour les vélos, rien de plus facile. A l'entrée d'un wagon, il y a un emplacement prévu pour deux vélos, avec des points d'attache cadenas, des sangles pour ne pas qu'ils tombent… Nous enlevons juste deux sacoches pour les mettre tête-bêche sans encombrer le passage. Ah si c'était aussi facile avec la S… !
Nous nous installons avec nos gâteaux et notre bouteille de lait histoire de se mettre quelque chose dans le ventre!


Moment de vérité. Les vélos dans le train écossais… The fingers in the nose ! 

Cette voie de chemin de fer traverse des paysages magnifiques, au bord des lochs, dans des petits villages, dans les landes, dans les Glen ! ! ! Une pure merveille, un régal pour les yeux. Je me dis alors que l'Ecosse est en fait une grosse bruyère géante.
Je me laisse aller à un tout petit somme pour ne pas trop en rater alors que Christelle s'éteint pour un moment.
A 9h49, nous sommes en gare d'Inverness, tout le monde descend. Chose importante à dire, les vélos passent les portes du train sans avoir à tout démonter !
Vers 10h00, l'autre train est affiché. Rebelote.
A 10h40, nous repartons. Nous traversons encore quelques paysages uniques, puis la bruyère et les moutons laissent place aux champs de céréales. Je dors donc un peu plus longtemps et je bouquine le guide du routard pour voir ce qui nous attend.
A Inverness, Christelle a téléphoné pour réserver l'AJ au moins pour cette nuit.
Dans le train, une annonce aux haut-parleurs cause de vélos. Je finis par m'en inquiéter et effectivement c'est pour nous. On est un peu grillé par tout le wagon. En fait, le contrôleur nous demande si on peut enlever plus de sacoches pour laisser plus de passage. On essaye de discuter et finalement j'enlève tout ce qu'il y a sur mon vélo.


Remarquez les efforts du lampadaire pour devenir un jour aussi grand et fort que le clocher de l'église…

14h23 - Edinburgh. La gare est vraiment rigolote car la route descend et passe dedans.
On cherche un peu notre chemin et on remonte quelques rues pour arriver sur High Street (Royal Mile). La High Street Hostel est dans une rue perpendiculaire. Nous réglons nos trois nuits chacune, déchargeons nos affaires et descendons nos vélos au sous-sol.

Une petite douche, et vu qu'il est 15h30, nous décidons d'aller manger. Nous traînons dans les rues et les closes (petits escaliers qui relient les rues ou qui aboutissent dans des cours intérieures).
On se décide à aller à l'Office de Tourisme pour avoir un plan et en savoir un peu plus pour les vélos et l'aéroport. Apparemment, c'est une Motorway qui va à l'aéroport donc on ne peut pas y rouler. D'autre part, la navette qui le dessert ne veut pas de nous ! Et pour finir, il n'y a pas d'autre solution sauf peut-être le Cab's !!! 

Nous décidons d'aller voir la police demain pour en savoir un peu plus sur le type de route que l'on peut trouver. Mais nous sommes quand même un peu dépitées.Il est l'heure de trouver à manger avant que tout ne ferme. Repas à l'AJ où nous rencontrons James qui vient de New-York. Nos allons finalement au pub ensemble, ainsi qu'avec une suisse-allemande. Nous allons d'abord à Grassmarket au The Last Drop puis sur High Street. C'est rigolo, nous échangeons sur un tas de sujets différents (ciné, télé, musique, 35h, droit du travail…). Et je peux enfin goûter à la Guinness Extra Cold, il est important de le dire !

Il est 1h00, les pubs ferment et nos yeux aussi !

Tarif de l'auberge : 13£/pers

 

   
  J13
Jeudi 29 août 2002


Edinburgh

Levé vers 8h00/8h30. Apparemment, il a plu ! Mais il ne pleut plus. Ah ! Nous sentons quand même qu'hier soir nous ne nous sommes pas couchées à 20h30 comme depuis le début !!!

Nous voilà reparties dans les rues direction le Whisky Heritage Center, un peu plus haut sur High Street. L'entrée nous coûte 6,95£, qui comprend une dégustation (aujourd'hui un Bell's 8 ans d'âge). Il y a quatre grandes étapes dans la visite : un film présentant les procédés de fabrication, une maquette d'une distillerie et un film sur les régions de production en Ecosse, un hologramme donnant l'impression qu'un fantôme, ancien maître mélangeur, vous raconte l'art du Master Blender. Pour finir vous montez dans un fût de chêne pour parcourir 300 ans d'histoire du Scotch Whisky. Nous ressortons à 11h00 et décidons de repasser à l'Office de Tourisme histoire de regarder une carte bien détaillée, toujours pour nos problèmes d'aéroport !
En cours de route, nous admirons le Bagpipe de la police qui joue dans le parc.


