Crest 2001

Venu d'Alsace le samedi 4 août, je rejoignis mes parents, mon frère et mes sœurs au camping fédéral C4 près d'Aouste sur Sye. Quel plaisir de retrouver cette ambiance si particulière à la semaine fédérale, éphémère ambiance d'une semaine trop vite terminée.
Depuis 21 participations (en 24 ans de vie !) j'en suis totalement imprégné. Et pourtant, cette année, je n'ai pas profité beaucoup de ma seule semaine de vacances de l'été.
Ca commençait plutôt bien, sous les auspices d'un soleil chaud et chaleureux, des myriades de criquets aux ailes colorées s'envolaient devant mes pas.
La Drôme étant aux portes de la Provence, le parcours du lundi nous entraîna donc à la découverte de la "Drôme provençale". Un rêve de pédaler au milieu des champs de lavande, des champs d'olivier… et des chants de cigales !
Et puis les étendues de pelouses sèches évoluant par endroits vers une forêt de Chêne vert et pubescent. Dire que dans les régions du "Nord", nous luttons pour préserver quelques malheureux hectares de ces milieux riches d'orchidées, d'insectes, de merveilles naturelles…
A l'arrivée, 140 km au compteur. Cela faisait bien 4 ans que je n'avais accompli pareil exploit suite à mes tendinites à répétition. Satisfaction mais fatigue car les derniers kilomètres entre Puy St Martin et Crest m'ont paru plus long que ceux du matin entre Crest et le même Puy St Martin. De la dilatation des kilomètres dans les jambes (ou dans la tête ? !) du cyclotouriste moyen…

Le plus dur c'est le lendemain. Difficile d'avaler le parcours casse-patte intitulé "La Drôme des collines". Porte bien son nom celui-là. Petit parcours réalisé avec mon frère. Heureuse surprise au matin du 3e jour : d'agréables sensations vélocipèdiques irriguent mes cellules musculaires. Ô joie, j'ai récupéré ! Et c'est parti pour kilomètrer tranquillement jusqu'au fleuve et grimper à l'assaut pacifique de l' "Ardèche des terroirs ".
Chouette, chouette, encore des paysages enthousiasmant mes yeux et mes neurones ! Plus montagneux que la Drôme provençale, le paysage conserve la sécheresse du sud. Le Col du Crible passé au crible j'hésite un instant à m'élancer sur le P3, mais la fatigue se fait plus insistante alors je rentre prestement vers Crest. Mais après l'heureuse surprise du matin une autre, désagréable cette fois, envahit le bas de mon mollet droit en même temps que la douleur. Aïe.
Inquiétude, huile d'Arnica, la douleur est supportable mais inquiétante. Étonnant aussi car à la marche je ne ressens rien du tout. Ca va passer me dis-je.

Le jeudi passera mais pas la douleur.

Vendredi matin, mon espoir se consume au bout de quelques centaines de mètres et je reviens au camping la douleur au tendon et dans le cœur. Adieu Vercors que j'espérais tant. Col de la Bataille, Col de la Machine seront pour une autre fois. Une fois de plus mon corps me rappelle à ma condition de blessé sinon de mortel. Voilà comment j'ai raté le plus beau parcours de la semaine fédérale, celui auquel je rêvais depuis des semaines.

Tant pis pour cette fois-ci, mais je compte bien retourner là-bas dès que j'aurais retrouvé des jambes neuves afin de terminer réellement cette semaine fédérale et conjurer le mauvais sort.

Bon vélo à tous !

Faites du vélo, ça rendra le monde plus beau !

Serge BLANCHET