Sandrine Septembre 98

Je me souviens, c'était le début des montagnes du Kerry. C'était encore le matin, la fin de matinée. Nous venions de grimper les premières côtes, juste après avoir passé la nuit dans le jardin d'une auberge de jeunesse, juste après avoir dégusté les tomates de ce jardin du papi qui tenait cette auberge... La matinée avait été accompagnée de fabuleux arcs en ciel. Et là, on s'était arrêté, parce que c'était beau, ou peut-être pour enlever le KWay? Il y avait le torrent en contrebas. Et puis j'ai tourné la tête pour regarder les montagnes. Mon regard est tombé sur ce vélo, trahissant sa provenance, sans son propriétaire. Le casque posé là, à côté, en train d'attendre pour reprendre la route, fidèle et obéissant. J'ai trouvé ça parlant, exprimant l'agréable solitude du cyclotouriste dans ces endroits magiques. Juste une seconde dans un mois. Une seconde qui m'a pourtant marquée car j'écris ces mots presque trois ans après la prise de vue... Comme quoi les photos nous servent aussi à nous rassurer, à nous rafraîchir la mémoire!

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