Moments culturels, traditionnels, folkloriques, sympathiques. Il fallait qu'on vous le montre !

Nous trouvons une carte routière et sur celle-ci, une sorte de petite route à côté de la grosse. Nous partons alors pour un poste de police dans Newtown et exposons notre problème. Le policeman est un peu étonné par notre requête, et encore plus par le fait que le bus ne veuille pas de nous ! Il nous explique que la route n'est pas interdite, que nous pouvons prendre le trottoir, et qu'il est allé à Nice !


Rayons de soleil sur le bâtiment des joyaux de la couronne. Aurait-il pu briller un peu plus sur nous aussi certains jours ?

OK, par contre, il ne sait pas s'il y a la petite route que l'on a vu sur la carte, bien qu'il passe un coup de fil à on ne sait pas qui, pour vérifier. On n'est finalement pas tellement plus avancé mais il aura été très gentil !
Nous profitons d'être dans ce coin là pour monter à Calton Hill, endroit d'où on a une vue bien sympa à quasi 360° sur toute la ville. 

Bon, il commence à faire faim et nous avons un gros château à visiter. Nous allons acheter de quoi manger dans un Baked Potatoes. D'après le Routard, c'est ce qui vous cale le mieux le ventre pour un prix très bon marché. On vous met donc de grosses patates chaudes dans une boîte avec ce que vous voulez dessus, on tasse pour fermer la boîte et vous emportez !!! Et c'est pas mauvais !

Après un bon thé, nous quittons l'AJ pour remonter au château d'Edinburgh. 8£ l'entrée ! Et si vous voulez un audio-guide dans votre langue, c'est encore 3£ de plus, donc ça, on laisse tomber. Entrées à 14h30, nous ressortirons à 17h30, à la fermeture ! 3h et de quoi s'occuper entre les différentes salles à visiter (mémorial de guerre, honneurs du royaume, historique de l'armée écossaise, Great Hall…) et l'architecture et l'histoire du château lui-même. On s'est donc demandé combien de temps nous serions restées si nous avions eu l'audio-guide !? On en a plein les pattes mais il faut redescendre chez Marks & Spencer pour acheter de quoi manger. Dur, dur de remonter à l'AJ.

Repas dans la salle de l'AJ qui est bondée et nous sortons, décidées à boire un bon whisky au The Walt Shovel. Je reprends un Bell's 8 ans d'âge tandis que Christelle s'essaye au Laphroaig 10 ans d'âge. Hallucinant cette odeur de tourbe fumée et de terre d'Écosse que peuvent dégager ces whiskys single malt !

Tarif de l'auberge : 13£/pers

 

 
  J14
Vendredi 30 août 2002


Edinburgh

Réveil tranquille vers 8h30. Il pleut comme vache (écossaise ?) qui pisse !
Nous descendons High Street puis Holyrood Road direction le Dynamic Hearth. On se perd un peu pour trouver l'entrée et on fait tout le tour via le nouveau parlement en construction. On finit par trouver mais on est archi trempé.
L'entrée nous coûte 8,95£. La visite nous prendra 2h en tout. Il y a la visite du centre et une autre petite exposition sur les pas des dinosaures, leur histoire et leur disparition.
Le centre est sympa, avec des explications sur la genèse de la Terre, sur le monde vivant, sur les différentes parties du globe. Tout est en anglais alors quand c'est écrit ça va, mais quand ce sont des vidéos ou des bandes sons, c'est un peu plus délicat !

A midi, il pleut toujours (dommage, nous avions séché !), nous remontons Royal Mile pour aller acheter des Baked Potatoes que nous mangeons à l'AJ avec un bon thé bien chaud.
Nous repartons faire un peu de shopping (bah oui on est des filles quand même !). Donc j'en profite pour dégoter quelques bières écossaises à déguster. Et puis à force de marcher, nous sommes presque plus fatiguée que sur le vélo alors nous remontons à l'AJ poser nos petits achats.


La vieille ville d'Edinburgh, comme surgie des entrailles de la terre, à l'instar des arbres qui sont devant.
Ahhhh ! Nous avons oublié de faire les courses. Bon et bien on repart et en plus, il repleut. Nous trouvons un Farmfood (nourriture surgelée). Du coup, on en profite aussi pour acheter de quoi accompagner le thé.
Ah, une chose dont j'ai oublié de parler, ce sont des postes d'information sur la police. Ca ressemble à une petite cabane qu'il y a dans les rues. Il y a un téléviseur avec de la musique, des commentaires et des interviews présentant apparemment leur métier et les services qu'ils proposent. Étonnant !!!

Avant le repas, nous préparons tout pour le départ, en prenant soin de laisser à portée de main ce dont nous aurons besoin comme le scotch, plastiques… pour emballer les vélos.
Repas dans un dining room à la folle ambiance car il y a une soirée pyjama à l'AJ avec burger, frites et bières. A 23h00, nous capitulons, nous demandant ce qui nous attend demain matin pour atteindre l'aéroport…

Tarif de l'auberge : 13£/pers

 

 
  J15
Samedi 31 août 2002


Edinburgh - Paris
8 km

Nous sommes debout à 8h00 et après un p'tit dej' rapide, nous quittons l'AJ à 9h00.
Arrêt au Marks & Spencer de Princes Street pour investir dans les derniers sandwichs du séjour. Le ciel est d'un bleu impeccable, c'est déjà une galère en moins.

Et c'est parti vers l'inconnu. Nous suivons les indications pour la A8 qui mène vers Glasgow. Nous trouvons un bout de piste cyclable qui nous indique aussi l'A8. Mais cette piste cyclable ne durera pas longtemps, et finalement, ce qui nous rassurait un peu nous lâche presque aussitôt.
Ceci dit, avec la carte de Edinburgh et ses environs que nous avons achetée à l'Office de Tourisme, je réussie à suivre relativement facilement où nous en sommes sur le parcours qui est plutôt plat, rapide et agréable à travers la banlieue pavillonnaire d'Edinburgh.
Ce qui nous inquiète toujours un peu, c'est le début de la 2x2 voies car nous ne savons toujours pas si nous pourrons y passer en vélo !
Nous atteignons ce moment un peu redouté. Nous demandons aux gens s'il y a un passage pour les vélos afin d'atteindre l'aéroport. OUI, il y en a un qui n'est autre qu'une piste cyclable. Nous sommes à la fois super heureuses mais tellement étonnées que personne, ni le bus, ni la police et encore moins l'Office de Tourisme n'ait pu nous renseigner !!!
Enfin bon, elle est là et il faut en profiter. Pour information, il faut d'abord, lorsqu'on veut se rendre à l'aéroport, prendre cette piste du côté droit, c'est à dire à contresens par rapport à la circulation de l'autoroute, puis il y a une passerelle, et on est ensuite sur le côté gauche, dans le sens de circulation.

Peu de temps après avoir quitté l'AJ, nous sommes à l'aéroport. Il est environ 10h30 à peine pour un avion à 17h15, heure locale !
Nous prenons donc le temps de faire quelques photos, de manger, téléphoner… Puis nous engageons les gros travaux d'emballage de vélo, ce qui nous occupe facilement 1h en utilisant à peu près le même procédé qu'à l'aller, cartons en moins !
Nous nous sommes appropriées un petit coin de l'aéroport, avec vélos emballés, sacoches sanglées et cyclistes affalées ! Nous bouquinons, somnolons, déambulons, discutons avec un français qui doit retourner en ville car il a oublié son porte-feuille là où il logeait… Bref des aventures de voyageurs !


Emballage minutieux et si possible résistant, demandant forte concentration puis part de chance pendant le voyage en soutes.

Vers 15h30, nous pouvons enfin faire la queue pour enregistrer les bagages. Comme nous avons toujours de la chance, nous tombons sur une hôtesse qui nous dit qu'elle déteste enregistrer les vélos. OK, ça démarre bien !
Par contre, ce qui n'est pas mal, c'est qu'elle nous donne des genres de grands sacs plastiques pour mettre nos quatre sacoches sanglées ensemble. Elle nous balance ça et nous retourne ça comme de vulgaires grosses crêpes.
Elle sort ensuite de son guichet pour se diriger vers nos vélos. Là, elle nous dit qu'il faut les mettre dans des sacs prévus à cet effet qu'elle va nous chercher. Vu le temps que l'on a mis à tout emballer, on est un peu verte mais elle nous dit que rien ne doit dépasser, et que tout doit donc être à l'abri dans un sac. En fait, c'est que, contrairement à Roissy, les vélos partent sur un tapis roulant spécial encombrants, et que donc rien ne doit pouvoir accrocher au passage. Soit.
Puis elle nous dit gentiment qu'elle va aller voir combien pèsent nos vélos pour voir de combien sera le supplément bagages. Nous, on veut bien être gentille mais il y a des limites ! Avec la même compagnie, à l'aller, nous n'avons payé aucun supplément. Il n'y a donc aucune raison d'en payer un au retour. Nous faisons part de notre mécontentement. La dame nous dit que ça ne devrait pas être beaucoup, une vingtaine de livres. Rien que ça ? !
Elle n'a pas l'air d'être très habituée, va voir ses collègues, fait des allers-retours, passe des coups de fil… Et finalement nous pouvons mettre nos vélos sur le tapis sans débourser un sou !
Puis, car ce n'est pas fini, elle voit le bardas que nous avions en cabine à l'aller (casque, duvet, tapis de sol…). Hors de question de les prendre avec nous, sauf le casque. Là, j'en peux plus. Avec mon franglais, je râle comme je peux étant sûrement la seule à pouvoir comprendre ce que j'essaie de dire à cette dame. Nous mettons donc tout cela dans ses grands sacs en plastique. Je ferais plus tard mon Mea Culpa car l'avion était bien plus petit qu'à l'aller et on ne pouvait effectivement pas mettre tout cela en cabine !
Quant à la dame, aujourd'hui elle doit encore parler de nous car elle devait finir son service et je pense qu'elle a bien passé 45 minutes en notre compagnie à essayer de se dépatouiller avec deux vélos et 8 sacoches (pour quelqu'un qui n'aimait pas cela !).Nous allons en salle d'embarquement, nous changeons trois fois de numéro de porte et puis ça y est, nous sommes dans l'avion, et si tout se passe bien, nos vélos aussi !

1h45 plus tard, nous atterrissons à Roissy.
Nous passons la douane et nous nous rendons au retrait des bagages. Rapidement, nous récupérons nos sacoches, duvets…

La mission est maintenant de trouver un chariot pour transporter tout cela, mission qui n'est pas aussi évidente qu'elle en a l'air ! Finalement c'est un gars de l'aéroport qui nous cède le sien.
Et puis en fait, voilà 20 minutes que nous sommes ici et toujours pas de vélo. Nous nous renseignons et ils arrivent bien au niveau de l'ascenseur qui est juste dans notre dos. Vous comprendrez que l'on commence à s'inquiéter. D'autant qu'une charmante dame de chez British s'inquiète de clubs de golf et de jouets qui ne sont pas arrivés pour des gens du même vol que le nôtre. Je lui dis d'ajouter deux vélos à sa liste.La porte de l'ascenseur s'ouvre et avec Christelle nous pâlissons. Les deux vélos sont en vrac sur un chariot, l'un sur l'autre, avec tout un tas de bazar par-dessus, dont les fameux clubs de golf ! D'autres personnes avant nous, avaient reçu leur vélo normalement, sur leurs deux roues. Mais comme à Edinburgh, on nous les a fait mettre dans des sacs, il n'était plus possible de les faire rouler.


Déballage et vérification tout aussi minutieuse, pour voir si la part de chance a bien fait son boulot en soutes.

Je dis à Christelle qu'il faut absolument les déballer ici car s'il y a un problème, il faut le signaler maintenant. Finalement, rien de grave. C'est un peu la mission pour sortir de là avec deux vélos et un chariot mais Christelle fait ça très bien. L'aéroport est noir de monde, retours de vacances obligent. (+ de détails)

Nous retrouvons le copain qui vient nous chercher, chargeons les sacoches, arrimons les vélos à la voiture et rentrons.
Pour la première fois après le retour, nous restons encore un peu ensemble, le temps de manger un plat de pâtes (il ne faut pas changer de régime alimentaire trop violemment, c'est bien connu !) tout en racontant nos exploits aux premières personnes qui nous entourent. C'est confus, absolument pas dans l'ordre, jeté aux rythmes de l'arrivée des images et souvenirs qui sont dans notre tête.
Mais c'est en tout cas dans la bonne humeur, la joie et la satisfaction d'avoir été, une fois de plus, au bout d'un joli et agréable périple, encouragées par une amitié bien plus longue que toutes les routes que nous avons parcourues et parcourrons encore longtemps ensemble !!!

 

Prêtes pour le prochain voyage…

 

 

 
 
  Texte de Sandrine
Photos de Sandrine et Christelle
Conception et réalisation de Christelle